Malgré la volonté de la population malienne de maintenir le Mali débout, le président Ibrahim Boubacar Keïta vient de franchir un pas décisif vers l’éclatement de la République du Mali, avec l’installation des autorités intérimaires dans les régions du nord. Ainsi, il donne un droit de vie ou de mort à des criminels et des sangsues sur des populations qui ne rêvent que d’un seul Mali.
Contrairement à ses prédécesseurs qui ont scrupuleusement respecté notre Constitution quant à la sauvegarde de l’unité nationale, la cohésion sociale et l’entente cordiale entre les Maliens, le mot d’ordre du président IBK est clair : diviser notre pays conformément à la volonté de ses maîtres- colonisateurs qui lui dictent depuis l’Elysée la gestion du Mali.
Cet homme ne s’est jamais inscrit dans une dynamique de donner à ses compatriotes une lueur d’espoir pour faire du Mali une puissance pour relever les défis de l’autosuffisante alimentaire, de la formation des ressources humaines de qualité.
Mais, à l’entendre, il donne l’impression à ceux qui croient vite aux litanies que son premier et dernier souci est le Mali. Alors qu’il n’en est rien au regard des actes qu’il a posés depuis qu’il a pris les rênes du Mali, le 4 septembre 2013, à la suite d’une cérémonie de prestation de serment au cours de laquelle il avait même oublié des phrases importantes sans lesquelles il ne pouvait pas pleinement assurer la fonction de président de la République. Heureusement, il s’est ressaisi au cours d’une autre cérémonie à laquelle a participé le président français, François Hollande, à qui il doit tout et non au score (77,66%) des Maliens qui l’ont élu président.
Des assassins, égorgeurs de nos militaires, des narcotrafiquants et des bourreaux aux commandes dans le Nord
Le gouvernement malien, sans consulter les populations au nom desquelles on administre, s’est plié aux exigences des bandits de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) en nommant des tueurs, égorgeurs de nos militaires, des narcotrafiquants, des bourreaux de la population. C’est ainsi qu’on retrouve à Ménaka, Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), issu d’une scission d’un groupe de la CMA ; à Taoudéni, Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, un homme d’affaires résidant à Bamako ; Hassan Ag Fagaga de la CMA a été nommé président des autorités intérimaires dans la région de Kidal ; Gao échoit à Djibrila Samaké, de la coalition des groupes armés pro- gouvernementaux ; à Tombouctou, le choix a été porté sur Boubacar Ould Hamadi de la CMA. Ces hommes ont la réputation sulfureuse au sein de leur différente communauté pour avoir pactisé avec le diable au moment de l’occupation des deux (02) tiers de notre territoire, en 2012.
Nous allons vous épargner des germes de la division que le président IBK a semés, ayant fait l’objet d’une série d’articles dans nos précédentes parutions. Mais ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est l’installation des autorités intérimaires qui sont chargées d’assurer la gestion des zones placées sous leur commandement en attendant l’organisation des élections dites régionales. Ces dernières, si elles parviennent à être organisées, on pourra dire adieu à l’unité du Mali. Elles donnent aux cinq régions (Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka, Taoudéni) une indépendance qui ne dit pas son nom et la gestion de ces nouveaux Etats sera basée sur la primauté d’une communauté sur une autre.
Par la mise en place des autorités intérimaires dans le Nord, le président IBK vient de franchir un pas décisif vers l’éclatement de la République du Mali et la création de micro-Etats esclavagistes dont l’économie sera basée sur le crime organisé pour entretenir une bande d’assassins, de bandits de grand chemin et racistes. Aussi, donne-t-il une prime à l’impunité, à la rébellion et au complexe d’infériorité.
Les hommes qu’il a désignés, sur proposition du supplétif de l’armée française, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), pour gérer les cinq régions de notre pays, traînent derrière eux des morts militaires et civils. Ils ont une autre corde à leur arc: cerveaux du trafic de drogue dont les routes sont sécurisées par la force Barkhane qui occupe illégalement notre territoire au nom de la lutte contre le terrorisme.
Ces hommes, aussitôt nommés, sont aussitôt rejetés par la population. Elle ne comprend pas le choix de ces bourreaux d’hier. A commencer par Hassane Fagaga, nommé par le gouvernement sur proposition du groupe terroriste, le MNLA.
Intégré dans l’armée malienne, à la faveur de la signature du Pacte national de 1992, il choisit la garde nationale. Rapidement, il devient colonel. Il est de ceux- là qui ont pillé, en 2006, les garnisons de Kidal et de Ménaka. Ils ont ouvert le feu sur leurs compagnons d’armes lors de la prise de ces deux camps.
Avant la signature, le 4 juillet, de l’accord d’Alger, l’Alliance du 23 mai 2006, nom qu’ils ont donné à leur mouvement criminel, Fagaga, le déserteur de l’armée malienne et ses hommes ont tué beaucoup de nos soldats dont la présence ne leur permettait pas de s’adonner à leur trafic de drogue et à la prise d’otages des ressortissants européens.
Il est de ceux-là qui ont froidement assassiné les soldats maliens à Aguel Hoc, le 24 janvier 2012. Ils se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité en exécutant les prisonniers de guerre. L’honneur a été à son comble à Aguel Hoc. Son mouvement narcoterroriste, le MNLA, s’est lié aux djihadistes pour chasser l’armée malienne des régions-nord de notre pays.
Le passé du déserteur de la garde nationale est taché du sang des Maliens. Comment peut-on nommer un tel homme à la tête des gens à qui il n’a fait aucun cadeau quand il exerçait un bout du pouvoir ? Et avec les pleins pouvoirs ?
Personne ne pourra mesurer les dégâts qu’il va de nouveau causer aux pauvres populations. Celles-ci ont raison de dire non à des hommes sans scrupule et dont la place est aujourd’hui devant un tribunal pour répondre de leurs crimes et non de narguer encore cette même population.
Les autres nominations ont monté la tension d’un cran dans les autres régions. Même au sein des groupes armés. La désignation des autorités intérimaires est loin de faire l’unanimité dans leur rang.
Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), dans un communiqué, rejette catégoriquement toute tentative d’imposer un président au collège transitoire de Taoudéni. Même son de cloche chez un Collectif de groupes armés qui a appelé samedi à des marches contre la désignation non consensuelle des autorités intérimaires dans les régions de Taoudéni, Tombouctou, Gao et Ménaka. Idem pour la population.
De nombreuses associations et des chefs de tribus de Tombouctou ont manifesté leur mécontentement quant au choix des hommes imposés à eux. De quoi donner des insomnies à ceux qui dirigent le pays au nom du mépris, de l’arrogance et de l’insolence.
Le président IBK, par ses hésitations, son pilotage à vue et sa volonté de satisfaire François Hollande, le président français, même au prix de voler le Mali en éclats, est en passe de réussir son pari : opposer les communautés les unes contre les autres afin d’amplifier l’insécurité pour se maintenir au pouvoir sans passer par les urnes en 2018. Malheureusement, ce calcul machiavélique a échoué avec ATT.
Yoro SOW