La mise en place des autorités intérimaires a été matérialisée à Kidal le mardi 28 février dernier sans incident. Mais à Gao et Tombouctou où elles devraient être mises en place, hier jeudi 2 mars et aujourd’hui vendredi 3 mars, la tension reste vive. Car dans les deux villes, les groupes armés hostiles au processus assiègent depuis le lundi, les locaux du conseil régional, devant abriter les cérémonies de mise en place des autorités intérimaires.
Sous contrôle des groupes armées rebelles depuis avril 2012, une lueur d’espoir est née cette semaine à Kidal, où les autorités intérimaires ont été mises en place plus d’une année après la signature de l’accord de paix et de réconciliation. Pour un mandat de un an, les membres de la nouvelle autorité intérimaire dirigée par Hassane Ag Fagaga, ex-rebelle, ont été investis par le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf, le mardi 28 février dernier en présence des autres acteurs du processus. Donnant ainsi aux Maliens, une lueur d’espoir pour le retour de l’Etat dans cette ville rebelle. Cependant, si à Kidal, les autorités intérimaires ont été mises en place sans incident, dans les villes de Gao et Tombouctou, la tension était palpable cette semaine. Et Pour cause, des groupes armés mécontents de la répartition des postes assiègent depuis le début de la semaine, les locaux du Conseil Régional à Gao et de Tombouctou, devant abriter les cérémonies de mise en place des autorités intérimaires. Pis, à Gao, des sources sur place nous indiquent qu’en plus du conseil régional, les groupes armés ont pris en otage, les locaux du gouvernorat, de la mairie paralysant ainsi l’administration publique. Les mêmes sources nous indiquent que la population civile, qui avait au début protesté contre la mise en place des autorités intérimaires n’a pas manifesté, même si elle est toujours en majorité opposée à la désignation de ces autorités intérimaires. Et pour cause, elle estime que l’administration fonctionne normalement dans les villes de Gao et Tombouctou.
Les groupes armés hostiles à la mise en place des autorités intérimaires disent n’avoir pas été associées au processus par la communauté internationale et le gouvernement du Mali. Mais cet argumentaire est faux, car la mise en place des autorités intérimaires a été programmée à l’issue d’une réunion de haut niveau tenue le 10 février dernier à Bamako sous la houlette de la médiation internationale. C’est plutôt une guerre d’intérêts personnels entre les leaders des groupes armés qui préfèrent l’anarchie à la paix pour mieux prospérer dans leurs business.
Aux dernières nouvelles, les autorités intérimaires ont également été mises en place à Ménaka.
A suivre donc…
Lassina NIANGALY