Installation des autorités intérimaires : La cohésion sociale en danger au Mali

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L'État paie sa faillite d'assurer ses missions régaliennes
(photo archives à titre illustratif)

Pour l’installation des autorités intérimaires, les populations de Gao ont plusieurs fois marché pour s’opposer.

La Coordination des mouvements de résistance civile et le Collectif des ressortissants du Nord de la diaspora ont adressé des lettres ouvertes au président de la République, au président de l’Assemblée nationale et aux institutions internationales pour manifester leur désaccord sur l’installation de ces autorités dites intérimaires mais les autorités du Mali veulent vaille que vaille imposer la volonté d’une minorité à celle de la majorité.

En sachant bien que ceux qui sont appelés à diriger ces autorités intérimaires sont ceux-là mêmes qui ont violenté, violé nos populations, saccagé et pillé nos édifices publics. Comment peut-on accepter que nos bourreaux d’hier soient nos dirigeants d’aujourd’hui à moins que le gouvernement du Mali ne veuille nous imposer une guerre civile que nous ne voulons pas ?

Nous comprenons avec aisance que ce gouvernement est dans la logique de porter une entorse à la cohésion sociale. Pour le rejet de ces autorités intermédiaires, des centaines de nos sœurs et frères furent blessés et tués mais le gouvernement continue de faire la tête dure comme si c’est un défi pour lui alors que l’insécurité grandit au nord et dans tout le Mali.

Chaque jour que Dieu fait nous comptons le nombre des veuves et des orphelins. Le gouvernement ne fait rien pour arrêter cette situation. Mon Dieu, quel est le rôle de l’Etat ? C’est inciter la population à la violence et à la vengeance ? Ou bien, c’est d’instaurer l’ordre, la quiétude et d’assurer la protection de toutes ses filles et fils ?

Le traitement de faveur que le gouvernement du Mali veut instaurer au nord du Mali, est source d’inquiétude et à cet effet il doit reconsidérer sa position avant qu’il ne soit trop tard. Car les populations du Nord sont plus que déterminées à s’opposer à ces autorités assassines même au prix de leur sang. Dans un Etat dit démocratique, comment peut-on faire fi de la légitimité au profit de la volonté d’un groupe d’individus ?

A moins que la démocratie soit la volonté de la minorité contre celle de la majorité. Mais, comme les autorités intérimaires sont un défi pour le gouvernement du Mali, nous, populations du Nord, lui conseillons d’opter pour les urnes. Nous allons choisir la voie démocratique et non par la désignation par des groupes qui n’ont aucune légitimité.

Nous pensons que gouverner, c’est aussi prévenir et que nos autorités peuvent éviter ce danger que nous ne souhaitons point.

Fayçal H. Maïga

 

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