Instabilité au Nord Mali – Le député assarid ag imbarkaouane à Gao- Iyad Ag Aghaly et Elhadj gamou dépêchés à Kidal

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La région de Kidal et Gao préoccupent les plus hautes autorités du pays en ce temps-ci. A tel point que le vendredi dernier, une réunion extraordinaire a été tenue à Koulouba pour trouver une solution à cette situation. Et pour cause, les dernières agitations du mouvement clandestin (le Mouvement Nationale de l’Azawad) qui proclame l’autonomie du nord Mali et les militaires pro-Kadhafi d’origine de l’Awazad, installés depuis peut dans la zone de Menaka, sème le trouble.

Des menaces, des marches de protestations des jeunes à Gao contre l’Agence pour le développement du Nord (ADN) ; la présence du drapeau du Mouvement National de l’Azawad (MNA) dans la préfecture de Talataye et autres localités de la zone ; l’arrivée des groupes armées de la Libye originaire du nord Mali… Voilà, entres autres, la situation préoccupantes dans le nord Mali. Le gouvernement a pris les choses au sérieux. Même si pour l’heure rien n’a filtré de la rencontre extraordinaire tenue le vendredi à Koulouba sur le sujet.         Entre temps sur le terrain, il y a des échauffourées ça et là entre les jeunes et les forces de l’ordre. «C’est bien les éléments du Mouvement nationale de l’azawade qui laisse flotter leur drapeau au sein de la préfecture de Talataye dans le cercle d’Ansongo dans la  région de Gao et dans bien d’autres localités », nous confie Mohamed Ag Alhassane, le chargé des relations extérieur du bureau exécutif du MNA. Avant  d’ajouter : « par contre c’est pas nous qui avions lancés des tracts pour annoncer une attaque de la gendarmerie de Tarkint la semaine dernière ».

En effet, le commandant du groupement de cette gendarmerie qui se trouvait en ce moment à Gao est aussitôt rentré à Tarkint pour faire face au problème.                              Selon des informations concordantes, il s’agit de jeunes trafiquants de tout acabit qui opèrent dans la zone qui sont à l’origine de ces tracts pour intimider le groupement de la gendarmerie. Ce n’est pas la première fois  que des trafiquants intimident les forces de l’ordre dans cette région du pays. Il y a deux mois qu’un groupement de la gendarmerie dans la région de Gao a été attaqué à la Kalachnikov au milieu de la nuit par un groupe de trafiquants blessant certains gendarmes.      Dans les régions de Gao et Kidal le climat social est délétère. Il y a quelques jours, des jeunes de la ville de Gao mecontents de la manière dont le financement de l’ADN (l’Agence de développement du Nord)   s’opère, se sont pris au directeur de cabinet du gouvernorat de Gao. Ils se sont calmé quelques instants après.

Face à cette situation, notre interlocuteur, Mohamed Ag Alhassane prévient : «ils envisagent de marcher sur le gouvernorat dans les jours à venir pour protester ». Et un jeune Touareg de Gao de s’exclamer à l’autre bout du fil : « nous voyons que l’Etat a envoyé le député Assarid Ag Imbar-kaouane pour calmer les gens, mais je ne pense pas qu’il va y arriver. Trop c’est trop ! ».                        En ce qui concerne le communiqué du MNA au sujet du projet  PSPSDN, le chargé des relations extérieures de l’Azawad martèle : «  c’est un projet de militarisation de la zone. Il y aura des camps d’entrainement militaires, des combats entre les occidentaux  et Al Qaida au Maghreb Islamique. Et la conséquence est que nos populations seront prises en sandwich entre deux feux. Nous risquons des dommages collatéraux raison pour laquelle notre mouvement est contre le PSPSDN ».

Anticipation sur une nouvelle rébellion

 Selon des sources bien introduites, après la mort du chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga, les autorités maliennes ont dépêché un groupe de notable de la région de Kidal pour présenter les condoléances de l’Etat malien à la famille  du défunt. Discrètement.               Parmi ce groupe figureraient Iyad Ag Aghaly et le colonel El Hadj Gamou. Tous issus de la rébellion de 1991 et proche aujourd’hui de Koulouba. Les émissaires de Bamako ont voulu prendre contact avec des membres du groupe de Bahanga. « En réalité ce groupe a été envoyé par le Mali pour calmer les mouvements armés. Mais il n’a pas rencontré les véritables interlocuteurs qui peuvent parler au nom de l’ensemble de ces mouvements», déplore le chargé des affaires extérieur du MNA. Il  ajoute : « nous essayons de rentrer en contact avec les militaires touaregs issus de l’armée de Kadhafi qui sont installé dans la région, mais je ne peux pas vous affirmer qu’il y a une véritable connexion entre nous et ces groupes armées originaires de l’Azawad». Parmi les militaires qui ont servi dans l’armée du régime de Kadhafi qui sont de retour au nord Mali, figure le lieutenant colonel Akaji Ag Albachar. Cet officier de l’armée libyenne sous le régime de Kadhadi est originaire de Ménaka. Entré au Mali en Août dernier, avec d’autres éléments, sous ses ordres et plusieurs véhicules lourdement armées depuis la Libye, Akaji se positionne aujourd’hui dans la zone de Temasna, l’ancien  fief d’Ibrahim Ag Bahanga. D’où l’inquiétude de Koulouba qui a dépêché ses émissaires dans le nord Mali après la mort de Bahanga.   Est-ce à dire que  cette démarche du gouvernement suffit pour calmer les esprits et éviter une reprise des hostilités dans le nord Mali ?                                                                                             

  Baba Ahmed

 

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