81 ONG internationales expriment leur profonde préoccupation face à l’insécurité croissante et la réduction de l’espace humanitaire dans le nord du Mali.
En effet, la recrudescence des attaques depuis mai 2014 ciblant les ONG compromet fortement l’assistance et l’accès aux populations vulnérables, et ce alors que la situation humanitaire dans la zone reste toujours très critique.
« Nous rappelons que nous sommes des organisations non gouvernementales qui apportent de l’aide aux populations selon les principes humanitaires suivant : protéger la vie et la santé et garantir le respect des êtres humains ; ne pas prendre parti, mais agir dans la neutralité ; aider impartialement ceux qui sont dans le besoin et sans discrimination ; agir indépendamment de toute visée politique, économique ou militaire », souligne les ONG internationales dans un communiqué.
En effet, la communauté humanitaire au Mali intervient dans des domaines essentiels tels que l’eau, l’hygiène et l’assainissement, la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, la nutrition, la protection et l’accès à la justice. Cette année, les acteurs humanitaires au Mali ont déjà apporté une assistance à plus de 2 420 000 personnes vulnérables.
Mais, la dégradation de la situation pourrait avoir de graves conséquences sur les capacités des ONG humanitaires à répondre de manière adéquate aux besoins de la population affectée. Les acteurs humanitaires ont été victimes de nombreux incidents et d’attaques meurtrières.
Par ailleurs, ces derniers mois, les incidents sécuritaires impliquant les ONG ont presque triplé. Une vingtaine de cas d’intimidations, de menaces physiques et d’attaques violentes contre le personnel humanitaire ou leurs matériels et locaux ont été enregistrés depuis janvier 2014.
Deux incidents liés à l’utilisation d’Engins Explosifs Improvisés ont fait 2 blessés et couté la vie à 2 travailleurs humanitaires.
« Nous sommes très préoccupés par la réduction des capacités de transport aérien humanitaire des Nations Unies en direction du nord du Mali, due à un manque de financement. Ce qui nous oblige à emprunter plus fréquemment les routes et donc d’augmenter les risques pour notre personnel », souligne le communiqué.
« Nous attirons l’attention sur les difficultés croissantes à mener nos activités dans les régions du nord du Mali et lançons un appel d’urgence pour une préservation de l’espace humanitaire et un accès sécurisé sans lesquels il nous est impossible de répondre adéquatement aux besoins des populations vulnérables », a conclu la communauté humanitaire dans le document.
Adama DAO
