Les habitants de la ville de Gao ont effectué le mercredi dernier une marche pacifique jusqu’au siège du gouvernorat de la région pour exprimer leur mécontentement face à la situation d’insécurité qui prévaut dans la région. Dans un message adressé au gouverneur de la région, le général Kalifa Kéita, les manifestants ont demandé de nouvelles mesures contre les attaques des bandits à partir du 1er décembre 2010.
Les habitants de la ville menacent, faute de mesures protectrices, de veiller sur leur propre sécurité et celle de leurs biens. Selon nos sources, l’initiative de la marche serait venue d’une attaque récente des bandits contre le propriétaire d’une voiture, survenue dans la nuit du mardi dernier à mercredi. La victime a été grièvement atteinte au niveau du pied par des tirs de ses agresseurs qui, heureusement, n’ont pas réussi à s’emparer de leur butin.
Dans le septentrion malien, l’insécurité affecte beaucoup toutes les activités économiques dont le tourisme. De nombreux touristes fuient la ville parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité, mettant ainsi l’économie de toute région dans la morosité. Des hôtels de la ville qui hébergeaient des touristes étrangers se désemplissent de jour en jour, contraignant certains gérants à diminuer l’effectif de leur personnel. Les œuvres des artisans ne font plus bonne recette. Pire, certains bailleurs de fond menacent de ne plus financer les projets contractés avec les ONG (Organisations non gouvernementales).
Depuis un certains temps, à en croire des témoignages locaux, un groupuscule de militaires mène discrètement des campagnes de sensibilisation pour détourner les populations, notamment les jeunes, de l’autodéfense.
A l’image de Kidal, Gao est en passe d’être une zone de forte turbulence à cause de la multiplication des attaques perpétrées par des bandits dont les identités restent jusqu’à preuve du contraire un mystère pour les services chargés de la sécurité. Malgré, les mesures sécuritaires entreprises par les autorités locales, en renforçant les groupes de patrouille composés de policiers et de gardes, l’insécurité règne de plus belle.
Les biens des populations (bétails, voitures, et autres objets précieux) font l’objet d’extorsion de la part des bandits armés dénués de toute scrupule. De plus en plus, ces voyous font s’en prennent aux vies humaines pour bien réussir leur coup. Cependant, ce que les habitants de la ville n’entendent pas comprendre, est que ces malfrats arrivent toujours à trouver une échappatoire après leur forfait, ne laissant aucune trace.
Youssouf Kéita
Stagiaire
