« Ce ne sont que les capitales régionales qui sont sécurisées par l’armée. On semble oublier les chefs lieux de cercles. Nous souhaitons vivement la militarisation des cercles, y compris Diré. On ne peut même pas se déplacer avec son propre argent au risque d’être appréhendé par les terroristes. Nous commerçants de Diré travaillions dans des conditions très pénibles… » Tel est le cri de cœur de Malick Touré, commerçant de Diré dans la région de Tombouctou.
Depuis le 17 janvier 2012, le Mali traverse une crise douloureuse de son histoire. Et depuis le 11 janvier 2013, le Mali, aidé par la France et les forces de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), est en guerre contre les terroristes. Les forces obscurantistes n’ayant pu résister face cette coalition sont en débandade et quelques poches résiduelles se font remarquer sur le terrain. Même si la libération du septentrion malien se précise sur le terrain, certaines villes de l’intérieur restent encore non sécurisées.
Nombreux sont les Maliens qui sont sceptiques voire inquiets face à cette situation, particulièrement ceux du nord à l’image de ce commerçant du cercle de Diré dans la région de Tombouctou, Malick Touré. « Ce n’est que les capitales régionales qui sont sécurisées par l’armée. On semble oublier les chefs lieux de cercle. Nous souhaitons vivement la sécurisation de tous les cercles, y compris Diré. On ne peut même pas se déplacer avec son propre argent au risque d’être appréhendé par les terroristes. Nous commerçants de Diré travaillions dans des conditions très pénibles car les transactions financières posent énormément de problème. Les conditions d’achats sont inexplicables», a-t-il dit. Avant d’ajouter que les réfugiés et les déplacés ont très envie de retourner au bercail mais les actes sporadiques des terroristes sèment le doute. «Il faut impérativement neutraliser, éradiquer ces groupes armées car ce sont des gens qui n’ont peur de rien. A cause de cette crise, je ne peux pas faire mes achats à l’extérieur du Mali comme Lomé ou Cotonou », a-t-il martelé.
Il n’est pas le seul à souhaiter que des cercles du nord du Mali soient militarisés. « La reconquête a commencé par les grandes villes du nord du Mali. Les populations de Rharous sont impatientent de voir les forces armés maliennes, françaises et celle de la Misma dans les rues de Gourma Rharous. Il faut absolument sécuriser la zone de Gourma qui fait environ 60 000 km2. C’est une zone où les jihadistes peuvent se cacher. Il faut absolument la présence physique des militaires pour bouter les jihadistes qui se cachent dans les forêts de Gourma», disait le président de l’association des ressortissants de Gourma-Rharouss, Moussa Doudou Haïdara. Le Collectif des ressortissants du nord du Mali (Coren), tout comme le Bloc d’intervention populaire et pacifique pour la réunification entière du Mali (Biprem), au cours de leurs conférences de presse respectives, ont souhaité l’occupation de Kidal par les forces de défense et de sécurité maliennes. Ainsi, le Directeur général de la Police, contrôleur général Odiouma Koné, avait rassuré les uns et les autres, le mois dernier lors de l’émission sur la ligne du Front de la télévision nationale, de l’envoi des unités de la police dans un plus bref délai dans le septentrion malien. Mais visiblement les forces armées se font toujours attendre dans les confins du nord du Mali, comme le cas de Diré.
Aguibou Sogodogo
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