Tous deux natifs de Gao, et connus de longue date dans leur métier, ils sont très sollicités et, cette fois encore, chacun d’eux avait son camion bien chargé de passagers et de marchandises diverses. Aux environs de 17 heures, entre Tamkoutat et Djebok, ils essuient des tirs d’armes automatiques et sont pris en chasse par deux motos (de type Sanili).
Pendant que Vieux B parvient à les «semer», Kader a le malheur de prendre quelques balles dans les roues de son camion et est contraint de s’arrêter. Alors les motards, au nombre de 4 (2 basanés et 2 de teint clair), les rattrapent. Sous la menace de leurs armes, ils font descendre tous les passagers (25 personnes), les obligent à décharger et défaire leurs bagages, les ligotent, les fouillent, les dépouillent de tout ce qui a de la valeur, en espèces ou marchande, et les passent copieusement à tabac, y compris le chauffeur et ses apprentis.
Leur forfait accompli, les rançonneurs s’éclipsent tranquillement dans la nature. Les victimes, dont le supplice aura duré 3 bonnes heures, ne parviennent à regagner Gao qu’aux alentours de 21 heures! Elles se rendent directement à la Gendarmerie pour raconter leur mésaventure et porter plainte contre X. Plus tard, Kader recevra la visite de chefs des forces de sécurité et de défense maliens, de la force Serval et de journalistes. Tous pour recueillir des éléments d’information, les uns pour les besoins de l’enquête, les autres pour le grand public.
Et ça s’arrêtera là! En tout cas, jusqu’à preuve du contraire. Si Kader a eu la chance d’en être sorti sain et sauf, avec son camion et «seulement» une recette de perdue et quelques pneus à remplacer, nombre des victimes, commerçants de leur état, ont perdu des capitaux chèrement accumulés sur de longues périodes. Pour eux, tout est à refaire, il faut repartir de rien. Ainsi va la vie désormais dans cette contrée du Mali post-conflit, en passe de devenir un véritable no man’s land.
Sombres perspectives, que confirme hélas un autre événement, survenu le lendemain même, dans les parages de Ménaka, presque dans les mêmes circonstances. Sauf que, cette fois-ci, les forains ont eu la baraka que les brigands, notoirement connus et démasqués, aient trouvé sur leur chemin une patrouille de militaires maliens. A quand la fin de cette guéguerre pour un retour définitif de la quiétude des paisibles citoyens?
Quand est-ce que l’armée malienne va pouvoir exercer, effectivement et entièrement, toute son autorité sur l’ensemble du territoire national et mettre hors d’état de nuire ces hordes de hors-la-loi qui profitent d’un laxisme qui ne dit pas son nom? Telles sont, entre autres, les questions cruciales que se pose le commun des Maliens, qui déchantent, chaque jour que Dieu fait, en voyant leur justice remettre dans la nature des bandits de grand chemin et des apprentis terroristes.
Mahamane G. Touré
Ils ont le vol dans le sang. Je partage la proposition de SANKINGBA
Aux civils instrumentalisés, menacés par le MNLA pour narguer l’armée, il est indispensable de leur envoyer un contingent important de policiers ‘ninjas”…
Il est tellement évident qu’une position statique de l’armée malienne ou de SERVAL/MINUSMA les rend très fragile. Cependant, il faut reconnaître que L’OFFENSIVE A UN ENORME COUT. Mais toutes LES ARMEES DU MONDE NE PEUVENT SECURISER LE NORD MALI DEVANT LA MOBILITE DE TERRORISTES SOUVENT KAMIKAZES. Il est essentiel de:
– mettre en place et pérenniser des brigades d’autodéfense bénévoles encadrées par l’armée malienne sur toute la ligne de front, de Kayes à Gao (seuls ces bénévoles peuvent compenser le manque d’effectif, sinon devant les attaques impunies de civils, il y a un réel risque d’apparition de milices incontrôlées) ;
– impliquer nécessairement les nomades dans le renseignement en sachant qu’ils sont menacés de mort par les terroristes en cas de suspicion de connivence avec l’armée.
– disposer d’hélicoptères et de petits avions de combats prépositionnés sur toute la ligne de front, de Kayes à Kidal ;
– mener une action coordonnée et simultanée de nettoyage des terroristes en Algérie, Tunisie, Libye, Mauritanie, Niger, Mali, voire Burkina et Nigeria ;
DE DEVELOPPEMENT DU NORD ENSUITE : emploi des jeunes pour les décourager de suivre ces chemins de travers. Ce qui suppose la correction de la politique d’emploi qui a échoué jusque là : financement conséquent de véritables projets de développement en évitant le saupoudrage, le sous-financement, les projets mal étudiés… IL FAUT SURTOUT ASSURER UN SUIVI RAPPROCHE DES PROJETS…
Il est enfin essentiel que la société civile malienne fasse entendre sa voix. Parce que LES PEUPLES MERITENT LEURS DIRIGEANTS. AVEC DES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS FAIBLES, IL N’Y AURA GUERE DE SOLUTION DURABLE SANS UNE REACTION ENERGIQUE ET COORDONNEE DE LA SOCIETE CIVILE MALIENNE ENTENDUE AU SENS LARGE DU TERME: ONG, ASSOCIATIONS/TOUT GROUPE PACIFIQUE CONFONDU DU NORD, PARTIS D’OPPOSITION, JUSTICE, ASSEMBLEE NATIONALE, HAUT CONSEIL DES COLLECTIVITES TERRITORIALES, SYNDICATS, JOURNAUX… POUR DEFENDRE LA JUSTICE, LA LIBERATION DE KIDAL, LA REVISION EN PROFONDEUR DE L’ARMEE MALIENNE ET LE DEVELOPPEMENT DU MALI TOUT SIMPLEMENT.
Assez de propositions mais utopiques. Je pense qu’il faut mêler aux voyageurs des petits commandos de 7 à 8 hommes avec des moyens d’alerte adéquats. Plusieurs sorties du genre pourront dissuader ces flibustiers. Ne comptez pas sur une brigade de vigilance dans un milieu nomade car tout le monde est soit complice soit sympathisant de l”autre. Les véhicules forains pourront être suivis discrètement et à distance par les unités d’escorte. Les éléments embarqués dans des camions forains pourront rapidement être appuyés par les éléments d’escorte en cas d’accrochage.
il faut responsabiliser les FAMA( forces armées du mali), les équiper,et leur donner le feu vert pour tuer tous ces brigands. c’est la seule issue possible
Analyse bidon. Pouvez vous nous dire que c’est pas les mêmes brigands qui ont été canardés à Menaka? Comme ils sont mobiles, ils peuvent opérer dans toute la zone pourvu qu’ils aient du carburant dans leurs motos. Même au sud du Mali, de tel banditisme se produit en longueur de journée.
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