Selon RFI, un responsable de l’ONU a affirmé lundi, 6 février 2012 qu’il existait «un espoir de dialogue entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs pour trouver une issue pacifique». Depuis le 17 janvier, un conflit armé oppose les deux parties. Plusieurs leaders politiques ont rencontré samedi le chef de l’Etat au palais présidentiel. Et depuis ce lundi matin, un plan de sortie de crise est présenté aux députés à l’Assemblée nationale à Bamako.
Les hommes politiques maliens n’ont pas chômé ce week-end. Après leur rencontre avec le président Amadou Toumani Touré, samedi, les partis politiques ont désigné deux leaders chargés d’élaborer un plan d’action pour sortir de la crise : Tiébilé Dramé du PARENA et Choguel Maïga du MPR (Mouvement Patriotique pour le Renouveau).
L’objectif affiché de ce plan est de restaurer la paix et la cohésion nationale avec une priorité : faire taire les armes le plus vite possible. «L’ensemble du pays est concerné», estiment les auteurs de ce plan qui veulent mobiliser toute la Nation malienne sur ce thème.
Pour la classe politique malienne, la seule réponse militaire ne permettra pas un rétablissement de la paix : il faut que l’Etat entame un dialogue avec les responsables du Mouvement qui revendique les attaques et les combats sur le nord du pays. Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) n’est toujours pas officiellement reconnu par le pouvoir malien.
Des négociations entamées depuis plusieurs jours
En fin de semaine dernière, le pouvoir malien avait entrepris des discussions avec des représentants de Touaregs à Alger. Le Ministre malien des Affaires étrangères s’est déplacé en personne. Samedi, le Gouvernement, et «l’Alliance démocratique du 23 Mai» ont lancé un appel pressant à l’arrêt des hostilités au nord Mali. Toutefois, cette initiale n’est pas reconnue par le MNLA.
Déjà, en fin de semaine dernière, par un communiqué officiel, le MNLA indiquait qu’aucune discussion n’était ouverte entre le Mouvement et le Gouvernement malien à Alger. Lundi matin, dans la presse algérienne, le Secrétaire général du MNLA, Bilal Ag Cherif, confirmait ces informations.
Dans les colonnes du quotidien arabophone El Khabar, Ag Cherif indique que «l’appel au cessez-le-feu lancé à Alger» ne les concerne pas. Le Secrétaire général du MNLA affirme que l’Alliance du 23 Mai ne représente pas le Mouvement. Dans cet article, il salue également «les efforts de nos frères algériens».
Bilal Ag Cherif exhorte le Gouvernement algérien à aider à arrêter «une guerre ethnique contre les Blancs à Bamako». Il fait allusion aux exactions commises en fin de semaine dernière à Kati et à Bamako contre les maisons et les commerces appartenant à des populations à peau claire : Tamasheks, Arabes, et Mauritaniens. De très nombreux Touaregs, y compris des notables et dirigeants politiques, ont quitté la capitale dans la précipitation et se sont réfugiés dans les pays voisins.
Bruno LOMA