Le problème d’insécurité vient de nouveau d’être remis sur la sellette, en persistant à se faire latent dans certaines poches du territoire. Un état de fait qui doit inciter les autorités à la vigilance, à travers de nouvelles dispositions à faire prendre par les forces armées et de sécurité.
Après le spectre de la rébellion qui semble aujourd’hui remisé dans les tiroirs de l’oubli, voire du passé, voilà qu’un nouveau genre de “rebelles” commence à essaimer certaines localités du pays.
En effet, c’est le poste de la localité qui a été attaqué par des narcotrafiquants, selon nos sources. Le bilan de la tragédie paraît toujours controversé, car du côté des forces de défense, on dénombrerait 9 morts et 11 blessés. Et de celui des assaillants, on compterait 11 morts et de nombreux blessés.
Il semblerait que le nombre des blessés n’est toujours pas déterminé avec exactitude. Mais une interrogation brûle les lèvres de plus d’un, au point de se transformer en mystère : comment des narcotrafiquants ont-ils pu se transformer ainsi en attaquants aussi sanguinaires qu’impitoyables?…
Le bilan même de la tragédie dénote non seulement la violence de l’attaque, mais fait également penser à …un certain effet de surprise dont ont pu bénéficier lesdits assaillants. C’est dire que les forces de défense du poste attaqué n’ont peut-être pas pu “voir venir“ le drame. Si tel était le cas, doit-on alors se poser la question de savoir si… les assaillants bénéficiaient de complicités au sein des forces de défense?…
Les faits
Ce samedi 20 Décembre, le train-train quotidien des habitants de Nampala (une localité située à quelques 500 kilomètres au Nord-Est de la capitale) a été brusquement perturbé par un évènement dramatique d’un nouveau genre.
Nampala est une ville frontière avec la Mauritanie, située dans le cercle de Niono, plus précisément dans la région de Ségou. Elle est essentiellement habitée par des Peulhs, Bambara, Soninkés et quelques Maures, dont l’activité principale est l’élevage et l’agriculture.
Si bien que ce traditionnel secteur d’échanges commerciaux de céréales et de bétails est devenu un point de convergence des trafiquants de la drogue venant des côtés atlantiques et méditerranéennes de certains pays d’Afrique.Ce réseau international est animé par Bahanga et son beau-père Hama Ag Sid’Amed, basé en Europe et qui est aussi l’objecteur de conscience de son bandit de beau-fils.
L’attaque de Nampala, qui a causé la mort de militaires, de civils et de jeunes innocents instrumentalisés par la bande de Bahanga, et qui fut menée par la ce dernier et Hama Ag Sid’Ahmed , n’entre pas dans la logique de l’Accord d’Alger, mais plutôt dans celle du trafic de drogue, contrairement à d’autres groupes qui ne sont nullement solidaires des actes de banditisme d’Ibrahim Ag Bahanga.
Ainsi, ces bandits ont décidé de faire, de Nampala, un no man’s land de réception et de passage de drogue. Bahanga et Hama Ag Sid’Ahmed, qui sont les coordinateurs de cet odieux trafic, utilisent quatre pistes.
Des pistes de trafic
A partir des côtes atlantiques, les pistes tortueuses des fôrets classées sont empruntées : celle de la forêt classée du Bafing, à la boucle du Baoulé au “Likirikougo”. Ainsi, les trafiquants de drogue de Bahanga et de Hama Ag Sid’Ahmed atteignent les secteurs de Nampala-Léré.
A partir des côtes méditerranéennes, les forêts classées de “Gounadibikougou” qui passent par les secteurs de Gouma et Diéma, pour atteindre la boucle du Baoulé, puis Likirikougo (Sud-Est de Nara) et qui donnent accès aux secteurs de Nampala-Léré.
Toujours à partir des côtes méditerranéennes, “Ouagadoukougo” (Est de Balé) est utilisé par les narcotrafiquants, pour atteindre les secteurs de Nampala-Léré. Enfin, il existe la voie aérienne que les narcotrafiquants utilisent pour le largage de la drogue, dans les secteurs de Nampala-Léré. De petis avions de largage qui quittent les côtes atlantiques et méditerranéennes de certains pays d’Afrique, survolent assez fréquemment les secteurs de Nampala-Léré.
On se rappelle qu’en 2007, un petit avion du genre a crashé dans une zone frontalière avec la Mauritanie, non loin des secteurs de Nampala-Léré, au bord duquel se trouvaient des trafiquants de drogue, dont deux Européens. Selon nos informations, à la veille de l’attaque de Nampala, les populations ont répéré deux petits avions de largage survolant les secteurs Nampala-Léré.
La présence de nos forces armées et de sécurité, dans cette localité, dérange les bandits internationaux : Ibrahim Ag Bahanga et son beau-père Hama Ag Sid’Ahmed, dans leur besogne de réception et de transport de la drogue,à travers la bande sahélo-saharienne.
L’opinion nationale et internationale doit plus que jamais se mobiliser afin que Ibrahim Ag Bahanga et Hama Ag Sid’Ahmed répondent de leurs crimes uniquement motivés par le trafic de drogue qui constitue un danger pour l’humanité. Aussi, les populations, de Kayes à Kidal, doivent aider les forces armées et de sécurité, dans leur mission de lutte contre la bande de ces deux rebelles et terrorroristes invétérés.
Mariétou KONATE, Oumar DIAWARA