Les responsables de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) ne cessent de le répéter. Leur mandat ne leur permet pas de lutter contre les jihadistes. Et pourtant cette opération de maintien de la paix est l’une des missions les plus meurtrières de l’ONU (Organisation des Nations Unies) dans ce sens qu’elle enregistré le plus grand nombre de morts et de blessés dus aux actes terroristes. A la lumière de la situation sécuritaire complexe sur le terrain, la nécessité de rendre le mandat de la Minusma très robuste est évoquée par des acteurs du processus de paix.
C’est le conseil de sécurité qui décide du mandat de la mission. Une délégation dudit conseil était au Mali du vendredi 4 au dimanche 6 mars 2016 pour une visite de 48 heures. Elle a eu l’occasion de faire l’état des lieux de la situation au Mali (processus de paix, le moral et les besoins des Casques bleus, le mandat de la Minusma etc). Le Conseil de sécurité va-t-il rendre le mandat de la Minusma plus robuste en juin prochain pour lui permettre de traquer les jihadistes comme c’est fut le cas de la Monusco (Mission des Nations unies en République démocratique du Congo) au Congo, après plusieurs années de tergiversation ? Lors de leur rencontre avec la presse, le dimanche 6 mars, la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas affirmé avec exactitude si réellement le mandat sera robuste ou pas. «Le renouvèlement du Mandat de la Minusma va se faire le mois de juin, beaucoup de nos interlocuteurs nous ont dit que les Maliens ne comprenaient pas très bien le mandat réel de la Minusma surtout face aux attaques terroristes. Le mandat de la Minusma a été établi dans un contexte totalement différent de ce que nous vivons aujourd’hui. Maintenant, nous avons affaire avec tout autre chose… Le groupe du conseil de sécurité va se réunir à New-York dans quelques temps pour voir comment et quelle amélioration apporter au mandat de la Minusma», soulignait Fodé Seck, l’un des membres de la délégation du conseil de sécurité en visite au Mali.
En tout cas, le chef d’état major des forces de la Minusma, Hervé Gomart attendait de pied ferme cette délégation du conseil de sécurité pour demander des moyens matériels surtout des véhicules blindés pour la préservation des vies des soldats Onusiens. Les différentes attaques à l’encontre de la Minusma ont fini par convaincre plus d’un qu’il devient impérieux de prendre une résolution pour rendre les casques bleus de la Minusma plus offensifs. D’ailleurs, la plupart des citoyens maliens réclament la même chose. Ils désirent tant voir la Minusma réagir voir même anticiper à toute situation qui menace la paix et la stabilité au Mali.
Aguibou Sogodogo
