Insécurité récurrente au Nord-Mali : L’association Gandakoy accuse l’Etat malien de laxisme criard

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La Maison de la presse a été le théâtre d’une conférence de presse animée par les responsables de l’association Gandakoy le 26 janvier 2012. Animé par Dr Younoussa Touré, entouré de trois de ses collaborateurs à savoir Moussa A Maïga, Moussa Touré et Abdramane Cissé, la conférence a porté sur la situation déplorable actuelle au Nord depuis quelques jours suite aux attaques  d’un groupuscule d’individus se disant agir au nom de tous les Touaregs du Mali. Face  à cette récurrente crise, l’association Gandakoy a décidé de sortir de sa réserve en donnant sa position et en présentant ses solutions qu’elle estime pour mettre fin définitivement à ce mal endémique. Elle n’a pas manqué de pointer des doigts les autorités jugées trop laxistes face à la gestion de la crise du Nord.

Après avoir observé une minute de silence à la mémoire de tous ceux qui sont tombés sous quelques balles que ce soit, le principal conférencier, Dr Younoussa Touré a expliqué aux journalistes présents que son  association a pour objectif de contribuer à l’instauration de la paix et à la protection des biens et des populations non belligérantes. Aussi il n’est pas passé par mille chemins en accusant ouvertement les autorités du pays de cette situation déplorable.

Contrairement au Mouvement Patriotique Gandakoy, l’association Gandakoy mène son combat non pas avec des armes militaires, mais avec des armes plus modernes et plus civilisées à savoir les armes de la démocratie, du respect et de l’acceptation de l’autre dans sa différence. Aux  dires du conférencier, la stratégie de l’association sera donc basée sur la sensibilisation et la réalisation d’actions d’utilité publique  témoin les différentes missions menées le 17 janvier dernier à Gao et autres localités du Nord. « Les évènements qui se déroulent actuellement ne nous surprennent guère car les autorités du pays sont restées sourdes à nos appels.

En effet tout le monde est au courant que les armes circulent au su et au vu de tout le monde y compris les autorités locales. Contrairement à ce qui se dit, ils ne sont pas dus uniquement à la crise libyenne. Celle-ci a, peut-être, donné des moyens supplémentaires à des groupes armés toujours à l’affût. Nous considérons que l’appellation Rébellion touareg est mal fondée. Il y a certainement des éléments d’origine touarègue, mais cela n’en fait pas une rébellion touareg » a expliqué le conférencier. Et le conférencier de penser que les Touaregs, en tant que entité sociale, ont déposé les armes. « Nous croyons à leur sincérité. Mieux les responsables de ces anciens mouvements qui sont nos amis, nos frères et beaux frères, ne peuvent renier devant nous leur parole. Ils savent comme nous qu’il ne peut y avoir une république du Nord sans nous et aucun d’eux ne nous a saisis pour en parler » a-t-il ajouté. Face à cette insécurité récurrente, le conférencier accuse les autorités du pays face à la gestion de la situation au Nord- Mali « Qu’est ce qui justifie alors l’apparition périodique de groupes armés prétendant des revendications d’un autre âge ? Nous ne prétendons pas avoir la réponse à cette question. Mais nous pensons que les stratégies utilisées jusqu’à ce jour pour calmer les individus armés qui sèment la terreur ont atteint leur limite. Nous disons que l’Etat malien a toujours négocié avec les groupes armés sans convier à la table de négociation les groupes non armés ou anciennement armés. Ce qui fait qu’une économie de l’insécurité se développe au Nord et que les marchands de l’agitation et de la violence armée font toujours la foire. Nous croyons au dialogue et même convaincus que sans cela, il n’y a pas de solution durable. Mais il faut que ce dialogue soit total. La détention d’armes de guerre ou la conduite d’escarmouches ici et là ne doivent plus être la condition pour être invité à un dialogue. » a-t- il indiqué.  Ainsi pour faire face à cette crise, l’association propose des solutions pour sortir la région de cette turbulence. Pour le conférencier, il faut remettre les choses à leur place. « S’il y a un problème d’insécurité, il doit être l’affaire des autorités chargées de la sécurité ; s’il y a atteinte à l’intégrité nationale, cela doit être l’affaire de l’armée nationale. Les maliens du Nord comme du Sud ne transigent pas avec l’intégrité de leur territoire et du coup il faut donner à notre armée tous les moyens militaires nécessaires pour défendre notre territoire » a-t- il déclaré. Malgré les nombreux projets de développement investis au Nord-Mali, l’association constate que  ceux-ci  ne sont pas conçus avec les populations concernées. « Celles-ci ne savent souvent même pas ce qui est prévu et ce qui ne l’est pas. Ceci est d’autant plus vrai que même que l’ADN qui était basée au Nord a été délocalisée et ramenée à Bamako, privant la ville de Gao même de l’apport des salariés dans son économie » a souligné le conférencier très amer. Pour faire bénéficier directement aux populations ces multitudes de projets de développement, l’association propose un audit général de tous ces projets dans le Nord-Mali ; la révision des procédures de nomination des responsables de ces projets ; la participation des communautés à la base dans l’élaboration de nouveaux projets et enfin l’organisation d’une conférence nationale sur les problèmes du Nord avec la participation des représentants de toutes les régions du pays. En attendant que les autorités puissent s’exécuter, l’association Gandakoy entend mener quelques actions à court terme. Il s’agit des actions de  sensibilisation des populations pour éviter tout débordement à travers des meetings dans toutes les grandes villes du pays ; la poursuite des activités d’utilités publiques tels que l’assainissement, appui à la scolarisation et à l’emploi des jeunes ; l’organisation de conférences débats sur les liens sociaux au Mali et particulièrement au Nord du pays et sur le Sahara sur les enjeux géopolitiques et géostratégies ; l’organisation d’une opération dite « Convergence vers les villes affectées de Ménaka, Tessalit et Aguelhock ».

Sadou Bocoum

 

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1 commentaire

  1. Je npense que vous n’avez rien compris ou vous faites semblant,car à partir du moment ou l’autorité d’un ETAT n’existe plus c’est aux Citoyens d’assuer leur propre sécurité et de leur famille et bien, car on est dans la Légitime défense!

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