Insécurité au Sahel :Les ONG victimes de vols…le développement du Nord-Mali à vau-l’eau…de fortes tensions dans l’air

0

Ces derniers temps, les trois régions du Nord Mali sont en proie au banditisme et à des vols de voitures des ONG qui deviennent, de plus en plus préoccupants. Un phénomène lié à l’insécurité dans le septentrion  et qui risque de mettre un frein aux programmes des projets de développement.

 

Le 30 octobre dernier, un véhicule de mission dans le cadre des programmes de développement au Nord a été enlevé par des hommes armés en plein centre ville à Tombouctou, près de la mosquée Sidi Yahiya. Auparavant, en mi-octobre, le même scénario  s’est produit dans la même ville et cette fois-ci auprès de l’hôpital régional. « Toujours, ce ne sont que les voitures des ONG qui sont volés ici », déplore le responsable d’une ONG qui a requit l’anonymat. 

 

 

Quelques jours avant, c’était dans la ville de Kidal qui a enregistré le même phénomène. Le 15 octobre, le tour est arrivé au Programme Intégré pour de Développement Rural de la région de Kidal (PIDRK) de faire les frais de ce banditisme en progression. C’était, entre la localité de Ouknene et Aghel-hoc. Lors de l’assaut, un militaire de l’armée malienne qui escortait le véhicule a été tué.                                         

 

 

« Ici, dès qu’un véhicule est en mission, il y a des gens qui l’escortent. Mais toujours est-il qu’au moment voulu, ces bandits braquent l’engin avant de l’enlever tout en jetant les occupants dans la nature », témoigne le coordinateur d’une ONG qui a perdu 5 véhicules dans cette situation à Kidal.                                                           

 

 

Même les ONG œuvrant dans l’humanitaire ne sont pas à l’abri de ce fléau. En effet, le véhicule de la croix rouge de Kidal a failli subir le même sort. Heureusement, que le l’engin avait un système technique que les voleurs ne maîtrisaient pas. Une semaine avant ce cas à Kidal, la ville de Gao a enregistré au moins cinq vols de véhicules. Tous  appartenant aux ONG évoluant dans le cadre du développement dans le nord.                                      

 

Face à cette situation de plus en plus criarde, tous les véhicules doivent être garés la nuit. Soit  au commissariat de police ou dans les camps militaires pour échapper à l’assaut des bandits armés. Et pour les missions en dehors des villes, tous les véhicules appartenant aux ONG doivent être escortés par un militaire et le plus souvent à un prix exorbitant. « Pour amener un groupe électrogène de Gao à Kidal, j’étais obligé de pendre une escorte de trois véhicules de l’armée malienne. Cela m’a coûté 500.000FCFA », confie le directeur d’un organisme international, à Kidal.

Dans cette localité, les ONG ont du mal à aller en mission en dehors de la ville. « Nous n’avons pas programmé un budget d’escorte militaire dans l’élaboration de l’exécution de nos travaux et cela nous handicape beaucoup », nous confie le directeur d’une ONG à Gao. Une certitude : en cette période de vie chère, la bonne exécution du programme des ONG travaillant dans le cadre du développement est importante pour stabiliser le pays et ramener la paix. « Nous sommes dans ce travail, mais le jour où il s’arrêtera pour je ne sais quelle cause, il va bien falloir que je trouve quelque chose pour ma famille, et s’il n’y a rien, j’irai faire comme les autres (bandits armés) ; ils ne sont pas plus hommes que moi », déclare, haut et fort, le chauffeur d’une ONG de la ville de Kidal. Un message qui a signe d’avertissement. En attendant, les ONG subissent des pertes matérielles. Sans discontinuer et la ville de Kidal est sous haute tension. Mauvais présage ?

 

Baba Ahmed

 

 

 

 

 

 


Commentaires via Facebook :