Les déboires de l’ONU au Mali

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Des renforts qui se font désespérément attendre, un représentant spécial désavoué par le président malien… La mission des Nations unies bat de l’aile.

 

Un soldat de la Minusma à Kidal, dans le nord du Mali, en juillet 2013. (Rebecca Blackwell/AP/SIPA)
Un soldat de la Minusma à Kidal, dans le nord du Mali, en juillet 2013. (Rebecca Blackwell/AP/SIPA)

L’ONU est dans de sales draps. Si la France a six mois de retard sur son calendrier de retrait des troupes, c’est en grande partie de la faute de l’organisation internationale. “L’effectif français est en cohérence avec la montée en puissance de la force des Nations unies”, explique un officiel français, alors que François Hollande vient d’annoncer que l’on ne passera sous la barre des 2.000 soldats hexagonaux qu’en février. Un seuil initialement prévu pour la fin de l’été 2013, qui devait précéder celui des 1.000 hommes sur place dès décembre.

Des renforts qui se font attendre

 

Or, au lieu de gagner des troupes pour atteindre l’objectif des 11.200 casques bleus qui lui a été assigné par le Conseil de Sécurité le 25 avril 2013, la Mission des Nations unies au Mali (la Minusma) en a au contraire perdu depuis qu’elle a pris le relais de la force africaine (la Misma) en juillet dernier : elle est passée de 6.300 à 5.539 militaires ! “Si tout va bien, elle pourrait disposer de 3.000 hommes de plus d’ici début avril”, espère-t-on encore à Paris. C’est oublier qu’elle manque aussi cruellement de moyens financiers et logistiques et que seule la Chine et les Pays-Bas ont pour l’instant annoncé du renfort (ils ont respectivement promis d’envoyer 395 et 380 militaires et quatre hélicoptères de combat).

Un Monsieur ONU désavoué

 

Et encore, si les Hollandais débarquent, c’est “pour sauver la peau du représentant spécial de l’ONU, leur compatriote Bert Koenders”, ironise un diplomate occidental. Le patron de l’ONU au Mali passe en effet un mauvais quart d’heure : si l’ensemble de ses partenaires lui apportent un soutien de façade tout en vitupérant en coulisses contre son inaction et son incompétence, il est en revanche ouvertement boycotté par le nouveau président malien Ibrahim Boubacar Keita. Ce dernier refuse de le voir depuis son investiture en septembre dernier ! En novembre, il a même profité d’un incident pour demander sa tête : son Premier ministre avait dû renoncer à se rendre à Kidal, le fief des rebelles touaregs, où l’aéroport avait été pris d’assaut par des manifestants sous le nez des casques bleus.

Une mission jugée inopportune

 

Un bouc émissaire idéal pour ce président qui, en réalité, ne veut pas de cette force des Nations unies qu’il juge inutile. “Il estime que les opérations de maintien de la paix sont plus formatées pour des pays sans Etat, sans gouvernement”, observe un connaisseur du dossier malien, “d’autant que ce n’est pas la Minusma qui va lutter contre les djihadistes”. Signe de ce dédain, dans ses vœux à la nation le 31 décembre, Ibrahim Boubacar Keita a remercié tous les acteurs venus au secours du Mali… sauf l’ONU.

 

Sarah Halifa-Legrand – Le Nouvel Observateur

Publié le 16-01-2014 à 15h56

 

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6 COMMENTAIRES

  1. MONKOPIN …….
    NFP
    615 commentaires
    France
    24 jan 2014 – à 10:18
    Nonalinertie
    « Mais, la position de IBK, de vouloir que la MINSUSMA et SERVAL aillent devant, désarmer les rebelles/terroristes, ne tient visiblement pas la route. La MINUSMA, la France, la CEDEAO par BLAISE l’ont à plusieurs fois répété… »
    Merci de le rappeler! Bien que ce soit CA, le noeud du problème, beaucoup s’obstinent à « regarder ailleurs »!… Il suffit de lire les posts…
    ——————-
    MONKOPIN ……..POUR CANTONNER , DESARMER LES REBELLES / TERRORISTES :
    ——————-
    Il suffit d’appliquer une variante de ce qui se fait en France et ailleurs quand on veut sortir un toro d’une arène :
    On envoie une dizaine de vaches ….il va tout naturellement se flanquer au centre et sort avec …tout content .
    Il faut donc penser d’abord a rassembler les « WALLETS » ….
    C’est de la physique appliquée ….le + va au – , le toro à la vache , le rebelle à la « wallet » !
    😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  2. Nous soutenons notre Président par rapport à certains cadres incompétents de l’ONU. Même Ban Kee Moon si non Ban kee ignorant est rentré dans l’histoire par infraction quant il prétendait de ne pas agir militairement dans le Nord du Mali. Des hommes comme lui ne méritent pas leur place à l’ONU car ce n’est qu’un petit sud coréens sale raciste.

  3. Les données sont pourtant simples : les rebelles/terroristes ne cherchent que des postes juteux, de l’argent frais, du trafic de marchandises et de personnes, comme d’habitude. Si on les satisfait, cela encourage d’autres à les rejoindre, comme d’habitude. Or, il est évident que la MINUSMA n’est pas venue au Mali pour se battre, mais pour rester en vie et profiter le maximum de temps possible de ses perdiems.
    CONCLUSION : SEULE L’ARMEE MALIENNE DEVRA, QU’ELLE LE VEUILLE OU NON, SECURISER LA REGION DE KIDAL, MALGRE LE COUT HUMAIN ET FINANCIER QUE CELA COMPORTE. La MINUSMA pourra garder les arrières avec des brigades d’autodéfense encadrées par l’armée. SERVAL pourra appuyer dans les airs. L’Algérie pourra sécuriser ses frontières. La communauté internationale pourra aider la Libye et la Tunisie à sécuriser leur territoire pour les empêcher d’être des nids/refuges de bandits/terroristes. Mais, la position de IBK, de vouloir que la MINSUSMA et SERVAL aillent devant, désarmer les rebelles/terroristes, ne tient visiblement pas la route. La MINUSMA, la France, la CEDEAO par BLAISE l’ont à plusieurs fois répété…

  4. l’o n u est un instrument dans les mains du métropole pour atteindre ses objectifs à travers le MNLA

  5. l’o n u est un instrument dans les main du métropole pour atteindre ses objectif à travers le MNLA

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