Depuis son arrestation par les services sécuritaires du Mali, il y a trois mois, les parents du Lieutenant Ouattara, élément du 33ème bataillon des commandos parachutistes, étaient sans nouvelles de lui. Ils connaissent désormais son lieu de détention : le Camp I de la gendarmerie, après un long séjour à la Sécurité d’Etat.
Selon nos informations, il a même pris un avocat et c’est le Cabinet de l’ancien bâtonnier Me Magatte Sèye qui est son Conseiller. Du coup, l’angoisse de la famille s’est transformée en lueur d’espoir, surtout le jour où sa mère a eu de ses nouvelles et a pu le voir depuis son arrestation. Aujourd’hui, les membres de la famille du Lieutenant Ouattara retrouvent donc espoir et suivent de très près l’instruction judiciaire de cette affaire.
Cela fait trois mois que le Lieutenant Mohamed Ouattara est accusé de tentative de coup d’Etat contre le régime IBK. Dans la foulée, il a été arrêté par des éléments de la Sécurité d’Etat. Ses parents ont remué ciel et terre, sans avoir des nouvelles de lui. Mohamed Ouattara n’est pas le seul arrêté dans le cadre de cette affaire, car il y a deux autres personnes, contre une trentaine annoncée par les militaires.
Après les péripéties à la SE, Mohamed est actuellement entre les mains des gendarmes du Camp I de Bamako. Selon nos sources, à ce stade, avec les quelques éclaircissements portés à la connaissance des gendarmes, le Lieutenant Ouattara et ses compagnons espèrent quant à la suite du dossier. Nous savons de sources proches du dossier que si la Sécurité d’Etat a procédé à son interpellation, c’est sur la base de certaines déclarations de deux sous-officiers de l’armée, qui n’en sont pas, selon certaines indiscrétions, à leur première tentative de nuire à leurs compagnons d’armes.
Après de rudes interrogatoires et des investigations çà et là, il apparaît clair que le jeune Lieutenant Ouattara ne possédait pas les moyens matériels et humains d’un coup d’Etat et n’en avait même pas la volonté, puisqu’il se préparait à rejoindre le Nord à l’instar des éléments de sa Compagnie. Si le ministre de la Communication, Mahamadou Camara, a démenti toute «tentative de coup d’Etat» sur les ondes de Radio Klédu, c’est certainement parce qu’au plus haut sommet, on est conscient du fait qu’une histoire aussi grotesque que celle d’un Lieutenant de 28 ans, sans moyens et non désireux de renverser un régime en mal de popularité, ne sert pas l’image du Mali nouveau clamé sur tous les toits. Bien au contraire. Ceci contribuerait à convaincre la sous-région et la Communauté internationale que la situation dans le pays reste bien instable, voire hors de contrôle.
Une chose est certaine, c’est que complot et haine restent le quotidien de notre armée qui n’est pas encore totalement soudée. Si on ne peut directement reprocher à la SE d’avoir fait son travail face à ce qu’elle croyait être une menace pour la stabilité du pays, il est toutefois nécessaire que les dispositions soient rapidement prises afin que le Lieutenant Mohamed Ouattara puisse reprendre son travail. Travail pour lequel son pays l’a formé, à savoir, l’exercice de sa mission de défense de la mère Patrie. Sa libération sera un soulagement pour tous ses proches, pour la multitude de soldats acquis à sa cause et même pour les épouses des militaires qui ont déjà manifesté publiquement leur adhésion à celui qu’elles qualifient «d’officier juste et exemplaire».
Siné KONE
