Impasse du processus de paix au Mali : Kidal renoue avec les violences

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La médiation initiée par l’Etat malien et les chefs coutumiers et religieux à Bamako n’aura pas suffit à faire taire les armes entre le Gatia, un mouvement de la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l’Azawad à Kidal. Le vendredi 16 septembre dernier, les deux groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali se sont, à nouveau, affrontés à Intachdayte, localité située à 90 km de la ville de Kidal.

Le calme précaire qui régnait dans la région de Kidal a volé en éclats. Les combattants du  Gatia et de la CMA se sont affrontés le vendredi passé à Intachdayte, localité située à quelques 90 km de la ville de Kidal. Des sources proches du Gatia signalent qu’après des « combats violents et brefs », les forces du Gatia ont pris la principale base du Mnla tendance Idnane, un mouvement de la CMA. « C’est une avancée importante du Gatia qui a récupéré une dizaine de véhicules dont un canon 106 mm, un LRM (ragima), des mitrailleuses 12.7 et 14.5…», poursuit la source. Une journée après le début des affrontements, le samedi 17 septembre,  la CMA, dans un communiqué, accuse le Gatia d’être à l’origine de ce énième reprise des hostilités. « le GATIA groupe  membre de la Plateforme a lancé ce vendredi 16 Septembre 2016 une attaque sur un poste de la CMA sis à Intachdayte(85 Km Nord-ouest de Kidal) », indique le communiqué de la CMA.  Il s’agit là, selon la CMA, d’une énième violation du cessez le feu et de l’accord de paix de la part de la Plateforme qui survient au moment où les parties devaient s’efforcer de maintenir le calme et s’interdire tout acte de provocation comme elles s’y étaient engagées devant l’équipe de la médiation internationale le 03 septembre 2016 à Bamako.

A la veille de la fête de Tabaski, après plusieurs semaines de négociations à Bamako pour trouver une issue favorable aux conflits récurrents entre les deux groupes armés qui s’affrontent violement, depuis des mois, pour la gestion de Kidal, le Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali informait de la suspension temporaire des discussions aux fins de permettre à chacun de célébrer ce jour sacré dans la quiétude.

Madiassa Kaba Diakité

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    Les Touaregs, tout comme les Peulhs et les autres composantes ethniques, font partie de la même nation Malienne, elles doivent toutes mettre le Mali en avant.

    Ne nous trompons pas de combat, le seul combat qui veuille c’est le combat démocratique pour un MALI UN ET INDIVISIBLE acceptant la diversité ethnique, refusant l’esclavagisme et permettant la libre administration des régions et communes.

    Nous y sommes.

    A travers l’accord de Bamako, c’est le Mali tout entier, via toutes ses composantes ethniques, qui est plus fort et qui gagne et non une ethnie donnée, qu’elle soit Touareg ou Peulhe ou autre.

    L’accord a opté pour le développement équilibré de toutes les régions du Mali en commençant par celles qui sont en retard, celles du nord du Mali.

    L’Union fait la force. Dans un Mali Un et Indivisible, cultivons la diversité (ethnique, culturelle, …) et l’union à travers la mutualisation de nos forces et de nos ressources issues de la régionalisation où chacun doit occuper sa place, nous serons encore plus forts.

    D’après l’accord de Bamako, cette régionalisation permet aux filles et aux fils d’une même région de gérer, ensemble, leurs régions (et communes) à travers la libre administration des régions (et communes).

    C’est ainsi que, malgré le poids du passé, nos frères et sœurs de Kidal, incluant les Ifoghas et les Imghads, doivent gérer ensemble la région de Kidal. Les accords de Annefis et Niamey, entre parties prenantes, vont dans ce sens.

    Le Mali est pour nous tous/toutes, nous devons, TOUS/TOUTES, chercher des solutions idoines à nos problématiques au lieu d’attendre que ça vienne toujours du haut.

    Le problème de Kidal est un des plus saillants mais la réconciliation concerne tout le Mali, y compris la région de Kidal, car le tissu social, aux niveaux national, régional et local, est affecté et l’impact de la crise (sur le vivre ensemble, …) et les amalgames induits ont affecté tout le Mali.

    Il faut, donc, travailler sur la cohésion sociale, la cohésion nationale, l’unité, cultiver la paix partout au Mali et ré-apprendre ou renforcer le vivre ensemble même si la solidarité et la force des liens ancestraux ont aidé à maintenir certains liens sociaux.

    Appliquons l’accord de Bamako, pour la paix et la réconciliation au Mali, sensibilisons partout sur cet accord et sa mise en œuvre, en particulier à travers la mise en place du DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion) , du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination via les patrouilles mixtes) et des autorités intérimaires, et faisons-le respecter strictement, franchement et sans complaisance par tous les acteurs, en particulier ceux qui l’ont signé (toutes les parties prenantes, la médiation internationale et les partenaires) et on résoudra le problème de Kidal.

    D’où ma contribution que je conseille de lire ou relire. Elle est intitulée “Accord de Bamako : Comment garantir son respect et l’engagement des parties prenantes ?”

    A propos de cette contribution, j’avais écrit il y a bientôt un an, le 21 SEPTEMBRE 2015, une lettre ouverte en ligne, adressée au Président, Ibrahim Boubacar Keïta, aux Maliens et aux Partenaires, pour proposer une approche pour répondre à cette question.

    Engageons-nous, honnêtement, franchement et sans complaisance, acceptons le partage de responsabilités (en particulier à Kidal) et mettons, TOUS/TOUTES, rapidement, en œuvre, cet accord.

    Cdlt
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité

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