Impasse du processus de paix : Kidal se révolte

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Kidal, Mali, le 22 juillet 2015. © REUTERS/Adama Diarra

Constatant des difficultés dans la  mise en œuvre de l’accord, la population de la région de Kidal hausse le ton. En effet, les Kidalois ont manifesté avant-hier pour non seulement invité une accélération de la mise en œuvre de l’accord de paix, mais aussi pour dénoncer l’absence des services sociaux à Kidal. Signé il y a de cela une année, l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger traine dans son application. Le Comité de suivi de l’accord (CSA), chargé de la mise en œuvre dudit accord a du plomb dans l’aile. Les travaux n’avancent pratiquement pas. Ce qui fait que la médiation internationale pilotée par l’Algérie a invité les parties afin de trouver une solution idoine aux blocages constatés. Chose qui a repoussé la tenue de la neuvième session ordinaire du Csa au 3 et 4 juin 2016 alors qu’elle était initialement prévue les 30 et 31 mai dernier.

Indigné par le retard pris dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, la population de la huitième région du Mali (Kidal) a organisé avant-hier une marche pour exprimer son ras-le bol. Les manifestants ont exigé l’accélération de la mise en œuvre de l’accord d’Alger et réclament le retour des services sociaux de base. En outre, les Kidalois ont dénoncé également la crise de l’eau et de l’électricité, ainsi que l’insuffisance et le détournement des aides humanitaires dans la région.

Même si le gouvernement affirme, chaque fois, que depuis la signature de l’accord, les groupes armés et les Forces armés maliennes ne s’affrontent plus, force est de reconnaitre que rien de concret n’a été effectué dans sa mise en œuvre. Le redéploiement de l’administration à Kidal, le cantonnement des groupes armés, la mise en place des autorités intérimaires tardent à s’effectuer. La commission vérité, justice et réconciliation (Cvjr), chargé de recenser toutes les violations graves commises depuis l’éclatement de la crise en 2012, a de la peine à commencer réellement ses activités sur le terrain. La paix tant souhaitée par les Maliens s’éloigne de jour en jour. L’insécurité a atteint son paroxysme. Depuis janvier 2015, pratiquement il y a au moins un cas de décès chaque jour lié à l’insécurité.

Le Comité de suivi de l’accord (Csa), chargé de la mise en œuvre dudit accord piétine. Les travaux n’avancent pratiquement pas. Pour  preuve, les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plate-forme ont publié le vendredi 20 mai dernier un communiqué conjoint dans lequel ils suspendent leur participation à la réunion extraordinaire du sous-comité politico-institutionnel du CSA suite au rejet de la convention subsidiaire par le gouvernement. Bien avant, lors de la précédente réunion du comité de suivi de l’accord, les partis avaient du mal a accordé leurs violons. Car, au moment où les groupes armés exigeaient la mise en place des autorités intérimaires avant le cantonnement, le gouvernement attendait le verdict de la cour constitutionnelle du Mali qui devait se prononcer sur la constitutionnalité de la loi sur les autorités intérimaires. Enfin de compte, cette loi fut d’ailleurs validée par la cour constitutionnelle. Ainsi, après huit réunions, seules deux questions, qui pouvaient d’ailleurs être évacuées depuis lors de la première séance de travail du comité de suivi de l’accord, ont pu être tranchées. Il s’agit de la question de la représentativité et celle relative au budget de fonctionnement du comité de suivi de l’accord (Csa). Il semblerait que certains partenaires techniques et financiers (PTF) entendent fermer les robinets jusqu’à ce que les parties en charge de la mise ne œuvre de l’accord de paix, accordent leurs violons. La 8e réunion du comité de Suivi de l’accord  s’est achevée, le mardi 26 avril, en queue de poisson. Les travaux ont encore buté sur la mise en place des autorités intérimaires. Et la 9ème réunion initialement prévue les 30 et 31 mai 2016 est reportée au 3 et 4 juin prochain. La raison de ce report est lié au fait que la médiation internationale pilotée par l’Algérie a invité à Alger les groupes armés et le gouvernement, séparément, pour lever les nouveaux blocages dans la mise en œuvre de l’accord.

Aguibou Sogodogo

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