«Nous avons un chronogramme, une ambition, nous sommes en train de travailler avec le gouvernement pour amener les autorités intérimaires aussi bien que le gouverneur et toutes les institutions étatiques à Kidal. On s’est fixé le 20 juin. Mais est ce que nous allons y parvenir ? Nous mettrons toute notre force pour pouvoir y arriver… Il n’y aura pas de différence entre Kidal et les autres régions du Mali », c’est en substance ce qu’a déclaré, hier mercredi 7 juin 2017 à Bamako, Ibrahim Ould Sidatti, responsable de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), après la rencontre du ministre des droits de l’homme et de la réforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo avec les responsables de la CMA et de la Plateforme.
Hier, mercredi dans l’après midi, le ministre des droits de l’homme et de la reforme de l’Etat, Me Kassoum Tapo a rencontré à son département, les responsables de la CMA et de la Plateforme. Aux termes de cette rencontre de deux heures à huis clos, les acteurs ont donné une interview à la presse. Ainsi Ibrahim Ould Sidatti de la CMA a fait savoir que cette rencontre avec le ministre tournait autour de l’organisation du referendum prévu pour le 9 juin 2017.
« Après le vote du projet de texte par l’assemblée nationale, il était nécessaire pour lui et pour nous de pouvoir nous rencontrer et de voir comment on peut travailler ensemble dans la poursuite de la mise en œuvre de l’accord qui dépend de la révision constitutionnelle. Il y a beaucoup de reformes institutionnelles, nous devons travailler ensemble pour arriver à ce grand chantier de reforme », a-t-il dit.
Quelle est l’appréciation de la CMA par rapport à cette reforme constitutionnelle ? La CMA veut voir le projet de texte avant de se prononcer, assure Ould Sidatti. « Pour le moment, nous n’avions pas vu le projet de texte portant révision de la constitution qui a été voté. Nous ne pouvions pas faire des appréciations hâtives. Nous attendons à ce que nous voyons la version finalisée de la constitution afin de pourvoir évaluer ce qui a été pris en charge ou pas et qu’est ce qu’il faut prendre en charge », a souligné Ould Sidatti.
En cas de referendum, est-ce qu’il aura lieu à Kidal ? « Nous avions un chronogramme, une ambition, nous sommes en train de travailler avec le gouvernement pour pouvoir amener les autorités intérimaires aussi bien que le gouverneur et toutes les institutions étatiques à Kidal. On s’est fixé le 20 juin. Mais est ce que nous allons y parvenir ? Nous mettrons toute notre force pour pouvoir y arriver. Et d’ici là, nous pensons que ça va s’organiser à Kidal autant que les autres régions du Mali. Il n’y a pas de différence à ce niveau. Il n’y aura pas de différence entre Kidal et les autres régions du Mali », a déclaré Ould Sidatti.
‘’Nous mettrons en œuvre toutes les mesures nécessaires pour la paix’’
Quant à Me Harouna Toureh de la Plateforme, les mouvements armés ont eu des assurances de la part du ministre Tapo quant à la prise en charge des préoccupations majeures et de toutes les dispositions pertinentes qui sont dans l’accord. «Tout ne peut pas être pris en charge par la constitution. Nous savions que des dispositions législatives et réglementaires seront prises pour tenir compte des préoccupations majeures des populations. Le ministre s’est engagé pour cela. Et nous l’avons aussitôt crédité de notre confiance et nous sommes convaincus que dans les jours à venir, nous aurons l’occasion de travailler ensemble à la réussite de ce projet immense sur lequel nous comptons beaucoup », a-t-il dit. Pour sa part, le ministre Tapo a fait savoir que ça été une belle rencontre dans la mesure où les malentendus qui avaient pu s’installer dans la procédure de la révision de la constitution ont été dissipés.
« Je reconnais qu’il y avait eu un déficit de communication mais aujourd’hui, nous n’en sommes plus là. Maintenant, il faut aller au referendum, il faut expliquer aux populations les enjeux de cette révision dont l’essentiel est de permettre la mise en œuvre de l’accord », a-t-il dit. A l’en croire, l’essentiel, aujourd’hui est de franchir l’étape du referendum. « Nos frères (Cma –plateforme) ont pris l’engagement à coté de nous qu’on fasse la campagne ensemble sur l’ensemble du territoire national et aussi à l’extérieur du Mali, dans les camps des réfugiés et dans certains pays de la sous région. Autre chose importante, nous sommes convenus de mettre en place deux cadres de concertations. Un cadre pour les reformes et un cadre pour les droits de l’homme. Nous allons prendre des dispositions pour protéger les droits de l’homme sur l’ensemble du territoire malien. Nous mettrons en œuvre toutes les mesures nécessaires pour ramener la paix définitivement et la réconciliation des cœurs et des esprits dans notre beau pays », a précisé le ministre.
Aguibou Sogodogo
Voici pour la première fois, une déclaration qui peut un tout petit peu donner l’espoir, que les choses changent, si tel est que la C.M.A est sincère dans ce qu’elle avance. Elle n’inspire pas confiance, d’autant plus qu’elle ne contrôle plus rien à Kidal. C’est peut-être aussi ce qui justifie sa modération subite à voir l’administration revenir dans la région. I.B.K a dû mettre le paquet pour cela, puisque tout le monde sait, que la C.M.A ne marche qu’au billet de banque. Leur décisions sont toutes dictées par l’importance des sommes mirobolantes que leur verse régulièrement le locataire de Koulouba. Alors, si tel est qu’il reviennent dans le giron unitaire de la république, pourquoi n’abandonneraient-ils pas leur connerie d’Azamerde? Aussi, ils doivent faire disparaitre leur drapeau qu’ils laissent flotter à côté de celui du Mali. Il ne saurait y avoir deux drapeaux pour un même pays. Maintenant qu’il est avéré que la C.M.A ne contrôle pas totalement Kidal, notamment à cause des enlèvements, les braquages et assassinats qui se multiplient dans le secteur, que va t-elle faire pour assurer la sécurité des administrateurs s’ils reviennent à Kidal? N’est-ce pas cette perte d’autorité sur la localité qui justifie leur ramollissement?
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