Ibrahim Ikassa Maïga lors de la conférence de presse de l’association LA.BO: «Il est fort déplorable que les vaillants jeunes de Gao aient eu moins de chance face aux djihadistes en 2012 que face à nos propres autorités en 2016»

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La manifestation, interdite par les autorités de Gao, a dégénéré mardi 12 juillet 2016.
La manifestation, interdite par les autorités de Gao, a dégénéré mardi 12 juillet 2016. © REUTERS (photo ARCHIVES)

C’est avec des propos durs, parfois violents, que les membres de l’association «Gao Lama Borey» (LA.BO) ont critiqué le processus de sortie de crise et l’installation des autorités intérimaires dans les régions du nord de notre pays. C’était au cours d’une conférence  de presse animée par le Président de l’association, Imirina Saliou Maïga, avec à ses côtés le Secrétaire Général, Faïçal H et des personnes ressources comme Ibrahim Ikassa Maïga et Abdel Kader Maïga.

Créée juste quelques jours avant la marche pacifique violemment réprimée des jeunes de Gao, l’association LA.BO a, au cours de cette conférence de presse, réaffirmé son soutien à la jeunesse de la Cité des Askia et à ses idéaux. Notamment,

Ibrahim Ikassa Maïga a déploré la manière dont cette marche des jeunes de Gao a été traitée par les autorités de notre pays.

«Et il est fort déplorable que les Vaillants Jeunes manifestants de Gao, au matin de ce 12 Juillet 2016, aient eu moins de chance face aux djihadistes et terroristes du MUJAO en 2012 que face nos propres autorités en 2016, avec l’intention claire de faire des morts, plutôt que de leur rendre hommage en vrais Gardiens de la République et du Vert-jaune-Rouge!», a-t-il déclaré.

Au regard de cette situation, il a déclaré que l’association  LA.BO «rejette purement et simplement l’installation d’autorités intérimaires en lieu et place de nos organes élus, dont les
mandats sont légalement prorogés jusqu’à la tenue des prochaines élections, réserve la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger à une association
inclusive des communautés à la base, à l’occasion d’une Conférence nationale sur les implications dudit Accord et exige une réparation juste et adéquate aux victimes des barbaries du 12 juillet 2016».

A sa suite, Abdel Kader Maïga a précisé que leur association n’a incriminé qui que ce soit ou quoi ce soit. Il a souligné que leur objectif est de venir en aide au Mali, malade depuis 2012, à tel point qu’il est au bord de la partition. «La communauté internationale nous a imposé un accord ambigu, dont la mise en application est pratiquement impossible. Les gens sont libres de marcher à Kidal et même de lancer des roquettes sur les bases onusiennes sans être inquiétés, alors qu’à Gao, ils sont abattus comme des canards sauvages.

Je dirais deux poids deux mesures dans le même pays. Souvenez-vous encore que Serval avait fait cantonner l’armée malienne aux abords de Kidal pendant que les rebelles, narcotrafiquants et terroristes circulaient librement avec leurs armes à Kidal et alentours, comme bon leur semblait», a-t-il déclaré.

Il s’est dit convaincu que les sédentaires sont le plus grand soutien de l’Etat, comme cela a été démontré par le passé avec le mouvement Ganda Koy, depuis 1994. «Aujourd’hui, tout laisse croire qu’il faut prendre les armes pour se faire respecter. Et pourtant, Gao Lama Borey refuse d’en arriver à de tels extrêmes et demeure convaincue que seul un Mali uni et solidaire fera le bonheur de tous», a-t-il ajouté.

Auparavant, dans ses mots de bienvenue, le Président de l’association avait décliné les bases du credo de LA.BO, qui sont solidarité entre les sédentaires, justice sociale et le Mali Un et Indivisible.

Youssouf Diallo

 

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