IBK à Alger : Lucidité et fermeté sur les accords

Contrairement à la rumeur qui a traversé et alerté le pays, IBK ne s’est pas rendu à Alger pour une quelconque réunion secrète avec le MNLA. En effet plusieurs sources ont fait croire qu’IBK partait à Alger pour faire des concessions non écrites aux séparatistes de Kidal. Des faveurs qui leur accorderaient l’amnistie pour les uns, la hausse de leur taux dans les recrutements et intégrations à venir, etc.

Rien de tout cela. A Alger, le Président de la République a tenu à remercier le Président Bouteflika et le peuple frère d’Algérie pour leur accompagnement patient du processus des Négociations et pour leur bonne foi qui a conclu à un accord sinon parfait du moins juste et applicable. IBK a également remercié l’équipe de médiation, les pays et organisations, qui ont tout laissé pour se précipiter au chevet de notre pays. IBK est très lucide sur le nord du Mali. L’ancien Premier Ministre qu’il fut sait qu’il faut beaucoup d’impartialité et de lucidité pour ne répéter les erreurs du passé, qui ont favorisés les rebelles actuels sur les autres communautés. IBK sait que  cette lucidité sur les réalités du nord du Mali a été une arme fatale contre les marchands d’illusion, qui, aidés de quelques médias étrangers,  avaient voulu réécrire l’Histoire et tailler les régions de Gao, Tombouctou et Kidal à leur mesure.

Avant le voyage du Président IBK, la Médiation, lucide et ferme a tenu à faire le voyage de Kidal, pour réaffirmer le caractère irréversible du processus de médiation et du document qui en est issu. La lucidité de la Médiation est d’autant plus fondée qu’elle sait la réalité démographique et le poids réel des mouvements armés. Elle sait ce qui existent par la volonté de médias étrangers et ceux qui sont représentatifs des populations. La Médiation sait qu’il y a ceux qui n’existent que parce qu’ils s’adossent à de puissants réseaux terroristes connus de tous et ceux qui se sont armés parce que victimes et sans protection depuis longtemps. La Médiation et la Communauté Internationale savent que, ce que d’aucuns s’entêtent à présenter comme Kidal est loin d’être Kidal. Si l’on veut savoir l’avis de Kidal sur l’Accord ou sur autre chose il faudra le demander au Kidal d’avant le pogrom contre la communauté Songhay, et à celui d’avant que la communauté Imghad, majoritaire à Kidal ne soit chassée de la ville par la minorité Ifoghas armée et remise en selle par l’opération française SERVAL. Le Kidal actuel n’est  donc que l’ombre de Kidal un rassemblement exclusif de gens qui supportent le MNLA et les autres terroristes, parce que tous ceux qui pensent autrement ont été chassés, éliminés ou réduits en silence méthodiquement. La Médiation sait enfin les réalités historiques et l’impossibilité de régler la question autrement que par un accord juste, dont l’application sera aussi transparente que les populations veilleront.

Il reste à la CMA d’écouter le bon sens, d’honorer la Médiation et la Communauté Internationale, d’imiter le geste de la Plateforme en paraphant les Accords, qualifiés par l’ONU de « meilleurs possibles » dans le cas de notre pays. Toute autre attitude ne serait qu’une prolongation criminelle des souffrances des populations. Toute chose inacceptable au point de vue humain et morale et contre laquelle se dresseront les maliens et l’humanité toute entière.

Alou DEME

Commentaires via Facebook :