Après une visite de quelques heures à Koulikoro où il a pu constater, en personne, le travail effectué par la mission de formation de l’Union Européenne (EUTM) au Mali, Herman Van Rompuy a eu une séance de travail avec le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, à l’issue de la quelle, les deux personnalités se sont adressées à la presse. C’était mercredi dernier à la présidence de la République à Koulouba.
D’entrée de jeu, Herman Van Rompuy dira qu’il y a à peine un an, le Mali faisait face à des défis considérables. Et dans de multiples endroits, sa population était menacée et soumise à des exactions inacceptables. Mais, aujourd’hui, grâce à ses propres efforts et au soutien de la communauté internationale, en particulier française, africaine et européenne, la situation est toute autre.
« Je viens donc pour rendre hommage au travail accompli, pour encourager les initiatives afin de consolider la réconciliation et la stabilité dans le pays et, finalement, pour manifester clairement que le soutien de l’Union européenne s’inscrit dans la durée. », a t-il laissé entendre. Avant de préciser « Nous resterons à vos côtés au-delà de cette période transitionnelle de sortie de crise. Nous sommes avec vous en tant que partenaire durable, fiable et fraternel. ».
Devant la presse, Herman Van Rompuy est rentré dans les détails de l’entretien qu’il a eu avec IBK: « Ensemble avec le Président Ibrahim Boubacar Keïta, nous avons passé en revue les éléments essentiels de notre relation. Je lui ai annoncé que l’Union européenne se tient prête à renouveler le mandat de sa mission de formation militaire (EUTM) qui contribue à la reforme des forces armées entreprise par le Mali. ».
Selon lui, leurs échanges ont aussi porté sur des actions préparatoires qui permettraient à l’Union européenne d’étendre son appui à la formation des forces de la police et de la sécurité nationale.
Ces actions dit-il, sont complémentaires des déploiements internationaux pour la stabilisation du Mali qui ont bénéficié du soutien de l’Union européenne dès le début.
Et Herman Van Rompuy de signaler qu’avant sa rencontre avec le Président IBK, il s’est rendu à Koulikoro où, il a pu constater en personne, le travail effectué par la mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM).
Le président du Conseil Européen s’est dit convaincu que ces efforts seront accompagnés d’une politique de réconciliation et de reformes, ainsi que d’actions déterminées pour avancer dans le développement économique et social du Mali.
Sur ce point assure-t-il, « le Président Ibrahim Boubacar Keïta m’a informé des actions dans la lutte contre la corruption et il m’a expliqué ses idées sur la régionalisation et la gouvernance sécuritaire. Je l’ai l’encouragé à poursuivre ces efforts ainsi que le dialogue et la réconciliation nationale. ».
Par ailleurs, Herman Van Rompuy a expliqué que la conférence sur le Mali, tenue à Bruxelles en mai 2013, a mobilisé des engagements financiers considérables qui s’inscrivent dans un cadre global qui dépasse le domaine de sécurité. Car selon lui, il ne saurait y avoir de paix durable sans une assise économique et sociale solides.
C’est pourquoi, il s’est dit convaincu que la croissance économique et la création d’emplois, l’extension des instruments de protection sociale de l’Etat et des services publics sur l’ensemble du territoire, sont les éléments clés pour l’équilibre et la sécurité du Mali.
Aussi ajoute-t-il, avec le président IBK, ils ont convenu du besoin de considérer les questions de sécurité et de développement du Mali dans un cadre régional plus vaste qui est l’approche adoptée par l’Union européenne. Ce qui justifie d’ailleurs sa visite au Niger après le Mali.
Enfin, Herman Van Rompuy a signalé que lors de son entretien avec IBK, ils ont aussi discuté des préparations du 4ème Sommet Union européenne-Afrique qui se tiendra à Bruxelles le 2 et 3 avril prochain. Avant de se réjouir du fait que le Président malien ait accepté son invitation à participer à ce Sommet. Un sommet qui portera essentiellement sur la paix, la prospérité et les populations.
Georges Diarra