Si après la libération des régions du nord du Mali, le président Hollande en visite au Mali a rappelé la reconnaissance éternelle de la France à l’Afrique. Me Harouna Touré représentant de la plate forme des Mouvements et fronts patriotiques de résistance a fait amende honorable à la France, en soulignant que rien n’est de trop quand il s’agit de ce pays qui a dépêché ses combattants pour sauver le Mali d’une libanisation certaine.
La libération du dernier otage tricolore, Serge Slobodan Lazarevic dans le nord du Mali a donné lieu à beaucoup de supputations au point que certains ont haï le locataire de Koulouba. Mais la raison semble désormais l’emporter sur le cœur. Au cours de la conférence de presse organisée par la plateforme des mouvements opposés à la partition du Mali, leur président Me Harouna Touré avocat de son état a usé de son talent d’orateur pour convaincre les journalistes du bien fondé de cette libération : « s’il s’agit de choisir entre une vie et un prisonnier, je choisirai le premier surtout s’il s’agit d’un Français », a-t-il laissé entendre sans murmure. Pour lui, cette libération entre en droite ligne de la reconnaissance éternelle du Mali à ce pays qui est toujours en première ligne, quand la liberté des pays faibles est menacée.
Et, lui de faire comprendre à l’opinion publique que ces combattants français qui sont tombés en purifiant de leur sang la terre sacrée du Mali ne l’ont pas monnayé. Si, l’on tient compte de la Realpolitik, ce raisonnement de Me Touré est logique.
Quand le régime sanguinaire de Slobodan Milosevic en ex Yougoslavie a commencé à persécuter les Kosovars par ce qu’ils aspiraient à la liberté, la France a pris des résolutions fermes qui ont abouti à l’indépendance de cette entité suite aux accords de Rambouillet. Et pour punir le dictateur serbe, au sein de l’OTAN son aviation a contribué à chasser les troupes de ce dernier du Kossovo. En février 2008 au plus fort des combats entre l’armée nationale tchadienne et les rebelles soutenus par le Soudan, sur initiative de la France l’Union européenne a envoyé un corps expéditionnaire pour soulager les civiles. Pour sécuriser l’organisation des élections en RDC, elle a dépêché dans ce pays une force de réaction rapide, baptisée « ARTEMIS ».
Au delà de la libération du désormais ex otage français, les leaders des mouvements d’auto-défenses ont de commun accord affirmé que rien ne sera plus comme avant au nord surtout pour les questions de gouvernances. Pour Me Harouna Touré, désormais tout porte à croire que dans le septentrion malien, les gouverneurs ne seront plus nommés par Bamako, mais élus au suffrage universel direct, idem pour les présidents des assemblées régionales. Là également Me Touré a tenu à préciser : « nous veillerons à ce que des gens qui n’ont aucune représentativité ne viennent usurper aux populations leur pouvoir ». Il fait sans doute allusion à certains cadres du nord qui préfèrent oublier le nord et ses problèmes, en coulant des jours tranquilles à Bamako attendant sous l’ombre les aides au développement pour les engloutir dans leurs tubes digestifs. Enfin, Me de souligner que les reformes administratives en cours n’affecteront en rien l’intégrité territoriale du Mali.
Faut-il le noter à cette conférence de presse, il ya avait l’honorable Mohamed Ould Matali leader du MAA, proche de Bamako, Ahmed Sidy Mohamed également proche du MAA.
Badou S. Koba