Contrairement à l’Accord d’Alger de 2006, considéré comme un échec, celui dont les négociations sont en cours dans cette capitale, sous l’égide de la communauté internationale, va aboutir et est déjà apprécié par les signataires de la Plate-forme d’Alger du 14 juin 2014. Ce document est même considéré comme une avancée dans le cadre de la résolution de la crise malienne.
Cette information a été donnée par le porte parole de la Plate-forme, Me Harouna Toureh, président de la Coordination des Mouvements des forces patriotiques de résistance (CMFPR1).
Il avait à ses côtés les responsables des autres mouvements membres de la Plate-forme. Il s’agit du Groupe d’autodéfense touareg, Imghades et Alliés (GATIA), représenté par Fahad Al Mahamoud, de la branche républicaine du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), représenté par son Président, le Pr Ahmed Sidi Mohamed, du Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (MPSA), représenté par son Secrétaire politique, Ahmed Ag Hamma dit El Hansari et, enfin, Hammoudi Sidi Mohamed Alkaïdi, de la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA).
D’emblée, le célèbre avocat a fait savoir que le processus des négociations avait atteint son paroxysme avec la remise aux parties, par la médiation, d’un projet d’accord. «Nous ne sommes pas engagés dans ce processus contre notre pays. Il n’est pas question pour nous d’adhérer à un processus qui compromette la paix et la stabilité du Mali. Nous ne voulons ni autonomie, ni fédéralisme», a-t-il déclaré.
Avant de soutenir qu’ils étaient globalement satisfaits du projet d’accord proposé par la médiation algérienne, sous l’égide de la communauté internationale. Car, a-t-il expliqué, dans ce document, leurs contributions ont été largement prises en compte. Ce qui constitue, selon lui, un motif de satisfaction.
Il a été aussitôt soutenu par le Président du Mouvement arabe de l’Azawad, qui a estimé que l’essentiel était de retrouver la paix. «Je pense qu’il n’y a personne dans cette salle qui ne veut pas la paix. Mêmes nos frères de la Coordination la veulent aussi. Car on ne peut rien faire sans la paix», a-t-il dit.
Dans la même veine, Moulaye Ahmed Haïdara du Mouvement arabe de l’Azawad a soutenu qu’il est vrai que le nord du Mali a connu beaucoup de troubles. Mais, à ses yeux, la solution à ces problèmes doit être trouvée dans le cadre d’un Mali uni et fort.
Pour le représentant du GATIA, un mouvement né à la suite d’un ultimatum lancé par le Mnla, qui voulait contraindre l’ensemble des populations du Nord à adhérer à son projet chimérique séparatiste, ce n’est pas en prenant les armes que l’on trouvera la solution.
«Pour nous, la solution se trouve dans les urnes. Nous ne sommes pas en belligérance avec l’Etat du Mali. Nous ne sommes pas non plus des FAMA bis. Nous ne connaissons que nos territoires. Quand le Mnla nous a demandé de partir de chez nous, nous n’avions pas d’autre choix que de nous défendre. C’est ce que nous avons fait, avec la plus belle des manières», a-t-il expliqué.
Reprenant la parole et s’expliquant sur la réconciliation, Me Toureh a insisté, elle ne doit pas se faire dans l’impunité. C’est dire que ceux qui ont commis des crimes devront répondre de leurs actes barbares devant la justice, nationale ou internationale.
Ce qui va permettre à coup sûr de diminuer les frustrations au sein des populations. L’homme de droit a également fait savoir qu’ils avaient tout fait pour que nos frères égarés puissent renoncer à leurs revendications. Mais en vain. «Nous les avons démarchés depuis Ouagadougou et fait des pressions importantes pour leur faire comprendre que ce qu’ils voulaient n’était pas possible», a-t-il regretté, avant de relever dans le projet d’accord des points qui fâchent.
Il s’agit tout d’abord de la mise en œuvre des institutions et de la gouvernance locale. Me Touréh a proposé l’élection du chef de l’Exécutif régional au suffrage universel direct. Ce qui permettra de donner plus de légitimité à sa gouvernance, car, selon lui, les populations pourront librement choisir leur représentant.
Autre point qui fâche, la question sécuritaire, notamment le retour des déserteurs de l’armée malienne. Le Président de la CMFPR1 a demandé à la médiation d’étudier cette question au cas par cas.
«Il y a des gens qui ont quitté l’armée au premier coup de sifflet parce qu’ils craignaient pour leur sécurité. Il y en a d’autres, au contraire, qui sont partis avec armes et munitions et sont revenus combattre cette armée. Ces gens-là ne doivent pas intégrer de nouveau les FAMA», a-t-il relevé.
S’agissant du redéploiement de l’armée au Nord, et contrairement à ce qui se trouve dans le projet, la Plate-forme a souhaité que ce soit tout de suite après la signature de l’Accord de paix, avec une armée bien formée et républicaine. C’est dire que les débats sont loin d’être clos. Rendez-vous donc le 15 janvier à Alger pour la suite.
Youssouf Diallo
Ces gens la se contredisent. Savent il reellement de quoi ils parlent? Ils disent qu’ils sont globalement satisfaits du contenu, que leurs propositions ont ete prises en compte a 90%; et apres ils emettent des reservent sur les plus gros points (l’election de l’executif, les questions de reintegration dans l’armee, le redeploiement de l’Armee) meme du document. Ca c’est quelle facon de parler? Ces 3 points sur lesquels ils emettent des reserves sont en realite les plus gros points, donc ne peuvent pas etre negligeables. De toutes les facons, ce genre de language n’est point etonnant de la part de chercheurs de postes.
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