Habaye Ag Med, membre du CJA : «Si nous ne sommes pas écoutés et inclus, les choses risquent de mal tourner»

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Le Congrès pour la justice dans l’Azawad (Cja) rejette la nomination des autorités intérimaires dans le Nord et dénonce la non-inclusivité du processus de mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée par le président du Cja, Azarock Ag Inaborchad. Il était accompagné d’Habaye Ag Med, de l’honorable Alassane Bah et d’autres membres du Cja. C’était le samedi 18 février à l’hôtel Azalaï Salam.

Dans son propos liminaire, le président du Cja, Azarock Ag Inaborchad, a exprimé le rejet intégral et sans appel de l’exclusion qui est mise en avant dans la mise en œuvre du processus de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Selon lui, depuis 4 mois, le Cja s’est démarqué de certains amalgames pour se positionner avec d’autres mouvements en tant que acteur dans la mise en œuvre de l’accord.

Le conférencier Azarock Ag Inaborchad dira que depuis un certain temps, il y a un espoir qui a été suscité après les réactions contre la mise en place des autorités intérimaires. «Tous les espoirs d’inclusivité, de considération des autres des régions de Tombouctou, de Gao et de Taoudéni ont été complètement émoussés. Nous maintiendrons le cap de non exclusion tant et aussi longtemps que l’exclusion sera la règle de gestion de ce processus de paix. Nous n’allons mener aucune action hostile à la paix, mais nous mènerons toutes les actions qui vont conduire à la prise en considération de notre dignité», a-t-il déclaré.

Habaye Ag Med, membre du Cja, a rappelé qu’ils ont tous participé à la négociation pour l’aboutissement de l’accord issu du processus d’Alger. À l’en croire, au moment de sa mise en œuvre, une bonne partie d’entre eux se sont retrouvés éjectés. «Nous parlons au nom des populations qui ont été méprisées aujourd’hui dans le cadre de cet accord. Nous disons à la médiation internationale, aux parties signataires que l’accord ne leur donne pas un blanc seing pour mépriser les populations. Ce n’est pas quelqu’un de Kidal, de Bamako ou de Kayes, qui doit désigner les personnes pour les autorités intérimaires, mais c’est à la population locale de le faire. Cela ne s’est pas fait dans la région de Tombouctou, de Gao et Ménaka. Ce qui nous a amenés à dire non à la mal gouvernance, à l’injustice, à la spoliation dans le cadre d’un processus qui est fondé sur l’inclusivité», a martelé Habaye Ag Med.

À partir de ce moment et pour faire entendre les droits des populations, dira-t-il, ils se sont constitués en un mouvement qui s’appelle Congrès pour la justice dans l’Azawad. Ce mouvement, soutient-il, n’est pas né de la dernière pluie. Habaye Ag Med notera que son mouvement constitue 40% de l’ancien Mnla dans la région de Tombouctou et 30% de l’ancien Hcua à Taoudéni.

«On n’est pas une génération spontanée, ni sur le plan politique, ni sur le plan militaire, ni sur le plan sociologique, ni sur le plan territorial, dans la région de Tombouctou, dans l’Azawad et au Mali en général. Nous ne sommes pas le seul groupe à avoir été marginalisé. Que les parties signataires, la médiation internationale, la communauté internationale ne nous amènent pas aujourd’hui à aller dans le sens négatif», a-t-il averti.

Et Habaye Ag Med de poursuivre : «si on continue aujourd’hui à procéder ainsi, il va de soi que les gens ne resteront pas les bras croisés. Si on n’est pas écouté, si on n’est pas inclus, les choses risquent de mal tourner. Il ne faut pas qu’on nous pousse au pied du mur. Il ne faut pas qu’on pousse 80% des forces de la Cma et 90% de la population du Nord au pied du mur afin qu’elles réagissent négativement. Nous disons de façon très claire que l’Etat a des responsabilités qui dépassent sa qualité de simple partie signataire de l’accord. Il doit assumer pleinement ses responsabilités. Depuis 4 mois, nous faisons des propositions, mais malheureusement, nous constatons que les choses ne font que s’aggraver dans le sens négatif».

 Diango COULIBALY

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1 commentaire

  1. Ces mouvements qui foisonnent comme le margouba dans le désert marocain sont des pilules dures à avaler . Ils sont inscrits dans quel régistre , y auraient-il des actes qui les légitiment et qui assure le service de délivrance ? Pourquoi les reconnait-on ? A ce que je sache n’est pas les autorités maliennes .
    Dès lors nous serons tenter de dire qu’on dore la pilule au gouvernement malien.
    Et nous ne devons aucunement y prêter le flanc ou faire l’oeil doux .
    Ces égarés prétendus djihadistes ou rebelles n’excellent que dans le trafic
    de la drogue et des armes . Tous sont pareils sans distinction aucune .
    C’est des esprits rusés pleins d’astuce . Ils muent au gré des circonstances comme une soie chatoyante . De nature c’est des gens ombrageux des géants aux pieds d’argile qui ne font le brave , le grand bruit que lorsqu’ils sont sous protection . Tant que nos dirigeants font montre de patience , de tempérance nos n’aurons en cesse de vivre ces scènes de courtisans d’un autre temps .
    Plus on est compréhensif avec eux plus ils font de la surenchère et se considèrent comme supérieurs . Seul le langage de la force peut assagir ces
    hordes de mafiosis .
    La MInusma , la force Barkhane ne sont pas là pour se battre contre le rebelles contrairement à ce qu’on en croît mais plutôt , contre les invasions extérieures . La gestions de la rébellion incombe seul et seulement au gouvernement du Mali , les autres viennent en appoint .
    Loin de cette philosophie notre déception sera toujours grande .

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