Après les attaques de l’aviation française, des Djihadistes se sont repliés des zones occupés et attaquent désormais un peu plus au sud du Mali. Du coup, la peur change de camp.
La guerre pour la libération du Nord du Mali a commencé le jeudi 10 janvier par les forces spéciales françaises qui, à l’aide de rafales, d’hélicoptères Gazelle et de Mirages, ont atteint leurs cibles. Sonnant du coup la libération des régions occupées depuis bientôt 12 mois.
Ce sont les Djihadistes coalisés qui avaient commencé les hostilités en attaquant les positions de l’armée sur la ligne de démarcation, à Konna, une petite bourgade située à 70 km au nord de Sévaré. Après la déroute de l’armée, le président de la République a vite fait de demander l’intervention des forces françaises. Ce qui fut accepté par le président François Hollande qui n’a pas tardé à stopper l’avancée des islamistes qui menaçaient de s’emparer de Sévaré et même Bamako était dans leur agenda. Après des bombardements intensifs sur certaines bases arrières, les dépôts de carburant et de munitions des Djihadistes, des villes comme Gao, Douentza ou encore Tombouctou ont vu leurs occupants prendre la poudre d’escampette. Un léger vent de liberté souffle désormais à Gao où des jeunes ont fumé des clopes en pleine rue narguant les quelques moudjahidines qui tournent encore dans la ville.
Pour montrer leur volonté de descendre au Sud du Mali, les moudjahidines attaquent le gros village très rizicole de Djabali, situé à 160 km au nord ouest de Ségou. Le village tombe dans leurs mains mais l’aviation française a procédé avant-hier à des bombardements aux alentours de l’agglomération. Paniqués, leur seule issue est de se fondre dans la population locale. A l’heure où nous mettons sous presse, ils sont encore à Djabali. Selon le Ministère de la Défense du Mali, ce sont des Djihadistes traqués au Nord qui se sont retrouvés au Sud. L’armée affirme avoir encerclé cette zone.
La peur change de camp
La peur change de camp doublement. D’abord parce que les populations du Sud du Mali ont de plus en plus peur depuis que les groupes islamistes ont nourri l’ambition de prendre Bamako. Depuis qu’ils ont montré leur volonté de déplacer les combats à quelques encablures de Ségou. Ensuite, parce que, les Djihadistes qui terrorisaient les populations du Nord, tremblent aujourd’hui sous les bombes françaises. Ils ne savent plus où donner de la tête. Conséquence : les habitués au Nord jubilent pour le léger vent de liberté ; les autres au Sud sont plus que jamais inquiets. Même si l’intervention française a mis du boom au cœur des Maliens.
L’armée malienne qui tente de reprendre la main en ratissant les alentours de la région de Mopti après les bombardements de François Hollande, est plus que jamais, déterminée à redorer son blason après avoir multiplié les déroutes. C’est justement ce que les Maliens attendent. Eux qui sont nostalgiques de la grande armée malienne qui faisait la fierté de toute l’Afrique.
5 000 soldats étrangers attendus au Mali
Au moment où François Hollande débarrasse le Mali des groupes terroristes, 3 800 militaires africains sont attendus au Mali. Plus de 1 200 hommes de nos ‘’ancêtres’’ les Gaulois ont décidé de voler à notre secours. Ce qui fait un total d’environ 5 000 soldats. Face à la défaillance sécuritaire au Mali qui crève l’œil de tous les esprits avertis, la France a déjà déployé 750 soldats au bord du Djoliba. 450 soldats français sont encore attendus. Avant-hier, des blindés français stationnés en Côte d’Ivoire ont traversé la frontière malienne. Désormais, la France n’exclue pas d’intervenir au sol. En tout cas, selon une source proche du Quai d’Orsay.
Avant de passer la main aux forces africaines commandées par le Nigéria qui fournit d’ailleurs, le plus grand contingent avec 900 soldats, la France va d’abord s’assurer que les descendants des Tirailleurs sénégalais peuvent s’en sortir dans une guerre contre des Djihadistes surentraînés et bien armés.
A mesure que le temps passe, les données peuvent changer selon la réalité du terrain. En effet, le nombre de soldats africains et français qui devaient participer à l’expédition punitive des fous de Dieu dépasse largement les prévisions de la Cedeao et du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Toute chose qui explique la complexité et l’urgence d’en finir avec un conflit qui risque fort d’embrasser le Sahel, le Maghreb et l’Europe.
En définitive, en s’engageant sur le front malien, François Hollande aura payé la dette que la France devait au Mali en contribuant à la libération de ce pays du Nazisme.
Alhassane H.Maïga