La guerre de communiqués entre Paris et Bamako profite aux djihadistes

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Des soldats français de la force Barkhane dans le nord du Mali. (Image d'illustration) © RFI/David Baché

Le Mali pointe la responsabilité de la force « Barkhane » dans la mort supposée de plusieurs de ses soldats retenus en otage dans le nord du pays. La France dément.

L’affaire empoisonne les relations franco-maliennes depuis plus de deux semaines. Dans la nuit du 23 au 24 octobre, un raid mené par les soldats de l’opération « Barkhane » et les commandos de la force « Sabre », les unités spéciales françaises au Sahel, a visé un camp d’entraînement djihadiste près d’Abeibara, dans le nord du Mali. Lors de son point de presse hebdomadaire du 27 octobre, à Paris, l’état-major a annoncé avoir neutralisé quinze membres d’un « groupe armé terroriste » lié à Ansar Eddine.

Cette annonce a déclenché une guerre de communication, dont le djihadiste Iyad Ag-Ghali, l’émir du Jamaat Nosrat al-islam wal Mouslimin (JNIM), qui veut fédérer plusieurs mouvements armés de la région, apparaît pour l’heure comme le vainqueur.

Accusant la France de bavure, Iyad Ag-Ghali, lui-même une cible prioritaire pour Paris, a assuré, dans un communiqué paru le 28 octobre, que « les bombardements [avaient] tué les onze soldats maliens qui étaient captifs près d’Abeibara ainsi que trois moudjahidine ». Puis, dans un deuxième communiqué en français, le djihadiste s’est vanté d’être « prêt à fournir les corps ».

Trois jours plus tard a suivi un communiqué du ministre de la défense malien, évoquant « une opération antiterroriste de la force “Barkhane” au cours de laquelle des militaires maliens, détenus par des terroristes, ont trouvé la mort ».

La déclaration a provoqué un échange diplomatique très vif entre la partie française et le ministère malien. Puis, un communiqué de l’état-major français, mardi 7 novembre, à l’issue d’une rencontre entre le général commandant « Barkhane » et son homologue des forces maliennes : le travail préparatoire de renseignement « n’a à aucun moment permis de détecter la présence sur ce site de militaires maliens, capturés ou enrôlés par le groupe terroriste », disait ce texte.

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