Guerre au nord : La phase de stabilisation

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Des Maliens saluent un convoi de l'armée française en direction du nord du pays, le 15 janvier 2013. AFP PHOTO /ERIC FEFERBERG
Des Maliens saluent un convoi de l’armée française en direction du nord du pays, le 15 janvier 2013.
AFP PHOTO /ERIC FEFERBERG

La phase de sécurisation des villes du nord libérées se poursuit. Après une progression rapide en direction du nord lors des premières semaines de l’opération militaire lancée le 11 janvier, les forces françaises et africaines sont « dans une phase de sécurisation, a explique hier le colonel Thierry Burkhard, lors du point de presse hebdomadaire de la Défense. Dans la région de Tessalit, l’un des derniers bastions des groupes islamistes armés, dont les forces françaises ont pris le contrôle le 8 février, des unités patrouillent pour sécuriser la zone et recueillir du renseignement. « On a décelé certains objectifs » des jihadistes, « dont un certain nombre ont été traités lors des opérations aériennes », a précisé le porte-parole de l’état-major français. « Les forces maliennes et africaines sont en première ligne », « on appuie les unités maliennes qui sont chargées du contrôle du terrain », a-t-il souligné.

Les avions français ont procédé à environ 200 sorties au cours de la semaine écoulée, dont une cinquantaine pour des frappes aériennes, et une quinzaine d’objectifs des groupes islamistes ont été détruits, comme des points logistiques, des centres d’entraînement ou des pick-up armés, a affirmé le colonel Burkhard.

Les forces africaines comptent actuellement environ 4.300 hommes sur le terrain, dont quelque 1.800 Tchadiens, a-t-il relevé, en soulignant la montée en puissance des troupes de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali).

Au même moment la menace jihadiste reste très présente dans le nord, notamment dans la région de Gao. Mercredi, trois jours après les combats de rue en centre-ville, l’armée française a désamorcé un énorme engin artisanal contenant 600 kilos d’explosifs, trouvé dans la cour d’une maison vide (réf L’Essor d’hier).

Pendant l’occupation de la ville en 2012 par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des trois groupes islamistes qui ont mis sous leur coupe tout le nord du Mali pendant plus de neuf mois, cette maison a été habitée plusieurs semaines par « Abdul Hakim », le chef de la police islamique de Gao qui a commis de nombreuses exactions dans la cité des Askia.

Selon des sources militaires, cette maison était appelée « l’usine » par les islamistes qui y fabriquaient et y stockaient munitions et explosifs, ce qu’ont confirmé les habitants du quartier. A l’intérieur, les soldats français ont également découvert des obus et des munitions. Et dans une maison proche, d’autres importantes quantités d’explosifs ont également été trouvées, selon des militaires français.

« En mon for intérieur, je pense que la situation est stabilisée » à Gao, a déclaré mercredi le colonel de gendarmerie de la ville, Saliou Maïga. Mais il a laissé entendre que des opérations se préparaient autour de Gao, dans des villages dont certains habitants seraient des islamistes ou des sympathisants. Comme par exemple à Kadji, un village situé à environ 10 km au sud de Gao, où une île sur le fleuve Niger habitée par les membres d’une secte musulmane radicale servirait de refuge à des jihadistes du Mujao ayant fui Gao et d’où ils peuvent mener des actions violentes dans la région, selon des habitants de Kadji.

« Nous sommes en train de nous organiser pour faire un nettoyage, rendre le périmètre de sécurité plus grand » autour de la ville, a indiqué le colonel Maïga.

Dans le même temps, Romano Prodi, l’envoyé spécial de l’ONU dans le Sahel, accompagné de Saïd Djinnit, représentant de l’Onu en Afrique de l’Ouest, a entamé mercredi à Dakar une tournée régionale qui devait le mener jeudi en Mauritanie et au Burkina Faso et vendredi au Niger.

Par ailleurs, à en croire un document daté de mars 2012 et découvert à Tombouctou par le quotidien britannique « Daily Telegraph », le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait prévu de prendre « le commandement » du combat islamiste au Mali. Ce document, dactylographié en arabe et daté du 18 mars 2012, a été découvert dans les décombres d’un immeuble de Tombouctou utilisé par Aqmi comme centre d’entraînement, et se présente comme le compte-rendu d’une réunion du 33è conseil d’Aqmi, selon le journal britannique.

Le texte révèle que le dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel également connu sous le nom d’Abou Moussab Abdel Wadoud, avait discuté avec cinq autres commandants d’Aqmi « de la nécessité d’établir un plan pour commander et contrôler le jihad » dans le nord.

Le document a été rédigé alors que le groupe Ansar al-Dine et la rébellion du MNLA s’apprêtaient à prendre le contrôle des trois principales villes du nord, Gao, Kidal et Tombouctou.

La rébellion du MNLA avait lancé l’offensive dans le Nord du pays en janvier 2012, avant d’en être ensuite totalement évincée par Ansar Al-Dine. « Conformément au plan prévu dans le document, Aqmi les a ensuite écartés et a pris de facto le contrôle de 777.000 km carrés au Mali », écrit le Daily Telegraph.

Selon le quotidien, cette « technique de récupération politique » qui consiste à laisser agir sur le terrain d’autres groupes islamistes avant de s’imposer sur les territoires conquis est classique du fonctionnement d’Al-Qaïda, qui a notamment pratiqué cette méthode en Afghanistan avec les talibans dans les années 90.

Synthèse de B. M. SISSOKO

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2 COMMENTAIRES

  1. hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. les negres parlent maint-nant hhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. soldats fuyards…….

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