Comment un pays sous embargo sur les armes depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 peut gagner une guerre dans une confrontation strictement militaire? Surtout, lorsque l’ennemi d’en face est soutenu par une puissance économique et militaire. Difficile, pour ne pas dire impossible. Que doit alors faire le Mali alors pour s’accorder un minimum de chance de l’emporter ?
Il lui faut changer de fusil d’épaule en passant d’une guerre classique à une guerre de renseignement, menée non pas par des militaires, mais des agents de sécurité de la Police, de la Gendarmerie et de la Garde Nationale, très bien formés. Telle est la conviction d’un agent de sécurité que nous avons rencontré pour mieux comprendre les enjeux d’une guerre asymétrique opposant notre pays à l’ancienne puissance coloniale, via leurs hommes de mains, dans le seul but de s’accaparer de nos ressources minières et hydriques.
Selon notre interlocuteur, le Mali est engagé dans une guerre de procuration menée par le MNLA et ses complices d’AQMI, d’Ançar Dine, du MUJAO et du MAA, branche séparatiste pour servir les intérêts industriels et économiques français. Ces hommes enturbannés sont coachés par des agents des services secrets français. Pour preuve, le responsable du MAA versus MNLA est propriétaire d’une entreprise de sécurité. Comme déjà rapporter par le quotidien national « L’ESSOR » dans une de ses livraisons. C’est au détour de toute cette situation, que notre interlocuteur préconise le déploiement des forces de sécurité pour non seulement anticiper sur les actions des ennemis, mais aussi apporter la réaction proportionnelle à la menace. Dans ce cas de figure, il faut mettre en place un service de renseignement très efficace.
‘’Serval’’ avant, ‘’Barkhane’’ aujourd’hui et leurs alliés du MNLA, d’HCUA et du MAA et les forces onusiennes de la MINUSMA ont tellement compris l’amateurisme de nos autorités qu’elles usent de tous les moyens pour bouter les touaregs fidèles au général Gamou hors de la région de Kidal. Car, ces éléments, qui sont issus du milieu n’éprouvent aucune difficulté à se fondre dans la population locale pour collecter des informations utiles sur toutes les entreprises subversives des ennemis. Ces potentiels agents de renseignement pour les Forces Armées Maliennes (FAMa) sont perçus par le MNLA et ses complices comme des empêcheurs de tourner en rond. C’est pourquoi, au delà des rebelles, ces frères touaregs fidèles à la République, sont chassés manu militari par les forces se disant amies du Mali comme ‘’Barkhane’’. Parce que mélangés à la population, ils n’éprouvent aucune difficulté à mettre à nu les complicités entre les français et les rebelles.
C’est pourquoi, notre interlocuteur dira que la formation militaire dispensée à Koulikoro par les militaires européens, n’est qu’une farce. C’est une façon intelligente de nous détourner des vrais enjeux de la guerre, à savoir le renseignement. D’ailleurs, même si l’on forme des militaires, comment faire pour les équiper en matériels de guerre étant donné que le pays est sous embargo depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. Nos forces sont très diminuées par des pertes énormes de matériel de guerre, suite à l’occupation des trois régions du nord (Kidal, Gao et Tombouctou) et une partie de la région de Mopti. Elles ont perdu le 2/3 des équipements militaires, reçus des Etats-Unis lors des différentes formations effectuées à Gao et d’autres villes garnisons du septentrion.
A en croire notre interlocuteur, la base de Tessalit était l’une des plus équipées du nord. Mais, les français qui n’ont jamais pardonné au Mali leur évacuation du camp de Tessalit en 1963, ont tous mis en œuvre pour récupérer cette base. « Aujourd’hui, qu’ils se sont loyalement installés, qu’est-ce que le Mali peut faire pour les déloger ? », se demande-t-il. C’est pour cette raison, dit-il, qu’ils manœuvreraient dans l’ombre pour obtenir au nom du MNLA, l’autonomie afin de rétablir leur base militaire à Tessalit et contrôler du coup tout le Sahara. L’Algérie aussi, qui a compris le manège aurait mis en scelle Iyad Ag Ghali, qui est leur homme de main. D’où l’appel du nouvel amenokal, Mohamed Ag Intalla, à lever l’épée de la poursuite judiciaire contre Iyad et de la menace de gel de ses avoirs si le Mali veut avoir une chance d’aller vers la paix.
En conclusion, notre informateur suggère aux autorités qu’en lieu et place de la formation des militaires, qu’elles forment beaucoup de policiers, de gendarmes et de gardes afin de les déployer sur le terrain. ” Une guerre des renseignements.
Mohamad A. Diakité
Ibk Traitre lache
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