Guerre au Mali : L’impartialité de l’ONU à rudes épreuves

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Dégradation de la situation sécuritaire à Kidal
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté jeudi à l’unanimité une résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali.

Hier 20 mai 2015 aux environs de 02h30, un homme armé a tenté de mette le feu à un véhicule de la Minusma garé devant la résidence de plusieurs de personnels militaires de la Mission dans le quartier du Faso Kanu à Bamako. Avant de prendre la fuite, l’attaquant a tiré sur le gardien qui a été blessé, sur la maison, ainsi que sur les voitures de la Minusma garées et toutes clairement identifiées « UN », causant des dommages matériels.

Alertée, la police malienne s’est déployée sur les lieux avec la sécurité de la Minusma pour mener les investigations initiales. Une équipe de UNMAS, le service anti-mine de la Minusma, a été chargée de neutraliser deux grenades non explosées retrouvées sur place. Le gardien a été transporté à un hôpital pour recevoir les soins nécessaires.

Et pendant que ce gardien recevait ses soins dans un hôpital à Bamako, au même moment, des centaines de manifestants prenaient en otage le camp de la Minusma à Kidal. Des centaines de manifestants ont marché dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas. La marche a pris fin devant le camp de la Minusma où les marcheurs ont dénoncé la partialité de l’ONU au Mali caractérisée, selon eux, par son refus de laisser la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) s’emparer de la ville de Ménaka.

Pour rappel, les rebelles de la CMA ont été chassés de cette ville le 27 avril dernier par les groupes de la Plateforme et depuis, ils tentent de la reconquérir par tous les moyens. Face à cet échec, les rebelles ont donc trouvé un bouc émissaire : la Minusma. Mais ce n’est pas le seul grief contre la Minusma à Kidal. Les femmes et les jeunes de l’Adrar des Ifoghas accusent la Minusma de n’avoir rien posé comme acte de développement dans la ville depuis son arrivée : aucun projet jusque là. Pour toutes ces raisons, les populations de Kidal réclament le départ de la Minusma de leur ville.

Voilà une situation qui met la Minusma dans une mauvaise posture où elle est à la fois accusée par toutes les parties. Elle est accusée par les autres Maliens pour sa complaisance avec les rebelles comme on a pu le constater de par le passé et même à Ménaka où elle demande à la Plateforme de quitter la ville. Et comme si cela ne suffisait, les rebelles aussi réclament son départ de Kidal.

On n’oubliera pas la passe d’arme entre Hervé Ladsous et le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita le 15 mai lors de la signature de l’Accord de la paix et la Réconciliation nationale.

Yattara Ibrahim

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