Stratégie militaire, rapport de force sur le terrain ou simplement des soucis de préservation de la vie des populations ? Il y a certainement une explication à la prise de Diabali, hier 14 janvier par des combattant islamistes, après de violents combats face à l’armée malienne, hier matin. Ce qui est clair, les alliés islamistes d’Ansar Dine, du Mujao, d’Aqmi et de Boko Haram n’ont pas dit leur dernier mot. Du côté de la France qui ne sera pas seule dans le combat contre les terroristes, des puissances européennes et des Etats-Unis participeront à l’éradication de l’extrémisme religieux dans le sahel, tandis que les forces africaines de la Misma se mettent en place à Bamako.
Les Islamistes chassés de leurs bases dans les principales villes de Gao, de Douentza, de Kidal, Tombouctou, de Nampala, de Tessalit et de Léré au nord du pays, par les frappes aériennes, ont manifesté par la prise de Diabali, un sursaut, mais est-ce celui d’une organisation au crépuscule de son règne dans le sahel ? Rien n’est moins sûr si rapidement, même si la France a mis le paquet pour mettre à mal la puissante nébuleuse pour laquelle les évènements qui se déroulent actuellement marquent un tournant historique, à cause des pertes enregistrées dans ses rang à Konna, les bombardements de Gao où les populations victimes ont vu leurs puissants occupants prendre la clé des champs pour se mettre à l’abri ou même tenter de se fondre au sein de la population.
Au-delà de Diabali, la frayeur a vite gagné les villages colons avoisinants, puis Niono à 75 km et Markala à quelque 150 km du théâtre des hostilités. Des habitants contactés nous ont déclaré entendre les bruits des armes, et ont vu les blessés transportés aux hôpitaux de Markala et de Ségou. « Partout les boutiques ont fermé et tout le monde s’est terré chez lui », selon un habitant de Niono contacté
Les attaques islamistes de Diabali seraient conduites par le commandant des opérations du Mujao, Oumar Ould Hamaha, appelé le barbu rouge. Celui-là même qui a conduit les combattants à l’occupation de Douentza, le 1er septembre dernier en en chassant les groupes de défense civils qui s’y préparaient pour aller à la conquête des régions occupées.
Les islamistes qui ont quitté les grandes villes du nord seraient arrivés à Diabali en très grand nombre et lourdement armés, selon un habitant de Diabali qui affirme avoir entendu le bruit des avions. « Il y avait des tirs, mais il n’ya pas eu de bombardement à Diabali », selon un autre habitant de Diabali. La ville reste entre les mains des groupes armés Jihadistes, qui sont descendus dans la ville, pour se fondre dans la foule, rendant difficile toute intervention aérienne contre eux. L’alerte a été sonnée dans les camps militaires de Ségou, Bafo et Markala au sud. La nébuleuse tiendra-t-elle encore longtemps ce secteur au cœur de la zone de production de l’office du Niger ?
Elle ménace de frapper au coeur de la France au Mali, en Afrique et en Europe.
B. Daou
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