Guéguerre fratricide au sein de la CPA : La “main invisible” des autorités à l’origine des tensions

Le mouvement fondé en 2014 par l’ex-député de Bourem, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (dissident du MNLA) la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA) est, depuis quelque temps, au bord de l’implosion. C’est le moins que l’on puisse dire.

Pour rappel, ce mouvement est l’un des membres fondateurs de la plateforme du 14 juin 2014 en compagnie de la CMFPR et le MAA-dissident.

Cependant, depuis le second round des pourparlers inter-Maliens d’Alger en septembre 2014, son leader Ibrahim Ag Mohamed Assaleh a décidé, contre toute attente, de signer un protocole d’accord élaboré par les séparatistes demandant le fédéralisme. Ce, contre l’avis de l’écrasante majorité de ses militants qui l’ont ainsi exclu. A la faveur de la signature de l’accord par la CMA, de nouvelles scissions sont apparues dans les rangs de ce mouvement. En effet, son secrétaire général, Mohamed Ousmane Ag Mohamed a décidé d’exclure définitivement le leader Ibrahim Ag Mohamed Assaleh. Ce, à la faveur d’une réunion tenue à Lerneb, localité malienne frontalière avec la Mauritanie, le 28 juin dernier.

Dans un communiqué rendu public hier, l’ex-député de Bourem a rejeté cette exclusion estimant être toujours le président de la CPA et qualifiant de ” pure invention ” la tenue de cette réunion. Il convient de signaler que dans cette affaire, beaucoup voient la main invisible des autorités maliennes. Celles-ci, dans leur souci de faire adhérer toutes les parties à la cérémonie du 15 mai, ont procédé à des débauchages au sein de la CMA. Ainsi, certains militants de la CPA à leur tête Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, avaient été invités pour apposer leur signature au bas du document.

D’aucuns disent que ce sont les autorités qui leur ont assuré tous les frais liés à leur participation à cette cérémonie pour briser la cohésion au sein des séparatistes. Pour conforter cette thèse, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune circule dans des véhicules de l’Etat et il est entièrement pris en charge, même dans le cadre des réunions du comité de suivi, par les autorités.

Pourtant, la représentativité de cet individu pose problème, car autant la CMA ne veut pas de lui, autant la plateforme tente de limiter ses mouvements à trois : GATIA, CMFPR II et MAA-loyaliste. Cette situation doit être réglée au plus vite avant qu’elle dégénère et entraine des conséquences fâcheuses.

Massiré Diop

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