Des groupes armés haussent le ton : « Sans inclusivité, l’Accord ne sera pas appliqué »

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Le Mouvement pour le Salut de l’Azawad(MSA), la Coalition des Peuples de l’Azawad (CPA), la Coordination des mouvements, forces patriotiques de résistance (CMFPR2) et le Congrès pour la Justice dans l’Azawad (CJA), des groupes armés qui se réclament de la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA), persistent et signent : Sans inclusivité, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger ne sera pas appliqué. Ces groupes armés craignent leur exclusion dans le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) comme ce fut le cas, selon eux, lors du choix des membres dans la mise en œuvre des autorités intérimaires qui d’ailleurs continuent à se heurter à des obstacles dans les régions où elles doivent être installées.

L’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger est encore confronté à des problèmes dans sa mise en œuvre. La mise en place des autorités intérimaires et le Mécanisme Opérationnel Correctionnel(MOC) divisent les groupes armés au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA). Les leaders des groupes armés, Hama AG Mahmoud, Secrétaire Général du CJA, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, Secrétaire Général du CPA, Ahmed Mohamed Ag, Secrétaire Général du MSA et le Professeur Younoussa Touré, Secrétaire Général CMFPR2 ne décolèrent toujours pas. Ils ont dénoncé, lors d’une conférence de presse hier mercredi 10 novembre à Bamako,  ce qu’ils appellent : « leur exclusion dans l’application de l’accord de paix ». « L’un des aspects qui fait trembler la paix c’est le décret des autorités intérimaires. En désignant des personnes sans consultation, nous sommes passés à côté de la catastrophe. Les membres ont été choisis en ignorant la majorité du Nord », a indiqué Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, le Secrétaire Général de la CPA. Selon lui, le décret portant nomination des membres des autorités intérimaires pose des problèmes. «  C’est deux entités qui ont été créées : un gouvernement qui décide à Bamako et une autre entité qui décide, au nom de tout le nord, à Kidal. Nous ne l’accepterons pas pour des raisons de dignité et de justice. L’accord ne marchera pas comme ça. On ne nommera pas des ambassadeurs pour nous diriger chez nous. C’est la gestion de proximité. On ne peut pas nous  imposer des ambassadeurs pour nous diriger. Sans inclusivité, l’Accord ne sera pas appliqué » », insiste-t-il. Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune met aussi en garde contre la volonté des parties du processus de paix de les exclure dans des étapes de l’application de l’Accord dont le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC). « Certains sont en train de mettre la pression sur l’Etat. Ils bousculent le gouvernement pour l’amener à prendre des décrets dans les mêmes conditions que pour les autorités intérimaires. Ces décrets concernent notamment la commission DDR, la commission d’intégration, la commission nationale des reformes du secteur de la sécurité. Quels combattants vont-ils emmener pour les patrouilles mixtes ? Les combattants c’est nous. Les patrouilles mixtes sont impossibles avec des décrets qui sont exclusives», soutient Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune. Hama AG Mahmoud, le secrétaire général du CJA, abondera dans le même sens : « « il est très important que l’Etat choisissent ses partenaires pour l’application de l’accord. Nous sommes disponibles à faire des patrouilles mixtes. Mais ce n’est pas des combattants de Kidal, de Gao,  qui font faire des patrouilles mixtes à Tombouctou, vice versa. Ce sont les populations locales qui peuvent participer efficacement dans les patrouilles mixtes. Il faut que ça soit des autochtones de la région ».

La mise en place des autorités intérimaires et le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) sont prévues avant le 15 novembre 2016.

17 mois après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, peu d’avancées ont été notées dans son application. Le problème d’inclusivité ressurgit encore.  La société civile, les mouvements et la diaspora de Gao, dans une déclaration en date du 3 novembre, rejettent, aussi, « en bloc de la mise en place des autorités intérimaires du 1er au 10 novembre 2016 dans la région de Gao. Dans les régions de Gao, Tombouctou, Ménaka et Taoudéni, les populations et des groupes armés dénoncent leur exclusion dans l’installation de ces autorités transitoires qui devait commencer depuis le 1er novembre de ce mois. Et à l’appel du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) qui se réclame de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), les populations des régions de Tombouctou, Ménaka et Taoudéni ont manifesté le 31 octobre passé pour protester contre l’installation de ces autorités transitoires prévues dans l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger. Bien avant les contestations en cours, le mardi 12 juillet 2016, à Gao, une marche pacifique contre l’installation de ces autorités transitoires a été réprimée dans le sang.

Madiassa Kaba Diakité

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10 COMMENTAIRES

  1. mira yo personalmente soy muy dignado lo que esta haciendo en Francia nuestros pais como mali,por esta cosa aqui españa llamamos duble carra.para el solución es cuando francia hace esta cosa mejor que valla a su casa.es mejor que esta haciendo la cosa mal

  2. Ils montrent tous leur vrai visage ces crétins! Que de prébendiers, ils n’attendent que les retombées de leur sale besogne et oublient les milliers de morts occasionnés par leur folie, cupidité et égoïsme. Et que dire du soulard ventru qui de ibkalamité qui les soutient?!!

  3. Tous les des gens enturbannés qu’on arrive pas. a discerner, tous les jours de nouveaux groupes armées a ne pas en finir tous se réclamant de l’Azawad qui est leurs trait d’union. Donc arrêtons cette mascarade créons l’ Azawad et les problèmes de là-bas se redolveront a l’intérieur de cet Azawad un point nous au sud n’avons rien a perdre donc ça suffit maintenant de nous distraire tous les jours.
    LEFORES ( Forum des ressortissant s et Symphatisants.du Sud
    Pr. Ouattara.

    • Ouattara , il veut soumettre les bambaras et les malinkés aux sénoufos et miniankas avec l’aide des ivoiriens comme ils l’ont tenté déjà par le passé. Ca ne marchera pas.

      • Cher Maitre,ces gens là ont raison car nous les sudistes nous les laisons dire ici au sud leurs bêtises sans réagir et ils sont nommés à chaque conseil de ministre ; suivez seulement l’origine des noms des personnes nommées actuellement les mercredis soirs sur l’ORTM.

  4. Que les groupes armés haussent le ton, ce n’est pas etonnant car ils connaissent les limites du du pouvoir en place. Au lieux d’investir dans la securité, le gouvernement investi dans l’achat de 4×4, les villas ;……. donc que voulez vous!!! Nous demandons au pouvoir d’avoir pitié du peuple, dokeratesa

    • “Nous demandons au pouvoir d’avoir pitié du peuple”

      Ils en ont rien à foutre du peuple!

      De sundjata, de la reine Kassa, de Babemba, de Sanin ni Kontron, de Modibo Keita, on est tombé dans un caniveau à merde avec alpha/atoutfaux et ibcon!!!

      Le mali est synonyme de honte!

  5. Il faut que ces groupes armés sachent qu’aucun accord ne peut s’appliquer que lorsque les différents protagonistes acceptent de perdre certaines situations comme l’a fait l’état malien en donnant et sacrifiant beaucoup de privilèges de l’état au nom de la paix pour tous. Ils doivent comprendre qu’ils ne pourraient pas tout avoir s’ils veulent l’application de l’accord pour la paix.
    Attention! Attention! Attention! groupes armés car à défaut de leurs adhésion, les choses peuvent continuer sans eux et cela n’est pas souhaitable pour la tranquillité de la zone Kidal.

    • Tu es naïf car raisonne comme si tu as affaire a un état malien fort. Ce au contraire les groupes qui gagneront.

  6. Dans cette histoire , c’est la CMA et la PLATEFORME qui sont les interlocuteurs
    directs du gouvernement et non chacun des mouvements les composant . Le
    gouvernement n’y a rien à voir .

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