Goundam : Oumarou Ag Ibrahim tire les ficelles du chaos

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La commune urbaine de Goundam a pris de plein fouet, les conséquences de la crise de 2012. Malgré le degré de la violence, les autorités locales sont parvenues à ramener un calme relatif dans la ville. Mais le décollage amorcé risque de connaitre un arrêt brutal si les l’Etat ne s’assume pas.

Les nombreuses attaques des civils et des militaires étaient quotidiennes, avec des blessés et des morts déplorables à l’instar des autres localités du pays.   Une poignée d’hommes en armes troublent déjà la quiétude des populations. Avec en tête, le chef de la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA) Mohamed Ousmane, beau-frère d’Oumarou Ag Ibrahim, un forum aux allures de théâtre avait été organisé dans la cour même du renégat de l’Adema Oumarou Ag Ibrahim.

Dans son attachement à l’accord de paix qu’elle continue de défendre, Oumou Sall Seck, maire de Goundam n’avait pas autorisé l’organisation de cette mascarade qui selon elle, porte les germes de la partition à la fois de ses administrés et même du pays.

Au moment où un compromis est trouvé avec la Minusma pour mieux sécuriser la ville urbaine de Goundam, des hommes extérieurs, qui ne sont ni recensés ni résidents de la commune, cherchent s’implanter. Le chef de village, les maires de Diré, de Goundam, le sous-préfet, tous ont refusé de participer à un forum tenu dans l’enceinte de la cour d’Oumarou Ag Ibrahim.

Ce stratagème semble découler de la défaite amère du RPM aux dernières communales. Ils veulent faire revenir à tout prix des combattants, toutes ethnies confondues, à qui monts et merveilles ont été promis. La stabilité est la priorité des citoyens et des élus de Goundam qui respire depuis quelques mois déjà.

Mais son maire est inquiète depuis l’entêtement de ces hommes armes, devenus une  hantise pour ses habitants. Comment un forum pourrait-il se tenir sans la supervision des autorités légitimes. La sécurité confiée à des bandits armés, avec la participation du préfet qui aurait perçu une forte somme d’argent. De ce pas, et à cette allure, nous risquons de basculer dans le chaos. Oumar Ag Hamama Cissé, douanier résident à Bamako, serait derrière le financement de cette rencontre qui n’a mobilisé qu’Amadou Allimam, imam de la ville qui aurait bénéficié de deux cents mille francs

La semaine dernière, aux alentours de 19h30 mn, un véhicule de l’Energie du Mali a été enlevé à Alkara par des hommes armés non identifiés et qui ont réussi à s’échapper par les nombreuses sorties de la ville. Selon Oumou Sall Seck que nous avons jointe, il y a des choses qu’il ne faut pas perdre de vue. Pour elle, la cohésion sociale est essentielle et la situation sur le terrain est préoccupante.

Il faut saluer les efforts du gouvernement qui a eu le mérite de construire plusieurs bâtiments administratifs avec leurs équipements complets à savoir la promotion de la femme, la perception, la préfecture, l’urbanisme, la jeunesse et une cinquantaine de logements sociaux. Ces investissements sont estimés à plus de 3 milliards de francs CFA.

Dans un discours creux, sans vouloir et pouvoir une seule fois prononcer le Mali, les bâtisseurs mystérieux d’un Etat de l’Azawad tiennent encore à leur projet de partition du pays. Avec plus de 7000 déplacés dans Goundam ville, la paix est un impératif pour consolider les différents efforts.

Abidine Alhady

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