Venus des cercles et arrondissements, ces réfugiés ont tout quitté pour sauver leur peau. Avant de se retrouver sans la moindre assistance. Et vivent dans une affligeante précarité. Ils manquent de tout : argent, habits, toits, denrées alimentaires, eau potable…
Diminués par la maladie ou le poids des ans, certains meurent juste après leur arrivée sur place. D’autres ont perdu la vie sur le chemin de l’exil. Leurs corps sont abandonnés, sans sépulture descente, aux animaux sauvages. Ou aux charognards.
Déjà affectés par la crise, les populations de Goundam-ville sont incapables d’accueillir leurs hôtes dans des conditions descentes. Et c’est avec les larmes aux yeux qu’elles constatent l’hécatombe. Pire, aucune ONG sur place pour subvenir aux besoins de ces réfugiés, abandonnés à leur triste sort. Aucune aide, non plus, du gouvernement.
« La situation est dramatique à Goundam », indique Mahamane Ibrahim Touré, point focal de l’AMDH (Association Malienne des Droits de l’Homme) dans la région de Tombouctou.
Selon lui, les populations ont fui leurs localités par peur des exactions, perpétrées contre elles par la CMA : assassinats, tortures, rackets…. Sont devenus leurs lots quotidiens. D’où leur fuite vers Goundam où, elles espèrent être à l’abri.
« Avec la présence de l’armée à Goundam, il n’y a pas d’attaque dans la ville pour l’instant. Mais la situation humanitaire de ces 50.000 réfugiés frôle la catastrophe. Et si rien n’est fait pour y remédier, dans les plus brefs délais, ce sera la plus grave catastrophe humanitaire que la ville de Goundam ait connu depuis celle de 1973 », conclut-il.
Oumar Babi
Quel honte
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