La gestion du dossier Kidal : Le mensonge, la fourberie et la sournoiserie

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Il y a eu beaucoup d’erreur de casting depuis l’arrivée d’Ibrahim Boubakar Kéïta au pouvoir, il y a sept mois. Nous n’avons pas assez de place ici pour parler de tout ça. Nous nous limiterons à ce qui fait l’actualité brûlante, c’est-à-dire la visite agitée du Premier ministre Moussa Mara à Kidal. Même ce qui est arrivée là aussi, dans cette partie du Mali au nord, est l’une des résultantes de ce mauvais casting sur ce dossier. Prenons le taureau par les cornes comme nous l’avons si bien dit depuis 2006 quand cet irrédentisme touareg n’avait encore revêtu cette phase tumultueuse. Maintenant, la réalité est jetée à nos visages. Car, comme le disait mon brillant professeur de philosophie, Moussa Makan Sissoko : ‘’la réalité est têtue’’. Avons-nous la réponse ?

 

 

Nous ne faisons pas partie du voyage du Premier ministre au nord Mali, mais les informations nous disent, comme à tous les Maliens qui suivent l’actualité, que l’arrivée du Premier ministre à Kidal a eu du mal à être préparée. Déjà, à la veille de ce voyage, soit jeudi et vendredi, un groupuscule de Kidalois a manifesté son hostilité à l’arrivée du Premier ministre sur ce sol du septentrion, unilatéralement considéré comme le dernier bastion des autonomistes touaregs. Malgré tout, le Pm a pris le risque de s’y rendre le samedi. Ce qui arriva ce samedi dans la soirée avec tout ce lot de morts, de blessés et de prise d’otages au nez et à la barbe des soldats du soit disant opération Serval, l’opération dite salvatrice et de la Minusma, mission dite de soutien et d’appui au Mali. Cette inaction de ces entités pompeusement engagées auprès du Mali pour la stabilisation et la sécurité est assez édifiante pour la population Malienne et d’Afrique ainsi que celle du monde entier. Trop de tergiversations, de discours contradictoires. Résultat, ‘’nous sommes trimbalés’’, oui trimbalés par une poignée d’hommes et de femmes d’une portion de notre territoire. Une poignée d’hommes et de femmes qui mettent en mal notre souveraineté, qui écorchent notre dignité et notre honneur de Malien. Nous ne sommes pas surpris de cet accrochage entre armée malienne et bandits armés de Kidal.

Le Pm aussi a prononcé les mots que nous souhaitions entendre, mais attendons voire. Nous ne nous laisserons plus bercé par des discours mielleux ou rigoureux selon les circonstances. C’est dans les faits que nous apprécierons. Nous l’avions dit en son temps, sur ce dossier, nous mesurerons et apprécierons le type de dirigeants que nous avons.

 

 

Les déclarations du Pm avec en fond sonore le bruit des coups de feu étaient rassurantes. Mais quand il dit ‘’qu’on nous dise que le Mali est un et indivisible et qu’il doit exercer toute sa souveraineté sur toute l’étendue du territoire ou qu’on nous dise que le Mali est un et indivisible sans Kidal’’ nous a rendu perplexe. Car, qui d’autre devrait nous dire ça ? N’avons pas suffisamment conscience de notre souveraineté ? Ne connaissons pas nous mêmes les limites de notre territoire ? Ce sont eux les dirigeants actuels de dire ça aux Maliens, personnes d’autres ne doit leur dicter cela. Le dossier Kidal ressemble à un bateau ivre, conduit dans le mensonge, la fourberie et la sournoiserie, un bateau dans lequel le peuple malien a embarqué sans savoir sa destination. Jusque où ce bateau dossier Kidal nous mènera ? Deux issues possibles : l’honneur ou la honte.

D. SANGARE

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Est ce que les autorités maliennes ont apprécié à juste titre la gravité de leur faute? Oui de leur FAUTE?
    Le nombre de mort n’est à présent pas connu. Est ce des badaux ou ce sont des vrais patriotes qui marchent et insultent la minusima et serval? La relative quiétude que nous vivons au Mali, c’est grâce à ces deux forces. J’ose croire qu’ils sont manipulés. Sinon je perdrai tout espoir sur l’avenir du Mali.
    Mara est un jeunot et Tatam ly est mature. Nous avions perdu les acquis de la transition. Reste quoi que d’accepter le verdict de nos ennemis.

  2. “Malgré tout, le Pm a pris le risque de s’y rendre le samedi”

    Le P-M “a pris le risque”??????

    Rectificatif, et de taille! En maintenant coûte que coûte cette visite ultra sensible sans la moindre préparation sérieuse des services de sécurité de Koulouba, le P-M A FAIT COURIR DES RISQUES A TOUT LE MONDE! C’est très différent! 👿 👿 👿 👿 👿

    Et comme c’est lui seul qui était encadré et protégé, il a stupidement exposé la vie DES AUTRES (soldats, officiels, etc.) juste pour satisfaire son “petit exploit” et se refaire une nouvelle image après ses mensonges publics!…

    “Il a pris des risques”, mais ce sont les autres qui sont morts! 👿

  3. Il faut éviter les réactions épidermiques Mr le Président et faire face aux vrais problèmes du Mali
    La suffisance,le tapage médiatique,le moi, le patriotisme outré, la fuite en avant ,que sais-je encore,ne réglent rien
    On ne peut pas prôner l’indépendance du Mali, notre souveraineté et demander aux forces ONUSIENNES ou aux forces SERVAL d’intervenir entre les Maliens
    Il appartient à l’État Malien de gérer les problèmes “Maliano-Malien”
    L’ONU (MINUSMA)ou SERVAL n’est pas un État supranational
    Ne nous trompons pas de cible, nous avons des dirigeants ambigus qui laissent de place à l’improvisation

  4. Mr le journaliste, arrêtez de tirer sur Serval et Minusma. Ne soyons pas amnésiques. Si le Mali parle de Kidal aujourd’hui c’est parce que la force étrangère a d’abord nettoyé la route pour y arriver. Il fut un moment on ne pouvait même pas arriver à Douentza…

    Mr le journaliste, nous sommes dans un pays ou le mensonge se pratique comme le sport favori. Même les religieux s’y adonnent avec engagement. J’irai même plus loin dire que le mensonge est institutionnalisé; il ne reste qu’à bâtir un siège pour l’illustrer.

    Mr le journaliste on ne construit pas un pays dans le mensonge; on gère un état mais pas l’émotion de ses habitants. On fait ce qui est bon pour le peuple.

    Mr le journaliste la présence de ses forces étrangères est régie par un texte émanant du droit international. Les actions de cette force ne dépasse pas la cadre de la mission qui leur a été assigné.

    Mr le journaliste dis à ton président de revendre son avion pour équiper notre armée en avions de combats…

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