Gestion des dons à l’armée : Au nom de l’exigence de transparence

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Les propos du procureur général près la Cour d’appel, Daniel A. Téssougué, tenus sur le plateau de l’émission “Sur la ligne de front” de l’ORTM et dont nous présentions de larges extraits dans notre parution d’hier (L’Indicateur du Renouveau n°1441 du mercredi 20 février 2013), soulèvent dans l’opinion beaucoup d’interrogations et de questionnements qui demeurent pour le moment sans réponses.

Le Procureur général , Daniel Tessougue
Le Procureur général , Daniel Tessougue

En effet, une fois passé l’effet de surprise et l’étonnement, l’analyse desdits propos suscite beaucoup d’amertume et une vague d’indignation chez les Maliens qui s’expriment sur le sujet dans les grins et autres réseaux sociaux sur Internet. Quoi de plus normal, lorsqu’on sait que chaque centime offert, si infime soit-il, est le produit d’un grand sacrifice consenti par le donateur.
L’élan de solidarité extraordinaire sans précédent exprimé par la communauté internationale et l’ensemble de la société malienne envers notre pays à la faveur de cette crise, recommande que toute la lumière soit faite sur la gestion de l’intégralité des fonds et dons collectés jusqu’ici par les différents acteurs impliqués. Il y va de la crédibilité de l’Etat malien et de l’honneur de tous les citoyens maliens.
Depuis le déclenchement de la crise sécuritaire et institutionnelle en janvier 2012 jusqu’à ce jour, l’Etat malien et la société civile dans ses différentes composantes, ont pris de nombreuses initiatives visant à venir en aide et aux populations déplacées du Nord de notre pays, mais aussi et surtout pour soutenir les forces armées de défense et de sécurité.
Il revient à ces dernières la dure mission de libérer les zones sous occupation des terroristes et autres jihadistes, de rétablir l’intégrité du territoire national, d’en assurer la défense, la stabilisation et la sécurité en tout temps et en tout lieu. Une multitude d’acteurs se sont levés qui pour soutenir les déplacés du Nord. Qui pour apporter aide et appui en nature et numéraires aux victimes, entre autres.
Qu’en a-t-il été de la gestion effective de toutes ses donations et autres gestes humanitaires reçus par l’Etat, les ONG et autres structures impliquées dans ce processus ?
La question est d’autant plus importante, qu’il y a quelques jours le procureur général près la Cour d’appel, Daniel Amagoin Téssougué, de retour d’une mission à Mopti, Sévaré et Gao faisait état de son indignation face au “dénuement total” qui lui a été donné de constater chez les forces armées et de sécurité sur le théâtre des opérations.
Des conditions de vie qu’il trouve injustifiables et honteuses, étant donné que des assurances sont régulièrement données par le gouvernement par rapport à l’amélioration sensible des conditions de vie et d’équipements des troupes en général et des soldats déployés sur le front en particulier.
Ces déclarations, pour le moins renversantes, émanant de la bouche même du procureur général Daniel A. Tessougué, un homme à la réputation incontestablement établie dans l’opinion nationale, méritent d’être prises très au sérieux et de bénéficier de l’attention nécessaire des plus hautes autorités.
Au-delà de la simple dénonciation et de l’indignation légitime suscitée, il y a lieu que des mesures diligentes soient prises pour faire un audit exhaustif de l’ensemble des fonds et autres donations effectuées dans ce sens. Cet audit devra systématiquement concerner toutes les structures (étatiques et privées) ayant exercé une quelconque activité dans la collecte, la distribution, l’acheminement, bref la gestion globale des ressources reçues à la faveur de cette crise.
Il y va de l’honneur, de la crédibilité et de l’image de notre pays auprès de ses partenaires et de l’opinion nationale et internationale. Les résultats de l’audit ainsi diligenté seront largement diffusés afin de garantir les exigences de transparence qu’une telle démarche recommande. En cas de défaillance, d’indélicatesse ou de manquements aux principes moraux et légaux édictés en la matière, les sanctions doivent être exemplaires, dissuasives et à la mesure de la faute. Car, ce sera faire preuve de haute trahison à l’encontre de toute la nation dans les pires moments de son existence.
Le domaine de l’action humanitaire a tendance à devenir une sorte de fourre-tout en ces temps qui courent. Mais, la gestion de ce que notre pays reçoit de la part de contribuables volontaires en cette période particulièrement tumultueuse de son histoire, ne doit souffrir d’aucune tâche quelconque.
Au besoin, le procureur de la République doit s’autosaisir à l’effet de rassurer le peuple et l’ensemble des partenaires techniques et financiers du Mali quant à la bonne utilisation des contributions reçues.
Bréhima Sidibé

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12 COMMENTAIRES

  1. Même ceux qui ont renversé le Président ATT sous prétexte de mauvaise gestion et d’incompétence se sont faits les poches avec les maigres sous du contribuable malien au bout de quelques mois.

  2. De quoi je me mèle TESSOUGUE? Pendant que tu es, occupe toi de ce qui te regarde à savoir les dossiers de crimes économiques et financiers non encore prescrits que le garde des sceaux t’a enjoint de revisiter de clarifier et au besoin de faire renter le pays dans ses droits. Vous avez fait un peu de forklore, juste le temps pour les cols blancs concernés de graisser la pattes aux soi disants sujets de Thémis que vous prétendez incarner.
    Rassurez vous, Tiéna est réputé pour son honnêteté dans la bonne gestion. Tu as suffisamment à faire pour t’occuper maladroitement de ce qui ne te regarde pas. Un magistrat de ta trame est tenu au devoir de réserve. Il ne s’exprime pas publiquement sur des sujets de ce genre.

  3. Sachant certainement que les soldats maliens présents à Gao sont dans “le denuement total” les islamistes profitent de la situation pour les narguer à travers les incessantes incursions comme c’est le cas depuis hier soir. L’Etat doit donner tous les moyens nécessaires aux soldats qui se battent sur le front au lieu d’accorder des primes indues aux fainéants camouflés ici à Bamako.

    • leguen les gros SUV et les mégavillas coutent cher à entretenir, soit on les entretien soit on destine cet argent aux vrais fils de ce pays, je trouve qu’il faut être plus que brave pour se battre pour ce pays j’ai vu les images des soldats maliens qui combattent à Gao, même pendant les guerres des années 80 et 90 de simples rebelles avaient des AK47 avec deux chargeurs attachées tous les soldats maliens que j’ai vu au combat n’ont qu’un chargeur sans gilet par balle sans casque lourd après Sanogo et quelques hauts gradés se gavent à hauteur de dizaines de millions alors qu’un soldat peut mourir par manque de munitions qui ne coute que quelques centaines de cfa, j’ai un neveu qui est mort dans l’attaque de Konna il est aller à la fausse commune, l’état n’a pas les moyens de rendre les corps à ceux qui ont fait le sacrifice ultime pour avoir une digne sépulture, alors des hauts cadres coutent des millions de cfa à l’état chaque mois.

  4. Les soldats maliens qui sont à Gao et tombocutou sont dans le denouement total. l’argent des dons de soutien à l’armée sert à payer l’empereur Degaulle sanogo, massa premier du Mali, avec sa cours de courtisans sis à Kati.## si t’es pas content, t’as qu’à quitter le Mali!!! vive le putsch au Mali!! vive les putschistes! 😆 😆

  5. Je pense personnellement qu’il est temps de cesser de critiquer et de rompre définitivement avec le mensonge et de revenir à la vérité et rien que la vérité. La situation actuelle du Mali tire son origine du coup d’état du 19 novembre 1968. Tous les maliens qui ont connu cette époque ont vu comment la corruption, l’injustice,le favoritisme, le clientélisme, le régionalisme,l’ethnocentrisme, le racisme, le pillage économique et culturel, l’impunité, l’incivisme,bref toutes les pratiques destructrices d’un pays qui n’a besoin que d’équité et de justice entre tous les enfants se sont installés petit à petit. Du 19 novembre 1968 à nos jours tous les régimes ont contribué à la destruction du pays et en particulier à la destruction des régions du nord au profit des régions du sud.Mais que chacun sache que le mensonge a beau durer il finira par être rattrapé par la vérité. Ceux qui pensent encore que par la ruse et la fourberie ils vont tourner toutes les situations à leur faveur pourront co

  6. mr sidibé, de quelle crédibilité vous parlez; un état qui n’a pu se gerer.
    on compare la France de gaulle pendant la guerre et le mali qui n’a pu chasser quelques islamistes; c’est dramatique. avons-nous un pays, non, mr sidibé.
    dioncounda, c’est incarnation meme du mal malien.

    • Le mal malien va au-delà d’un seul individu, fusse-t-il président par intérim pour une période transitoire. Le Mali souffre et souffrira encore longtemps parce que les maliens n’ont plus de répère. Il n’y a plus d’homme de référence au Mali, ni dans la société civile, ni parmi les leaders religieux et encore moins les hommes politiques. Un peuple qui n’a pas de répère, est un peuple sans âme. Ce sont les maliens qui sont à la base de tous les malheurs de ce pays. On y est pour bien longtemps encore. Seul Dieu pourra nous en sortir. Sinon, d’autres crises nous attendent.

  7. M.Tessougué.Vous n’avez rien compris encore!Le Malien aujourd’hui est prèt à tout pour gagner de l’argent qui même sale n’a plus d’odeur!Le budget alloué à l’entretien de nos soldats ces 20 dernières années a servi au financement des inscriptions de nos “fils à papas” dans les écoles européennes et américaines!Toutes ces villas cousues construites à coût de dizaines de millions, ces vergers qui abritent des vaches hollandaises sous climatisation…sont financés à l’aide de l’argent public pour des besoins personnels!C’est ça la réalité africaine et malienne tu n’y peux rien!La destination des dons à l’armée nationale ne feront pas exception à cette règle. 😉

    • Dès qu’on aura fini avec les jihadistes, Dieu nous aidera à nous occuper des charognards qui vivent du sang et de la sueur du peuple. Sans doute!

  8. Dans un pays organisé, le gouvernement ferait des enquêtes pour savoir comment tous ces dons ont été utilisés. Mais malheureusement on est au Mali. Et au Mali, “on n’humilie pas des chefs de famille” quelle que soit la faute commise. ATT est passé par là!

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