Gestion de la crise du nord : Comment le Mali, en position de force, doit-il négocier ?

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Depuis la tenue de la réunion du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali dans notre capitale le 19 Octobre dernier ayant opté pour le crépitement des armes, tous les groupes islamistes armés semblent se résigner. Ils prônent finalement le dialogue. Faut-il l’accepter ? Si oui, avec quels arguments ?

On ne saurait faire des omelettes sans casser des œufs. Après tant d’exactions contre les militaires Maliens, les femmes, les jeunes et les vieux dans le septentrion, l’heure ne doit plus être à la négociation. Il faut agir et vite. Si le contraire doit s’opérer, il doit se faire à notre avantage.

La rencontre de ce vendredi 19 Octobre à Bamako ayant regroupé les Nations unies, l’Union africaine, la CEDEAO et les autorités maliennes entre autres a, semble-t-il, créé une panique générale au sein des différents groupes armés. Qui, désormais veulent qu’on passe par une table de négociation. Que va-t-on négocier ?

L’heure ne semble plus à la négociation, il faut faire d’abord la guerre malgré ses conséquences incalculables. Car, notre pays a été trop endeuillé par des pratiques indignes. Et puis, avec l’éparpillement des forces sur le terrain, avec qui va-t-on négocier ? Sachant que chaque entité, bien qu’elles soient toutes les mêmes, tente à se faire valoir, à prouver qu’elle est détentrice de la vérité.

ANÇAR DINE CONTRE LA GUERRE DANS LE NORD DU MALI

C’est vrai que cette entité n’a jamais parlée de partition du pays. Dirigée par Iyad Ag Ghali  qui a occupé des postes de responsabilité dans le pays, cette entité islamiste souhaiterait l’islamisation du pays, du moins une partie déjà musulmane depuis des temps immémoriaux. Dans cet entêtement, les religieux Maliens ont pourtant voulu qu’Iyad et ses hommes reviennent à la raison. Malheureusement, dans l’escarcelle d’Aqmi, le mouvement d’Iyad jouait à la chauve-souris. Alors, le Mali étant en position de force, le mouvement tente de mettre en garde contre les appels à la guerre lancés par Bamako et renouvelé son attachement à une solution négociée pour une sortie de crise.

Le mouvement a, dans un communiqué, rappelé avoir exprimé, depuis un certain temps son choix d’accueillir positivement les médiations. Ainsi, il a indiqué avoir accueilli favorablement le médiateur burkinabé (CEDEAO) et la médiation algérienne. Il met en garde contre les dangers que présentent les appels répétés du gouvernement provisoire de Bamako pour une intervention militaire étrangère. Et puis de dire que la guerre vers laquelle s’achemine Bamako n’épargnera aucun pays de la sous-région, dont elle menacera la stabilité.

AQMI MENACE D’ASSASSINER LES OTAGES FRANÇAIS

Depuis Nouakchott, la capitale de la Mauritanie, Yahya Abou El Hamame, nouveau chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour le Sahel et le Sahara, a affirmé dans la presse mauritanienne qu’une intervention militaire dans le nord du Mali, dont le principe est acquis, signera l’arrêt de mort des otages français aux mains d’Aqmi. Il fustige le soutien du président français François Hollande à une force africaine en préparation pour aider les militaires maliens à récupérer le nord du Mali, occupé depuis près de sept mois par divers groupes islamistes armés dont Aqmi. Proférant des menaces, le nouvel émir d’Aqmi indique qu’une action militaire serait synonyme de l’arrêt de mort des français. Quel chantage !

Par ailleurs, Yahya Abou El Hamame a fait état de différences entre Aqmi et les deux autres groupes islamistes armés avec lesquels elle contrôle le nord du Mali: Ançar Dine (Défenseurs de l’islam) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), même si tous les trois sont jihadistes et prônent l’application de la charia (loi islamique) dont ils ont une interprétation ascétique. Pour lui, Ançar Dine limite ses actions au seul nord du Mali tandis qu’Aqmi a un objectif plus large dépassant le Mali, car entendant mener un jihad international. Quant au Mujao, à son entendement, il a été formé par des membres d’Aqmi dont eux ils refusent toujours la dissidence, mais avec lesquels ils coopèrent et restent en dialogue permanent.

Quoi qu’il en soit, à l’heure actuelle, malgré nos difficultés, le soutien qui nous a été apporté nous met en position de force. Il nous permet désormais de ne pas aller avec le dos de la cuillère mais tout simplement s’il devait avoir une quelconque signature qu’elle soit à notre faveur. Car, la guerre quelle qu’elle soit a toujours des conséquences néfastes sur les populations riveraines. L’éviter serait l’idéal mais peut-on réellement l’éviter, nous pensons que non. Parce qu’il ne s’agit plus de prendre cette chose à la légère à cause de sa récurrence. Alors que nos partenaires agissent vite pour libérer rapidement les 2/3de notre territoire sous occupation depuis sept mois.

Boubacar DABO   

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