Démarrées depuis les vendredi 12 août 2016, les discussions se poursuivent entre les parties signataires de l’accord pour un compromis à Kidal entre le Gatia et le HCUA. Le bureau du Haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’Accord multiplie “les rencontres informelles”. Pour l’instant chaque partie campe sur sa position, mais les deux parties ont accepté le principe de discuter. Pour la partie gouvernementale, “l’optimisme est permis”.
La dernière rencontre a eu lieu hier mardi. L’objectif des discussions était de “recueillir les réactions des deux mouvements “sur un document intitulé” agenda pour la gestion de la situation à Kidal”.
Deux positions extrêmes opposent les protagonistes : la CMA exige “le retour de la Plateforme à ses positions d’avant le 20 juin”. En clair, pour la CMA, la Plateforme doit se retirer de Kidal en attendant les dispositions de l’accord devant garantir sa présence dans la ville.
La Plateforme de son côté ne veut pas en entendre parler. Selon elle, “toute discussion doit prendre en compte sa participation à la gestion administrative et militaire de Kidal”. Pour les responsables de la Plateforme, “Kidal c’est aussi la région natale de plusieurs de ses membres”.
Les discussions de mardi n’ont pas permis d’harmoniser les positions.
Pour le bureau du Haut représentant du chef de l’Etat, “l’optimisme est néanmoins permis”. “Les parties ont accepté le principe de discuter, c’est déjà un bon début”, explique un responsable du bureau du Haut représentant du chef de l’Etat pour la mise en œuvre de l’accord.
Malgré le blocage sur les conditions du cessez-le-feu, les parties se montrent relativement optimistes. Toutefois, pour la CMA, les événements de Kidal ont montré les “limites des accords parallèles à celui signé à Alger” entre les parties.
Almou Ag Mohamed est membre du HCUA, porte-parole de la CMA. Il est joint par Issa Fakaba Sissoko : “Nous avons tenté beaucoup de choses, nous avons pris beaucoup d’initiatives pour éviter ce qui est arrivé à Kidal : entre autres les concertations d’Anéfis, la rencontre de Niamey. Malheureusement, tous ces accords parallèles à l’accord principal ont montré leurs limites et n’ont pas pu empêcher ce qui s’est passé à Kidal. Donc aujourd’hui, nous on propose concrètement de se concentrer sur l’accord en attendant que les autorités intérimaires soient mises en place, que les patrouilles mixtes soient opérationnelles, et après le cantonnement qu’une armée nationale reconstituée soit redéployée”.
Dans cette situation, les populations doivent donc prendre leur mal en patience ? “Certainement…” Est-ce que vous vous sentez interpellés par cette situation ?
“Bien sûr. Nous nous sentons interpellés au plus haut degré d’ailleurs. C’est pour cela qu’aujourd’hui, nous demandons au sens élevé de responsabilité de tout un chacun”.
Les responsables de la Plateforme n’ont pas souhaité s’exprimer en interview. Selon un des membres du Gatia, “le principe de la médiation exige peu de communication sur les discussions”, sans autres précisions.
Avec Tamani