Gestion de la crise au nord du Mali : Le complot national et international contre le Mali se confirme

Nous savions depuis le déclenchement des hostilités par les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) qu’un complot international se préparait contre le Mali avec à son actif la chute du poste militaire de Tinzaoutène et de Ménaka. Quand, l’ancien ministre des Affaires Etrangères de la République française, M. Alain Juppé avec l’audace et l’arrogance qu’on lui connait demandait à l’ancien président le général Amadou Toumani Touré, «d’ouvrir les discussions avec le MNLA, qui vient d’avoir des succès militaires».

Ces déclarations se sont confirmées à plusieurs occasions :

– l’installation du QG du MNLA à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, un pays voisin du Mali qui est au service de la France pour la déstabilisation de notre pays ;

– l’exfiltration de Bilal ag Chérif, chef du MNLA à Doro (localité située entre Gossi et Gao) après la défaite du MNLA devant les troupes du MUJAO ;

– l’entrée en jeu de la CEDEAO dans le conflit malien et la nomination du capitaine-président Blaise Compaoré comme médiateur ;

– les récents évènements des 17 et 21 mai 2014 à Kidal ;

– les dernières déclarations de M. Laurent Fabius après la défaite de notre armée à Kidal. Ce Monsieur a été vraiment un français par son comportement vis-à-vis du président IBK qui l’appelait «mon frère et mon ami Fabius». Le président IBK ne connait aucun pays dans le monde si ce n’est la France. Voici, un de ses handicaps pour diriger notre pays.

Il n’a pas entendu, l’anecdote de l’ancienne première ministre de la Grande Bretagne, Margareth Thatcher qui nous a été rapportée. Elle adit : «quand quelqu’un a un ami comme la France, ce n’est plus la peine d’aller chercher un ennemi ; son ennemie, c’est la France». La France est en même temps amie et ennemie. Le président IBK n’a pas su diversifier ses rapports. Il a oublié le non-alignement prôné par les présidents Soekarno de l’Indonésie, Kwamé Nkrumah du Ghana, Nehru de l’Inde, du président Nasser de l’Egypte et de Modibo Kéita du Mali, pour ne citer que ceux-ci. Le Mali sous le président Modibo avait des rapports diversifiés. Nous avons eu l’occasion de rappeler à notre président une anecdote du doyen Amadou Seydou Traoré : «la direction d’un pays revient à une équipe et non à un seul homme».

Le président Modibo Kéita, avait une bonne équipe. Nous avons eu à rappeler au président IBK, l’histoire du maréchal Pétain en 1939-45. Il était le héros de la guerre 1914-1918. Tout le monde connait sa fin humiliante. Nous avons eu l’occasion de rappeler au président IBK, que la nébuleuse Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) avait dit que, «c’est un fonctionnaire au service de la France et qu’elle sera à bout de lui». Nous avons eu l’occasion de dire au président IBK qu’il n’a pas droit à l’erreur car il a été plébiscité à plus de 77% par le peuple malien en août 2013.Il n’a eu à visiter que les pays européens qui en fait sont les concepteurs du MNLA qui ne représente pas du tout la majorité touareg.

Le MNLA est une publicité de la France et de ses amis européens dont la Suisse et les pays scandinaves, tête de proue pour leur formation administrative et leur soutien financier et diplomatique. Mais, les Maliens doivent comprendre qu’il y’a une nouvelle donne avec les récentes déclarations de l’ambassadrice des Etats-Unis au Mali, Mme Mary Leonard Beth, qui vient de rejoindre le point de vue de la France qui s’est toujours exprimée par son ambassadeur au conseil de sécurité, M. Gérard Arnaud. Ce dernier a toujours dit que c’est la négociation, seule porte de sortie de crise. C’est ce que cette ambassadrice vient de confirmer. Cela nous amène à croire que la France est au service des USA dans le nord du Mali.

Nous l’avions compris dès lors que c’est notre armée nationale et nos forces de sécurités qui sont cantonnées dans la région de Kidal alors que celle des rebelles du MNLA se pavanent dans la cité des Ifoghas. Cette confirmation a été faite avec l’arrivée des responsables politiques du MNLA à Kidal avec les évènements du 17 mai 2014 qui ont occasionné la prise d’otages au gouvernorat de Kidal.

Nous l’avions compris quand le président IBK a demandé le retour de notre armée sur ses positions avant les évènements du 21 mai 2014. Il a eu le niet de ses amis français dont M. Fabius en tête ; surtout que  c’est celui qui a conduit les pourparlers du cessez-le-feu entre les groupés armés et le président Abdoul Aziz de la Mauritanie, un frère du MNLA.

Les récentes déclarations du président ghanéen John Dramani, président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à l’adresse de notre président, son excellence Ibrahim Boubacar Kéita. M. Dramani prouvent qu’il ignore totalement le problème du nord du Mali. Nous le comprenons car l’organisation qu’il préside, qui est la CEDEAO, est une boite postale de la France. La CEDEAO et ses présidents sont un syndicat  affilié à la Françafrique. Nous  avions encore en mémoire le déclenchement des hostilités à Kona en janvier 2013, aucun état de la CEDEAO n’a pu présenter une vraie force armée.

D’ailleurs, l’armée ghanéenne est venue à l’Aéroport de Bamako Sénou avec quelques hommes du génie et des cuisiniers avec de grosses marmites. Ces Etats de la CEDEAO et leurs présidents sont moins que le royaume du Kénédougou, l’Empire de Samory Touré, l’Empire d’El Hadj Omar Seydou Tall et leurs rois.

En fait, comme les africains sont souvent ignorants, ils sont liés à cette France par la CEDEAO et l’UEMOA (Union économique monétaire Ouest-Africaine) et les autres structures monétaires, économiques et sécuritaires de l’Afrique centrale, d’une manière, ces pays sont moins qu’un esclave  envers son maître. Ces présidents africains au sud du Sahara, n’ont aucune initiative si ce n’est celle provenant de la France et des USA. Ah ! Le cheval attaché par son maitre.

Tout ce qui se passe à Kidal, est une initiative de la France. Le Parti Socialiste français et l’UMP sont vrais manipulateurs du MNLA. Mais, une chose est sure, la  solution de la crise au Nord du Mali ne se trouve pas les Maliens dans une signature d’accords militaires et de défense. Les Français n’ont jamais respecté d’engagements vis-à-vis d’un individu ou d’un peuple. Ils se comportent selon le cours de leurs intérêts. La preuve, tous les protectorats signés avec les rois et empereurs africains au début de la colonisation, ont été violés par les colons français.

Le lieutenant Archinard a eu l’audace de dire à l’Almamy Samory Touré «qu’il n’a jamais su, si un roi nègre a le sens de l’honneur et de la dignité». Nous craignons avec la signature de ces accords de coopération et de défense avec notre pays, une occasion pour cette puissance européenne qui est la France, de s’immiscer dans nos affaires intérieures.

Elle en est capable car elle maîtrise bien sa langue et peut l’interpréter à sa guise. Quand on est musulman et quand on croit à la rencontre avec le Seigneur de l’univers, on doit suivre ce que Dieu a révélé dans le Saint Coran : «Oh les croyants! Ne prenez pas pour alliés les Alyahoud (les juifs) et les Annassaras (les chrétiens) ; ils sont alliés les uns des autres. Et celui d’entre vous qui les prend pour alliés, devient un des leurs. Allah ne guide certes pas les gens injustes» (Coran, sourate 5, verset 51).

Si les Français travaillent avec leur intelligence pour les intérêts de leur pays, nous aussi, nous devons travailler avec plus d’intelligence pour défendre les intérêts de notre pays. Pour cela, nous devons avoir la capacité et la volonté de le faire. Ces deux facteurs pour le moment, manquent à nous maliens pour le moment.

A regarder de près, ce qui s’est passé avec la fraude à ciel ouvert à l’examen du DEF de juin 2014. Aucun pays du monde ne peut et ne pourra se développer dans la fraude organisée et la dilapidation des ressources publiques. Ceux qui ont organisé cette fraude et qui se disent enseignants, ont manqué à leur devoir et ont choisi «le salaire de la trahison».

Le président IBK doit s’entourer d’hommes expérimentés, intègres et non des bandits

Quand nous regardons les déclarations des uns et des autres parmi les hommes politiques maliens, nous voyons un complot venant de l’intérieur et de l’extérieur contre notre pays. C’est exactement le scenario après les évènements du 22 mars 2012. L’occident a ses caisses de résonnance à l’intérieur de notre pays. Il y a des gens qui sont «assis à l’ombre et qui tirent le bout du fil», «ceux sont les inassouvis du pouvoir» (des termes de l’ancien président du Mali, Moussa Traoré en 1980). Mais en politique, on n’a pas besoin d’être un homme comme le feu colonel voltaïque, Somé Yorian Gabriel appelé «cube Maggi» par le journaliste d’«Afrique Asie», M. Mohamed Maïga (Paix en son âme). Ce colonel a participé à tous les régimes voltaïques de 1966 à 1983 où il a connu sa fin tragique. C’est lui qui avait organisé l’arrestation des officiers de gauche qui ont renversé le régime du colonel Saye Zerbo en 1982.Il l’a fait avec le conseiller Afrique du président Mitterrand, le docteur Guy Penne.

Le président IBK doit avoir le courage de dire à ses opposants qu’on ne peut pas continuer à composer avec tous les régimes et être un politicien  honnête.Quand on est opposant, on reste opposant et on attend son «jour» comme l’avait dit l’ancien président guinéen, le général Lanssana Konté. La majorité présidentielle doit s’assumer et exercer son pouvoir sans un gouvernement d’union nationale. On ne peut pas être opposant et être membre d’un gouvernement RPM.

Le président IBK doit toujours avoir à l’esprit ce que Dieu a révélé dans le Saint Coran : «Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : «Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah» ; Allah sait que tu es vraiment Son messager ; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément les menteurs» (Coran, sourate 63, verset 1).

La démission du Premier ministre Moussa Mara est la suite logique de la médiatisation de l’achat de l’avion présidentielle par l’opposition. Le président IBK, vu les conditions de son plébiscite, ne doit en aucune manière, donner l’occasion à ses ennemis politiques de le trimbaler par terre ; lui qui disait dans son leitmotiv : «on ne me trimbale pas par terre».

L’opposition est toujours dans sa logique de demande de démission du Premier ministre Mara et elle cherchera à aller au bout de son action. Elle cherche le pouvoir et elle va employer tous les moyens pour l’atteindre. Surtout que certains hommes politiques de l’opposition sont liés aux réseaux politiques de la Françafrique : Bouygues, Bolléro, Castel, Pari Mutuel Urbain, DST …. Certains partis politiques de l’opposition n’ont aucun élu national au Parlement.

Service national des jeunes (SNJ)

Le rétablissement du Service national des jeunes (SNJ) est une très bonne initiative. Mais il doit être obligatoire pour tous les jeunes. Le Soudan est un exemple pour tous les pays d’Afrique. Les soudanais sont des nationalistes. C’est leur nationalisme qui leur a permis de relever tous les défis. Une fois, les occidentaux ont poussé  contre le Soudan tous ses voisins. A savoir l’Ethiopie, le Kenya et l’Ouganda. Mais il a su résister, car il a un service national des jeunes  avec un nationalisme poussé.

Pour nous, il serait plus pragmatique pour le gouvernement malien de discuter avec le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). et le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), qu’on taxe de djihadistes que de discuter avec les voleurs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) la semaine passée, les gens du MNLA ont pillé un marché hebdomadaire du gourma dans la zone de Bamba (cercle de Bourem). Iyad et son groupe et le HCUA sont plus crédibles que les terroristes du MNLA. Il ne faut pas faire l’erreur en excluant le HCUA et le MUJAO parce qu’ils ont l’étiquette de «djihadistes». La paix n’a pas de prix. Il faut regarder de près, ce qui se passe en Libye.

Le silence ambigu du président Nigérien

Il y’a un curieux silence du président Mahamadou Issoufou du Niger et de son ministre des Affaires Etrangères, M. Mohamed Bazoum qui étaient en tête contre le terrorisme du MNLA et des djihadistes. Certainement que leurs maîtres français leurs ont sommés de se taire. Mais, les Maliens doivent comprendre que le Mali est en guerre contre la France et ses amis de l’Europe et de tout l’occident. Le Mali est en guerre contre le MNLA. La solution, c’est : vouloir  c’est pouvoir. Tous contre le MNLA. Mais ils ont leur stratégie et Dieu aussi à Sa stratégie.

De bonnes perspectives se dessinent à l’horizon : les différents forums des ressortissants du nord. L’essentiel est que les choses se déroulent dans  la transparence.

Que Dieu amène la paix dans notre pays et dans le monde. Amine.

Yacouba Aliou

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