Gestion du camp du MOC à Gao : L’union sacrée post-attaque prend eau de toutes parts

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Des soldats se rassemblent près d'un pick-up après l'attaque kamikaze qui a ensanglanté un camp de Gao, au Mali, le 18 janvier 2017. © STRINGER / AFP

L’union sacrée née spontanément après l’attaque du centre de regroupement du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) à Gao n’aura finalement duré que le temps d’une convalescence. Aujourd’hui, presque toutes sensibilités du pays sont divisées sur la gestion du camp du Moc à Gao.

A l’annonce de la funeste attaque du camp du Moc à Gao, la classe politique, les religieux et les acteurs du processus avaient la même trompète à la bouche : la condamnation sans réserve de l’horreur. Comme un seul homme s’était levé pour dire non au terrorisme.

La manifestation commune organisée par l’opposition et la majorité avait donné lieu un véritable espoir de voir le consensus autour de l’essentiel : la condamnation et la lutte contre le terrorisme. Les leaders de l’opposition et ceux de la majorité avaient même entrepris des actions de soutiens aux rescapés et familles des victimes.

Mais, tout a changé à partir de la visite des blessés de l’hôpital de Gao. Le président du Rassemblement pour le Mali (RPM= Bocari Tréta et le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, ont laissé apparaître leurs divergences au grand jour. Le premier a tenté d’écarter le second et mettait même la pression pour que ses propos ne soient pas diffusés par l’ORTM. En lieu et place de Soumaïla Cissé, c’est bien Tiébilé Dramé du Parena qui s’est exprimé. Fait pour le moins troublant !

Pis, Tréta s’en est violemment pris au reporter de la chaine privé Africable qui a donné en premier la parole au chef de file de l’opposition.

A la suite de cette visite, le RPM et le Parena se sont rencontrés et tentent de renouer le fil du dialogue dit “républicain”. Véritable divergence au sein de l’opposition républicaine et démocratique. Et à la présentation de vœux à la presse, Soumaïla Cissé a reconnu que le Parena, parti de l’opposition, dispose de son identité propre.

La semaine dernière, c’est le président du Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR, membre de la majorité présidentielle), Dr. Choguel Kokalla Maïga, qui évolue en solo, de faire don en son nom propre aux blessés.

Quant au parti Sadi, allié d’ADP/Maliba, il s’est abstenu de participer à toute action commune avec les autres partis politiques.

Les députés et les religieux

Dans le milieu religieux, le guide d’Ançar Eddine, Chérif Ousmane Madani a pris les devants alors que le président du Haut conseil Islamique du Mali, l’imam Mahmoud Dicko, reste sans voix. La division saute aux yeux. Et la visite rendue aux blessés par les chefs religieux le prouve à suffisance. Dans une sortie médiatique, l’imam Dicko a néanmoins tenté d’expliquer son absence en s’en prenant violemment aux autorités nationales.

Si aux premières heures de l’attaque, le président de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, Karim Kéita s’est rendue à Gao, l’institution a plus tard dépêché une délégation dans la Cité des Askia. Composée d’un autre membre de la commission défense, le député de Ménaka, Bajan Ag Hamatou. Ce qui laisse croire que les députés n’ont pas la même lecture de la gestion de la question.

Du côté des signataires de l’accord, les tensions sont apparues de nouveau entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA)/Kidal et celle de Ber. Ber estimant que Kidal ne s’était pas impliqué dans le traitement de l’attaque.

Pour finir, entre le gouvernement et la Minusma, la confiance a pris un sérieux coup. Incapable de gérer le transport de blessés à Bamako, la Minusma charge en sourdine l’Etat du Mali.

Alpha Mahamane Cissé

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