L’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB), a abrité le 11 octobre 2014, la présentation du nouvel ouvrage du Pr Abdoulaye Diarra, non moins Recteur de l’USJPB : «la gauche française et l’Afrique Subsaharienne». C’était sous la présidence du représentant du premier Ministre, Pr Naffet Kéita.
L’ouvrage de 340 pages, dit l’auteur, embrasse une période qui débute avec l’entreprise coloniale, dans les années 1980, et traverse tout le 20è siècle, marqué en son milieu par la colonisation et la mise en route des processus d’indépendance. Après un rappel de la pensée socialiste européenne au début du 20è siècle, souligne le Pr Abdoulaye Diarra, l’ouvrage revient sur les idées et les pratiques de la gauche française face à la décolonisation de l’Afrique. Selon lui, les nouvelles institutions de la cinquième République vont opérer une mutation de la vie politique française. Mais cette évolution, a-t-il indiqué, ne s’accompagnera pas d’une transformation des comportements et des représentations en matière internationale, notamment africaine. Ce qui sera patent dans le programme commun qui permettra l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Dans cette période, a souligné Abdoulaye Diarra, les débats sur les tiers-monde, sur les règles économiques, sur le nouvel ordre international sont bien présents dans les discussions et les révolutions de la gauche. Du point de vue du Pr Diarra, avec l’élection de François Mitterrand en 1991, la politique tiers-mondiste du PS n’a pas résisté à l’épreuve du pouvoir, comme l’abandon de la politique de Jean Cot en 1982. Malgré les liens du parti avec l’internationale socialiste et les pistes nouvelles que cette dernière ouvrait, a ajouté l’auteur du livre, la pratique du «domaine réservé» au niveau de la présidence de la République a très fortement limité les stratégies réformistes. Dans la dernière partie, a-t-il dit, l’ouvrage traite l’abolition de l’apartheid en Afrique du Sud, de la fin des blocs et de la guerre froide, de l’avènement de nouvelles relations internationales et d’une certaine évolution de la pensée de la gauche concernant l’Afrique. La suppression du ministère de la coopération en 1998 sous Lionel Jospin, a indiqué l’auteur, en sera un signe. Avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir et son engament au Mali, puis en Centrafrique, a ajouté Abdoulaye Diarra, ce sont de nouvelles initiatives qui engagent les socialistes français. «Cet ouvrage analyse l’évolution historico-institutionnelle et des relations, depuis l’après-guerre, des positions des partis politiques français de gauche, dans l’opposition ou au pouvoir, sur la colonisation et la politique étrangère française en Afrique subsaharienne contemporaine et plus particulièrement aux engagements militaires français récents au Mali, puis en Centrafrique. Il clarifie le processus complexe de la seconde moitié du 20è siècle (la décolonisation). Le Pr Diarra discerne les ressorts et les enjeux, en décrit les modalités, les étapes, sans oublier les acteurs», a déclaré le Pr Naffet Kéita. Membres d’institutions de la République, représentants du département de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de l’éducation, de l’IRD, de partis politiques, experts, Recteurs d’universités, Doyens, associations, syndicats, ambassadeurs, professeurs étudiants, ont pris part à cette présentation.
Hadama B. Fofana