Aliou Touré. C’est son nom. Depuis l’éviction du MNLA de la ville de Gao et l’installation des Islamistes du MUJAO, le vendeur de peaux et cuirs s’était érigé en véritable soldat de Dieu. Intronisé Commissaire de la Police islamique, fin juin 2012, Aliou Touré a fait souffrir Gao, la ville martyre.
En effet, c’est lui qui a, le dimanche 5 août 2012, ordonné le passage à tabac de notre confrère Malick Maïga. Aliou Touré lui reprochait d’avoir tenu à la radio des propos très virulents après marche contre l’amputation d’un voleur. Tabassé et laissé pour mort sur la route de l’aéroport de Gao, Malick a été hospitalisé et n’a regagné son domicile que lundi dans l’après-midi.
Dans la Cité des Askias, le seul nom d’Aliou Touré faisait trembler les plus téméraires des récidivistes. Il n’hésitait pas abuser de son pouvoir, pour prendre ou donner. C’est ainsi que, dans le Gourma, début juillet, il a arraché de force la femme d’un paysan pour la donner en mariage à l’un des combattants du MUJAO, qui la convoitait.
Comme prétexte, Aliou Touré avait avancé que «le vrai mari ne s’occupait pas correctement de sa femme, comme selon la religion musulmane». Lors de notre séjour à Gao, fin septembre, le deuxième procès de cette affaire, dirigé par Abdel Hakim, avait démontré qu’Aliou Touré n’avait pas raison. Aux dernières nouvelles, la femme avait regagné son domicile conjugal légal.
Toujours lors de ce séjour à Gao, nous avions rencontré Aliou Touré et lui avions posé cette question: «comment un vendeur de peaux et cuirs, avec des affaires qui prospèrent, peut se retrouver, un beau matin, chez les Islamistes? C’est pour protéger votre business ou est-ce une conviction profonde, pour une noble cause?». Le poing fermé, Aliou Touré nous avait, dans un français approximatif, confié: «je suis convaincu que le MUJAO prône la vraie religion, celle qui nous conduira au paradis, Incha’Allah! Si c’était pour défendre mes affaires, je me serais enfui au Niger ou au Burkina Faso avec l’argent que j’avais. Celui qui ne respecte pas la Charia, soit il sort de Gao, soit il sera puni».
Entre ces propos d’un vrai zélateur et l’image d’un Aliou Touré arrêté dans une pirogue sur le fleuve Niger, près de Labbezanga, en direction du Niger, il y a un océan. Au fait, pour ceux qui l’ignorent, selon des sources proches du MUJAO que nous avons contactées hier dans la matinée, Aliou Touré en serait à sa deuxième tentative de fuite.
Il faut reconnaitre que depuis quelques mois, l’ex-commissaire de la police islamique n’avait plus la même aura et ne bénéficiait plus des mêmes avantages qu’au moment où il avait été nommé. Même le véhicule de la Police nationale malienne – c’est ce pick-up que la Police islamique lui avait attribué – lui a été retiré début novembre. Ses présences au Commissariat se faisaient de plus en plus rares. On pouvait le voir plus fréquemment dans sa tannerie, au bord du fleuve Niger. Dans son bureau, Rue Washington, ce sont des Egyptiens et deux Français qu’on pouvait apercevoir en train de discuter. Les Pakistanais, patrons du MUJAO, étant les plus nombreux sur les lieux.
Selon des proches de l’Algérien Abdel Hakim, porte parole du MUJAO, «Aliou Touré prenait des décisions à l’emporte-pièce. Nous voulions obtenir l’adhésion de la population à notre cause, mais Aliou nous créait toujours des problèmes. Nous avons l’impression qu’il le faisait pour soulever la population contre nous. Ce n’est pas prudent. Il fallait qu’on le mette de côté».
Avec le vent chaud que fait souffler la future intervention internationale pour récupérer le Nord du Mali et sa marginalisation au sein du groupe islamiste, Aliou pensait pouvoir prendre la poudre d’escampette. Mal lui en a pris. Au moment où nous mettions sous presse, nos sources nous ont informés de sa présence au Camp militaire, près de l’aéroport de Gao. Il y médite sur son sort. Et, depuis mardi, des communiqués radiophoniques diffusent l’information selon laquelle «Aliou Touré est en mission quelque part dans le Nord. Il faut prier pour lui, car il est possible qu’il n’en revienne pas vivant». Une façon pour le MUJAO de préparer les habitants de Gao à sa liquidation? On en saura davantage dans les prochains jours. Selon toujours nos informations, les deux Français seraient eux aussi aux arrêts.
Paul Mben
le vrais p^robleme du nord c’est d’abord les nordistes, c’est eux qui ont fait infiltré les islamistes et les rebelles touarereg dans nos villes, maintenant ils regrétent amerement, pour cas de Aliou Touré il merite bien son sort, parceque c’es un traitre.
Pauvre Aliou
Rira bien qui rira le dernier……On va vous castrer tous, Abdou hakim, madjid, droukdel, yahya ould, hamada, sandaama, iyad, ag cherif…… ils sont tous les mm rebelles….
On s’en fou de toute façon on est en route pour régler les comptes à eux tous. Avec ces règlements il nous facilite la tâche.
Qu’ils regles leur compte entre eux. C’est la mafia non.
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