« La rébellion, les rébellions, l’effondrement de l’armée, le coup d’Etat l’effondrement de l’Etat, la partition du pays, le joug implacable des groupes islamo-terroristes, les exécutions sommaires et exactions, les 450.000 réfugiés ou déplacés internes et par-dessus tout, l’impuissance en tant que nation à enrayer la descente vers l’abîme ». Tel est le triste décor planté par Tièbilé Dramé, vice président de la Coalition pour le Mali, à l’ouverture des assises de l’occupation le 3 octobre à l’hôtel de l’Amitié.
Les 3 et 4 octobre 2012, la Coalition pour le Mali organise « les assises des régions occupées », à l’hôtel de l’amitié de Bamako, avec les notabilités, les leaders religieux, les élus locaux, les représentants des organisations de la société civile des régions occupées. « Moment fort de notre refus de l’occupation et de la partition du pays », il s’agit de donner directement la parole aux acteurs concernés, ceux-là mêmes qui vivent l’occupation au quotidien, afin qu’ils nous édifient sur la vie dans ces régions, leurs combats pour la liberté, la résistance face à l’ennemi mais aussi les perspectives d’avenir. Une première !
Dans son discours d’ouverture, Tièbilé Dramé a retracé la chronologie d’un évènement douloureux. « La rébellion, les rébellions, l’effondrement de l’armée, le coup d’Etat, l’effondrement de l’Etat, la partition du pays, le joug implacable des groupes islamo-terroristes, les exécutions sommaires et exactions de types barbare, les 450.000 réfugiés ou déplacés internes et par-dessus tout, notre impuissance en tant que nation à enrayer la descente vers l’abîme ». Avant d’ajouter que l’Afrique et le reste du monde sont prêts à nous aider, à condition que nous-mêmes le voulions. « L’Afrique de l’ouest, l’Afrique et le reste du monde sont prêts à nous aider mais il est indispensable que se forme, ici même à Bamako, une forte volonté malienne, une vision malienne, une stratégie malienne, un plan malien fondés sur un large consensus des partis prenantes ». Car estime t-il, il est urgent que la volonté et la voix du Mali soit entendue clairement, nettement et sans ambigüité, quelle que soit l’option que l’on a choisie, comme la négociation ou la guerre. Il privilégie tout de même le dialogue mais seulement avec les groupes armés maliens, car dira-il, les seigneurs de guerre étrangers doivent être chassés.
« Le Mali a perdu provisoirement 2/3 de son territoire mais n’a pas perdu 2/3 de sa dignité », a dit L’Ambassadeur des Pays-Bas au Mali, pour reprendre les propos d’un politicien malien. Aussi son pays attend du gouvernement une vision stratégique partagée de sortie de crise, incluant les élections et le retour de l’Etat dans le nord.
Binta Gadiaga