Nos sources sont formelles : dans la journée d’hier jeudi, l’armée mauritanienne a mené un raid militaire dans la forêt du Wagadou à l’Est du Mali.
«L’opération a commencé hier vers 13 heures. L’hélicoptère de l’armée mauritanienne a mené un seul raid qui a provoqué une forte déflagration dans la forêt », déclare notre source. Avant de préciser : « sur le terrain, il y a des arbres éventrés et des branchages par ter
Cette information est confirmée par une source militaire mauritanienne, qui refuse de donner des détails sur le bilan.
Selon nos sources, le Mali n’a pas été informé de ce raid. A fortiori de participer à l’opération proprement dite.
Une certitude : les troupes mauritaniennes tiennent en main la situation et s’avancent prudemment dans une opération de ratissage de la forêt du Wagadou. C’est compliqué et dangereux, les militaires mauritaniens semblent pris le dessus sur le Mali dans la zone de la forêt du Wagadou proche de la frontière mauritanienne.
En juin dernier tout comme en juillet 2010, l’armée mauritanienne avait conduit, avec l’appui de la France, un raid meurtrier contre une unité d’Aqmi dans le Sahara malien (nord). En septembre 2010, elle a encore mené, seule cette fois, une nouvelle offensive anti-Aqmi en territoire malien, dans la région de Tombouctou (nord), dans une zone à proximité de la frontière.
L’offensive du vendredi 24 juin dernier tout comme celle d’hier jeudi 20 octobre, a été lancée alors que les deux pays sont engagés depuis un certain temps –dans des opérations de ratissages communes –le long de la frontière, incluant la région du Wagadou. Mais toujours est-il que dans la lutte contre Aqmi qui habite cette forêt, la Mauritanie opère toujours seul sans informer le Mali.
Le Mali et la Mauritanie sont parmi les pays les plus concernés par les activités d’Aqmi, avec le Niger et l’Algérie, où cette organisation est née. Aqmi se livre dans le Sahel à des attentats, des enlèvements – notamment d’Occidentaux – et divers trafics.
Aqmi retient en otages depuis la mi-septembre 2010 quatre Français enlevés dans le nord du Niger, ainsi qu’une Italienne enlevée le 2 février dans le sud de l’Algérie.
Mais suite à ce raid militaire dans la journée d’hier, des renforts se dirigent vers la frontière mauritanienne pour éviter une éventuelle représailles sur les localités mauritaniennes.
Jean pierre James