Les boursiers de la première promotion du programme d’urgence de la formation à distance ont été présentés lundi dernier. Il s’adresse aux jeunes bacheliers et cadres B de la région de Tombouctou, dans différents domaines du développement intégré.
C’est à la faveur d’une cérémonie sobre, mais pleine de signification que s’est déroulée cette présentation des bénéficiaires du programme intérimaire d’urgence pour la formation en licence de jeunes bacheliers et des cadres B de la région de Tombouctou. L’événement a eu pour cadre le siège de la Fondation Delta C et a regroupé les bénéficiaires Aisne que différents acteurs impliqués dans le projet.
En effet, le projet de formation à distance de Tombouctou (FOAD/TO) a été initié dans le cadre d’un partenariat entre quatre organisations, il s’agit de deux centres de formation partenaires, du centre international d’études en développement local (CIEDEL) basé à Lyon et du centre d’appui conseil en développement local (Delta-C) à Bamako. Ils bénéficient de la collaboration étroite de deux collectivités locales partenaires, l’Assemblée régionale de Tombouctou au Mali et la région Rhone-Alpes en France.
De fait, le programme conçu sur cinq ans, a débuté en 2008 par une phase préparatoire suivie d’une phase pilote. Ainsi, il proposait l’accès des cibles à une formation de niveau de DESS avec une adaptation progressive au système Licence-Masters-Doctorat (LMD). Au nombre de candidats concernés, figurent des agents des projets et programmes de développement intervenant dans la région, des cadres de l’administration d’Etat en service dans la région de Tombouctou, des cadres d’ONG locales et ou internationales qui interviennent dans la localité, des leaders d’associations, d’organisations et de coopératives, actifs dans le développement de la région, ainsi que des jeunes bacheliers ou universitaires désirant s’investir dans le secteur du développement.
C’est pourquoi les nouveaux bénéficiaires de bourses ont tenu à remercier la Fondation Delta-C pour son engagement dans la formation des cadres de la région de Tombouctou. Leur porte-parole, Miriam Ben Barka, a salué à juste valeur l’initiative de Delta-C, de la région Rhone-Alpes et du conseil régional de Tombouctou. «Si la Fondation Delta C et ses partenaires nous ont donné la chance de poursuivre nos études, cela nous réconforte, rassure nos parents et leur enlève une très grosse épine de leurs pieds, compte tenu de la situation particulièrement difficile dans laquelle nos familles se trouvent aujourd’hui», a-t-elle déclaré.
De son coté, le président du conseil régional de Tombouctou, Mohamed Ibrahim Cissé, a expliqué le bien-fondé de la formation à distance, pour qui connaît le besoin de la région en ressources humaines. Selon lui, la mise oeuvre de la formation de haut niveau est la manifestation de la volonté du Gouvernement malien de permettre à la région d’avoir un certain nombre de cadres supérieurs rompus à la tâche. Avant d’appeler les bénéficiaires au sérieux, car la suite des programmes dépend d’eux. «Nous espérons que l’initiative que nous inaugurons aujourd’hui, constituera un premier socle pour des actions plus importantes et plus durables avec nos collectivités territoriales et l’Etat, en fédérant les efforts d’un nombre de plus en en plus grand de partenaires au développement, autour de notre système éducatif aujourd’hui assez malade de ses différents acteurs», a souligné le président de la Fondation Delta-C, Dr Mamadou Keïta.
L’occasion a été mise à profit pour le représentant du département de l’enseignement supérieur et de la recherche, Siaka Diarra, pour vanter les mérites de Delta-C. Ce qui, à l’en croire le place parmi les trois premiers établissements privés d’enseignement supérieur au Mali. «L’initiative que développe aujourd’hui ces différents acteurs en faveur des acteurs de la région sinistrée de Tombouctou est salutaire à plus d’un titre. Bien que de petite dimension, elle nous montre aujourd’hui qu’il est possible de poursuivre une coopération décentralisée solide malgré la situation dramatique que connaissent les régions occupées du Nord de notre pays. Les responsables de la région de Tombouctou et leurs principaux partenaires le démontrent ainsi clairement», a témoigné M. Diarra.
Il faut préciser que les formations se focalisent en licences générales et licences professionnelles. Parmi les filières, il y a les sciences juridiques, politiques et de l’administration, sciences économiques et de gestion, entre autres. Pour ce qui est des licences professionnelles, on note, la science de l’homme et de la société, l’étude de développement …
Soufi MAHAMANE