Focus : IBK pris dans une grossière erreur de casting

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Ibrahim Boubacar Keita IBK
Ibrahim Boubacar Keita IBK

Le processus de négociations inter-malien sur la crise du nord, conduit par l’Algérie, est bloqué pour diverses raisons dont celles-ci : l’incapacité notoire de la médiation algérienne, l’intransigeance des groupes rebelles et l’impuissance des autorités maliennes à se faire entendre par la communauté internationale.

Ainsi, le projet d’accord d’Alger (conçu comme une camisole de force) a été enfilée, pardon paraphé par le gouvernement malien. Mais les rebelles de Kidal l’ont sans ménagement rejeté. Ils veulent obtenir plus, malgré les avantages faramineux, à eux, accordés par la médiation. Le désaccord autour de l’accord est patent de Bamako à Alger, en passant par Kidal. Et nul voile ne peut masquer la réalité.

Conséquence ? Les marionnettes de Kidal ont, sous l’instigation de leurs commanditaires, pris la République en otage. Contrairement au gouvernement malien qui s’accroche à l’accord comme un naufragé le ferait avec un gilet de sauvetage. Tout le Drame du Mali est là.

Cependant, force est de reconnaître que tout ce qui se passe aujourd’hui autour du processus de négociations relève d’une grossière erreur de casting du président Ibrahim Boubacar Keïta.

En effet, le chef de l’Etat, sans doute, par excès de précipitation, a commis la bourde d’écarter la CEDEAO de la médiation, au profit de l’Algérie. Un pyromane à la place d’un pompier pour éteindre le feu ? Ça y ressemble fort.

Autre erreur d’IBK, c’est d’avoir systématiquement ignoré le contenu de l’accord de Ouaga, conduit sous l’égide de l’organisation sous régionale. Le chef de l’Etat malien a, sans doute, cédé à de fortes pressions.

L’Algérie, c’est connu, n’a jamais accepté encore moins digéré la présence de la CEDEAO dans le dossier du nord. Pourquoi IBK a-t-il pris la responsabilité de retirer les négociations des mains des dirigeants de la CEDEAO qui, par ailleurs, méritent toute la gratitude du peuple malien? Ceux-là mêmes qui se sont mobilisés aux côtés du Mali aux pires moments d’après coup d’Etat, ensuite de l’occupation djihadiste des régions du nord. Pendant ce temps, où était l’Algérie ? Elle tentait un véritable coup de force afin d’empêcher toute intervention étrangère au Mali.

C.H. Sylla

 

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