Aussi, les mouvements séparatistes, regroupés au sein de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), ont refusé de prendre part à ce qu’ils ont qualifié de « cirque de Bamako ». Histoire de narguer les autorités maliennes ? Les représentants de la coordination étaient, le jeudi 14 mai, à Alger pour parapher l’accord, non sans poser des conditions…
Le hic ! A Bamako, les autorités maliennes applaudissent le paraphe d’Alger qui, selon le ministre des Affaires étrangères, est « une avancée dans le processus… ». Le ridicule ? Les mêmes autorités ovationnent la signature de l’accord malgré l’absence à Bamako de la partie belligérante.
En réalité, le paraphe d’Alger relève d’une stratégie, savamment planifiée et exécutée par les mouvements armés de Kidal. Ceux-ci semblent avoir pleinement conscience de chaque acte qu’ils posent (de Kidal à Alger) depuis l’entame des négociations. En outre, les mouvements de Kidal, qui ont toujours bénéficié aides et assistances, connaissent à la fois les limites du gouvernement malien, les faiblesses de l’Etat malien. Ils ont surtout conscience du manque de leadership des dirigeants maliens. C’est fort logiquement que la CMA a décidé de pousser le bouchon loin dans l’objectif d’obtenir plus. L’autonomie ? Le fédéralisme ?
En effet, dans une déclaration jointe au paraphe, ces mouvements rebelles indiquent que le document du 1er mars issu du processus d’Alger ne saurait être pris pour l’accord définitif et que «sa mise en œuvre ne saurait commencer avant un accord consensuel, entre les parties ».
En clair, les rebelles de Kidal ne sont pas prêts à signer l’accord actuel. Ils vont continuer à soumettre l’Etat à un chantage dont nul ne connaît les tenants et les aboutissants.
Et, pendant que les autorités maliennes ont mobilisé le ban et l’arrière ban de la République, ainsi que de hautes personnalités étrangères pour organiser une cérémonie grandiose (Ô combien humiliante pour la nation malienne !) ; les rebelles, eux, continuent à défier la République et à trimbaler IBK. Au moment où Bamako organisait sa cérémonie, la localité de Ménaka était sous le feu et Bintagoungou (cercle de Goundam) était pillé par des rebelles. Ces deux attaques (qui n’ont fait l’objet d’aucun communiqué de la part du gouvernement malien) prouvent à suffisance que le chemin menant à la paix est encore parsemé d’obstacles.
De nombreuses voix s’élèvent pour critiquer l’amateurisme du pouvoir en place dans la conduite de tout le processus de négociations. Mais l’évidence est là : IBK n’a aucune solution pour gérer la question du Nord. Ce qui explique, sans doute, toutes ces maladresses enregistrées et dont le point d’orgue est intervenu ce 15 mai…
La Rédaction
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