La fibre patriotique plus que jamais ravivée

Depuis la visite du Premier ministre dans les régions nord du pays notamment à Kidal, où l’armée a effectué une offensive avortée, nos concitoyens semblent avoir retrouvé leur instinct patriotique.   « A quelque chose malheur est bon », dit l’adage. Face à l’opposition politique qui réclame la tête du Premier ministre, arguant que sa visite à Kidal était inopportune, la société civile n’est pas en reste. Dans un tweet, Me Mamadou Ismaïla  Konaté a qualifié cette déclaration d’ « incongruité politique ».   L’opinion nationale, quant à elle, est favorable au maintien du Premier ministre. Mieux, elle qualifie sa visite à Kidal d’héroïque. Car, selon elle, cette visite a permis, d’ouvrir les yeux des Maliens  sur la réalité à Kidal.« Pendant huit mois on nous a dit que l’armée était à Kidal. Je me souviens que lors de la fête du 20 janvier dernier, nous avons tous regardé sur l’ORTM un reportage sur les supposées patrouilles de  l’armée malienne à Kidal. Il a fallu que Moussa Mara décide d’y aller pour que nous sachions la vérité », raconte un manifestant. C’était samedi dernier au Monument de l’Indépendance.   Une chose est sûre: au-delà des querelles partisanes, les Maliens, ceux d’en bas, aiment leur pays. Ils sont rattachés au caractère laïc de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Depuis l’appel au rassemblement à la place de l’Indépendance, passé dans la nuit du samedi 17 alors même que la délégation du Premier ministre était sous les feux nourris des groupes rebelles et de leurs acolytes narco-djihadistes à Kidal, les Maliens n’ont cessé de se mobiliser. Avec des slogans un peu dure parfois à l’égard de la France et de la MINUSMA, accusées de connivence avec les groupes armés.   De Bamako à Paris, en passant par Gao, Dakar, les Maliens de l’intérieur et de la diaspora ont montré à la Communauté Internationale leur rattachement à ce pays multiculturel, multilinguistique et multiracial. Quoi de plus beau dans la vie d’une nation que de voir tous ses fils et filles, jeunes et moins jeunes, blancs et noirs debout en chantant ce frein de l’hymne national: « A ton appel Mali (...) Nous serons tous unis (…) Debout sur les remparts Nous sommes résolus de mourir ». Mamadou TOGOLA