La MINUSMA, en partenariat avec ONU FEMMES, le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO, a organisé ce matin une séance d’échanges avec une soixantaine de jeunes d’organisations de la société civile malienne sur la mise en œuvre de la R. 1325 (2000) du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette session se tient pour la deuxième année consécutive en prélude à la Journée ‘Portes ouvertes’’ sur Femmes, Paix et Sécurité, un exercice visant à présenter les priorités des femmes maliennes au Représentant spécial du Secretaire Général des Nations Unies.
Le thème retenu, fonction de l’évolution récente de la situation politique du Mali est : « Rôle et place des jeunes dans la mise en œuvre de l’Accord de paix et son suivi ». Il s’agit à travers ce sujet de poursuivre, d’une part l’évaluation de la mise en œuvre de la R. 1325 et d’autres part, permettre aux femmes maliennes, y compris le groupe spécifique des jeunes, d’échanger sur leur contribution à la mise en application de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
La Résolution 1325 est la première à souligner l’importance qui doit être accordée aux femmes dans le travail de maintien de la paix et de la sécurité internationale. En effet, les femmes jouent un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits, les pourparlers de paix et le redressement économique. Il existe donc un lien fort entre la R. 1325 et les dispositions contenues dans l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ce qui fera dire à Mme Sanogo NianiaSène, membre du Network for Young Women’s Emergence et Présidente de la commission d’organisation de l’atelier d’échanges, que « les jeunes et les femmes doivent s’approprier la R. 1325 en vue de se mettre dans le bateau de la paix ».
Deux sujets ont fait l’objet d’échanges sur l’application de la R. 1325 au Mali : d’abord la participation et l’implication de la jeunesse dans la mise en œuvre et le suivi de l’accord de paix, présenté par Hafizou Boncana de la plateforme ‘’Ensemble nous sommes un peuple’’. Le deuxième portant sur la protection des victimes des violences liées au conflit et à l’après conflit au Malia été présenté par Lala Touré de la Fédération Internationale des Ligues de Droits de l’Homme.
Les présentateurs de chaque thème ont mis en exergue les avancées enregistrées et les obstacles rencontrés. Il est ainsi apparu que le Gouvernement du Mali a fait sienne la Résolution 1325 et mené des réalisations en lien avec son contenu, dont le soutien à la participation des femmes au processus de paix, Le Mali a fait de la R. 1325 un instrument de référence pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Des efforts ont été consentis pour assurer la protection et l’assistance aux femmes réfugiées et déplacées intérieures pour leur relèvement économique. Il reste cependant à combler les lacunes en matière d’autonomisation des femmes et de leur participation à vie politique.
Pour permettre aux femmes de jouer pleinement leur rôle dans les processus de reconstruction, la Résolution 1325 a conféré des devoirs à l’ONU, aux Etats membres et à tous les acteurs de conflits. La journée ‘’Portes ouvertes’’ sur la Résolution 1325 que le Mali se prépare à organiser est un cadre propice pour les citoyens en général et les femmes en particulier, de rappeler que chacun remplisse sa partition. L’inclusion des femmes et des jeunes dans le processus de paix et de démocratie est dès lors une nécessité.
Me Saran Keita, présidente du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO, à l’initiative duquel se tient la présente session, a demandé aux partenaires de continuer à appuyer les initiatives des femmes maliennes dans leurs efforts de promotion et de protection des droits afin qu’elles constituent, comme il se doit, les piliers de la paix et du développement. Pour Moussa Sanogo de la plateforme ‘’Nous sommes un peuple’’, insiste sur l’ « intensification de l’information et de la sensibilisation des jeunes sur l’accord en vue de les amener à s’approprier le document » .
Le Chef de l’Unité Genre de la MINUSMA, Mme Ancilla Ndahigeze a rappelé que la mise en œuvre de la R. 1325 fait partie intégrante du mandat des Nations Unies au Mali, en plus de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes aux niveaux du traitement des conflits et de la recherche de la paix. Elle ajoutera que « la participation accrue des femmes et des jeunes dans la phase post-conflit de mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali est déterminante dans un pays dont la majeure partie de la population est constituée de femmes et de jeunes, et la Résolution 1325 est le seul outil approprié pour servir de boussole à cette participation ».