Fagaga tire son bilan de l'Accord d'Alger et hausse le ton

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Par delà une volonté de repentir collectif de façade, le feu semble couver et fait rebondir les inquiétudes sur des acquis si indispensables au développement des Région Nord du Mali. Pas seulement parce que les éléments d’AQMI s’installent de plus en plus confortablement dans le Sahara, mais aussi parce que leur présence est davantage confortée par une rupture imminente – si ce n’est déjà accompli – des engagements auxquels les protagonistes de l’Accord d’Alger ont souscrit.

Pressentie au lendemain des dernières élections communales, à l’issue desquelles une alternance cinglante s’est opérée au détriment de la principale tribu dominatrice, la dégénérescence est sur le point de prendre corps, à en juger du moins par les signaux en provenance de la frange la plus intraitable de l’irrédentisme touareg.

En tout cas, par les soins du Colonel Hassan Fagaga – un ancien déserteur récupéré par l’Armée malienne -, une correspondance est discrètement parvenue aux partenaires du Mali engagés pour l’accompagnement financier du développement des Régions Nord du Mali. Ladite correspondance déroule tout un chapelet d’insatisfactions et de griefs que cet élément influent de l’Alliance du 23 Mai retient contre l’État malien, par rapport au processus d’application de l’Accord passé entre l’Etat malien et la Rébellion touareg.

Les réserves et désidératas contenus dans la missive du Colonel Fagaga portent notamment sur la concrétisation du retrait de l’armée régulière de la Région de Kidal, l’implication des éléments de l’Alliance dans la couverture sécuritaire de la zone, ainsi que la mise en œuvre de la réinsertion socio-économique des jeunes dans le septentrion.

Sur chacun des points, le Colonel Fagaga attire implicitement l’attention  des partenaires au développement sur le non-respect des engagements par la partie malienne.


En même temps que l’inobservation des termes de l’Accord d’Alger est décriée, un doigt accusateur est pointé sur la gênante présence du Général Elhaj Gamou dans la Région de Kidal. Cet officier loyaliste est ainsi pris à partie dans la correspondance de son collègue, lequel le tient explicitement responsable d’abus et exactions commis sur de paisibles citoyens dans la zone. Et l’expéditeur d’étayer ses accusations par une allusion aux démarches du patriarche Intallah auprès du chef de l’État pour se plaindre de persécutions dont sa famille serait l’objet de la part du Colonel Gamou.

Pour Fagaga, le bilan de l’Accord d’Alger n’est guère moins négatif sur la réinsertion socio-économique de la jeunesse. Argument tiré d’un passage de l’accord en rapport avec l’implication du Comité de Suivi dans les initiatives de développement, la déduction en est vite faite que les responsables de l’Alliance sont injustement marginalisés dans le processus de réinsertion conduit par l’Agence de Développement des régions nord du Mali.


Pour peu qu’on sache lire entre les lignes, il paraît évident qu’un tel revirement tient moins de l’énigme que d’une simple logique : l’incompatibilité et la divergence  d’approches dans le processus d’apaisement et de résolution définitive de la crise au septentrion malien. Si pour l’État malien la solution réside dans l’amorce d’un développement durable, dans l’égalité des chances et les jalons d’une prospérité collective, dans l’entendement de l’aile dure de la Rébellion touarègue, l’accalmie passe nécessairement par l’octroi de faveurs et privilèges, l’abandon de souveraineté et la cession de certaines prérogatives étatiques pour des usages licencieux en 8ème Région du Mali.


C’est le dessein nourri aussi bien par le duo Fagaga-Bahanga que par la ramification de la rébellion tapie dans un certain Réseau de Plaidoyer pour la Paix et le Développement, une structure apparemment concoctée dans le but de compenser le bouleversement du rapport des forces et la perte de légitimité politique par une subtile substitution aux structures administratives officielles dans leurs fonctions et prérogatives. 

            En échange de leur sédentarisation et de l’abandon du maquis, c’est le contrat tacite que cette frange d’ex-combattants semble proposer à l’État malien, dans un contexte où  celui-ci est pris à la gorge par la menace d’embrasement que constitue la présence d’Alqaïda dans le Sahara.

 

                                             A.Keïta

 

Des  kidalois confirment 

AQMI aménage des bunkeurs à Tegharghar en prévision d’une grande offensive

L’information a été démentie. Et pourtant… De sources bien introduites, il ne fait le moindre doute que les combattants islamistes réfugiés dans les collines de Teghergherte, l’ancienne base de Bahanga, soient entrain de prendre des dispositions dans le souci de se prémunir contre une opération militaire d’envergure.

L’endroit est réputé inaccessible et constitue par conséquent une cachette idéale à cause de ses crevasses et grottes. Les combattants de la rébellion en ont toujours fait leur base arrière au regard des avantages stratégiques qu’il représente. Pour ce motif, les troupes de l’armée malienne ont plusieurs fois  hésité avant de le prendre d’assaut, se contentant pour la plupart du temps, de bombardements intensifs afin de déloger ses occupants.

Mais voilà que le lieu abrite aujourd’hui un locataire autre Bahanga et sa troupe. Il ressort en effet des informations recueillies auprès des populations locales que les troupes d’AQMI se sont retranchés là. Et mieux, plusieurs témoins affirment avoir entendu des bruits de perforeuses et le ronflement des groupes électrogènes. 


Ces activités, rapportent nos sources, sont en général menées pendant la nuit. Et le silence du désert aidant, le moindre bruit est entendu à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. En clair, les populations nomades environnantes sont formelles : les combattants d’AQMI se préparent à une grande offensive, terrestre ou aérienne.

Baba Ahmed

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